Le Chef de l’Etat béninois est attendu demain jeudi à Abuja dans le cadre d’une importante réunion de la Commission du Bassin du Lac Tchad. Elle sera consacrée à la stratégie régionale de lutte contre Boko Haram. Mardi dernier, les Présidents du Bénin et de la France ont évoqué la lutte contre Boko Haram, et Boni Yayi a assuré que le sommet régional consacré à la lutte contre le groupe islamiste nigérian, prévu le 11 juin à Abuja, serait "décisif". Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari "est très décidé, et les discussions que nous avons eues avec lui nous rassurent sur le fait que nous viendrons à bout de ce phénomène odieux", a déclaré M. Boni Yayi, assurant que la force militaire africaine contre Boko Haram serait à l'œuvre "très bientôt" et que les militaires béninois étaient "en stand by" en attendant une résolution de l'ONU.
Forte de 8.700 militaires, policiers et civils, la Force regroupe le Nigeria et ses voisins le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. Les cinq pays se sont entendus au début de cette année pour intensifier leur coopération afin d'endiguer la menace régionale que constitue le groupe islamiste, dont l'insurrection - et sa répression - a déjà fait au moins 15.000 morts depuis 2009. Les armées du Tchad et du Niger ont déjà engagé depuis février des opérations contre Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Le Cameroun a combattu le groupe à sa frontière avec le Nigeria. L'armée nigériane, après de nombreux revers en 2014 et début 2015, a depuis reconquis des positions stratégiques de Boko Haram, mais sans véritable concertation avec ses voisins engagés dans le conflit.
Léonce Houngbadji