Le Yinwè-Yindié et son cortège d’injures publiques ont vécu. Vive à présent les pluies électorales ! Les refondateurs n’arrêtent plus de jubiler depuis le début des précipitations sur Cotonou. La mémorable averse du 1er juin 2015 a ramené le sourire aux lèvres de tous ceux qui espèrent surfer sur l’anti-Soglo lors de la bataille pour le contrôle de l’hôtel de ville. La trouvaille consiste à susciter le buzz autour d’images de rue de Cotonou sous les eaux. Les paparazzis de circonstance s’emploient à ne prendre des photos que pendant que les trombes d’eau s’abattent sur le sol. Il fallait créer la confusion en captant l’image de l’eau au moment où elle tombe du ciel pour les faire passer pour de l’eau stagnante. Ainsi c’était plus croustillant de montrer les eaux sur l’étoile rouge pendant la pluie que d’exposer l’état de cette même place quelques minutes seulement après les précipitations. Pourvu qu’il y ait de l’eau dans les rues. Cela suffit pour réclamer la tête de toute l’équipe municipale conduite par Nicéphore Soglo.
Lors des législatives en avril, le camp Yayi avait plutôt misé sur les noms d’oiseau, les insultent, l’arrogance et la suffisance. C’était le grand patron de la Marina lui-même qui se plaisait à se présenter comme le centre de tout (Yinwè-Yindié), distribuant les quolibets et la dérision à tous les adversaires de sa liste de candidature. Quand ses ouailles ne chantent pas carrément, auprès de qui veut les entendre, en chœur : "après nous, c’est nous", avec toute l’arrogance qu’on leur connaît. Ce fut l’âge d’or des insultes électorales conduites de main de maître par le chef lui-même. Les autres n’avaient qu’à s’engouffrer dans cette brève pour annoncer vouloir faire réviser la constitution et s’éterniser au pouvoir durant 100 années supplémentaires. Le reste s’est observé sur le terrain avec le déploiement des candidats ministres, cadres de l’administration, directeurs de société d’Etat, membres d’institutions sur fonds d’utilisation abusive des moyens de l’Etat. Ce n’est que plus tard que les Béninois se sont rendus compte que ces ébauches de frasques ont coûté au pays la suspension de la coopération hollandaise suite à l’"évaporation" de plusieurs milliards de CFA préalablement destinés à forer des puits pour les pauvres.
Mais on ne peut pas reprocher aux yayistes de ne pas avoir savamment orchestré la campagne électorale par la pluie à Cotonou. De subterfuges en subterfuges, ils ont réussi à faire renvoyer les élections municipales en fin juin, période considérée comme le pic des inondations dans Cotonou et environs. Après avoir privé le conseil municipal d’une grande partie de ses ressources bloquées par le trésor public. Cela évitait d’aller chercher des arguments de gouvernance locale trop pointus afin de venir à bout de l’équipe en place pourtant reconnue pour être l’une des plus élaborée du pays. En effet, les pourfendeurs du péril des eaux sur Cotonou sont particulièrement tolérants vis-à-vis des municipalités voisines comme Abomey-Calavi, Porto-Novo, Ouidah, Sème-Kpodji où la situation est bien pire. Mais c’est sur Cotonou seule que se manifestent leur intransigeance et leur rigueur parce qu’il faut déboulonner l’équipe municipale à toux prix.
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