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© AFP par THIBAULT CAMUS
Visite de travail et d`amitié du Président Thomas Boni Yayi à Paris. Lundi 9 juin 2015. Elysée. Paris |
Le Chef de l’Etat béninois a été reçu hier, mardi 9 juin 2015, au Palais de l’Elysée à Paris en France. A l’occasion, François Hollande a rappelé à Boni Yayi le respect strict des dispositions de la Constitution du Bénin, aujourd’hui et pendant longtemps encore.
Si Boni Yayi avait des velléités de demeurer au pouvoir en 2016, il devrait revoir à la baisse ses ambitions car depuis hier après sa rencontre avec son homologue français les choses ont été on ne peut plus claires. Le communiqué de presse officiel de l’Elysée relatant les échanges des deux personnalités montre combien de fois François Hollande tient au respect des dispositions de la Constitution du Bénin, et ceci pour longtemps. «…Le Chef de l’Etat a rappelé l’exemplarité de l’histoire politique du Bénin, où la Constitution a toujours été et restera respectée, permettant plusieurs alternances depuis 1990 », a dit le communiqué. Apparemment, le président français a bien choisi ses mots à ce sujet : «…la Constitution a toujours été et restera respectée, permettant plusieurs alternances depuis 1990». Autrement, la France a clairement montré sa position dans le débat qui se mène au Bénin autour de la Constitution. Yayi veut la réviser afin de la rendre plus utile au développement du pays. Ses adversaires politiques le soupçonnent d’une révision opportuniste dans le but de demeurer au pouvoir. D’aucuns pensent qu’avec la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale désormais contrôlée par les forces de l’opposition, il ne peut plus y avoir de révision de la Constitution. D’autres pensent que la chose est encore bien possible si le président Yayi sait s’y prendre. Dans tous les cas, les «pros» et antirévisionnistes n’ont pas baissé les bras dans ce combat. D’un autre côté, rien ne dit que le projet de révision de la Constitution de Yayi vise à l’installer à la Marina plus longtemps que les dix mois qui lui restent à la tête du pays. D’ailleurs, pour montrer sa bonne foi de quitter le pouvoir au terme de son second mandat, Yayi ne cesse de rappeler qu’il a déjà pris cet engagement devant des grands de ce monde. Malgré tout, si Yayi avait un plan de ne pas quitter le pouvoir en avril 2016, c’est sûr qu’il ne peut pas compter sur la France.
Jean-Marie Sèdolo
Communiqué de presse de l’Elysée
Entretien avec le président de la République du Bénin
Le président de la République s’est entretenu avec M. Thomas Boni Yayi, Président de la République du Bénin.
François Hollande a tout d’abord tenu à saluer la vitalité de la démocratie béninoise et son pluralisme, encore illustrés lors des récentes élections législatives. Le Chef de l’Etat a rappelé l’exemplarité de l’histoire politique du Bénin, où la Constitution a toujours été et restera respectée, permettant plusieurs alternances depuis 1990.
Les deux présidents ont évoqué la situation au Mali, où les armées des deux pays sont engagées depuis 2013. Ils se sont réjouis des progrès obtenus dans la lutte contre le terrorisme et des avancées politiques contenues dans l’accord d’Alger. La signature de cet accord et sa mise en œuvre doivent permettre de consolider durablement la paix au Mali.
Le président de la République a également évoqué la préparation de la conférence de Paris sur le Climat qui aura lieu en fin d’année à Paris. Il a confirmé au président béninois sa volonté d’accorder une place centrale aux positions des pays africains, en particulier pour répondre à la nécessité d’accroître les efforts d’adaptation au changement climatique sur le continent.
Enfin, François Hollande a accepté l’invitation de son homologue béninois à se rendre à Cotonou début juillet 2015.
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