Projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 Le gouvernement choisit d’affronter la conférence épiscopale (Arifari Bako remploie de vieux arguments)
Publié le mardi 20 aout 2013 | Le Confrère de la Matinée
Le ministre des affaires étrangères Arifari Bako était hier l’invité d’une émission d’une chaîne privée. Au rang des sujets abordés, se trouve en bonne et due place, la déclaration faite jeudi dernier par la Conférence épiscopale au sujet du malaise politique qui prévaut dans le pays et de la révision de la Constitution. A ce propos, Arifari Bako a déployé un argumentaire couramment employé par les membres du gouvernement défunt, pour enfin conclure au « déficit d’informations » dont ont souffert les évêques.
La déclaration intitulée « Message de la conférence épiscopale du Bénin sur le malaise politique actuel et la révision de la Constitution » faite par la Conférence épiscopale le jeudi dernier vient de recevoir une première réponse médiatique orchestrée par le gouvernement. Le porte-voix est le ministre des affaires étrangères Arifari Bako. En effet, à la question de nos confrères relativement à ladite déclaration, il s’est employé à battre en brèche les faits soulevés par les évêques dans leur déclaration. Pour lui, les évêques ont souffert d’un « déficit d’information »
Ce qui les a donc conduits à se méprendre sur la réalité.
Les évêques ont décrit dans leur déclaration, les caractéristiques du contexte dans lequel, le chef de l’Etat a émis le vœu de réviser la Constitution en introduisant son projet à l’Assemblée nationale le 6 juin dernier. Un contexte qui met à mal l’unité nationale et la dignité des Béninois. Au premier rang, se trouve la pauvreté et la misère grandissante dans le pays. Sur ce point, l’ancien président de la Commission Politique de Supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cps-Lepi) a estimé que cela n’est pas juste. Il évoque le rapport 2012 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) qui classe le Bénin comme étant le pays le moins pauvre de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa). Il évoque aussi le rapport de l’institution internationale ‘’One’’ qui classe le Bénin au septième rang des quinze pays africains qui peuvent atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (Omd) d’ici 2015.
Au deuxième rang, les évêques ont soulevé le taux de chômage grandissant des jeunes. A ce propos, le ministre des affaires étrangères s’est contenté d’une réponse plus générale et globale. Les évêques ont ensuite dénoncé les pratiques de régionalisme, source de divisions en cours dans le pays. Arifari Bako, en réponse, dénie l’existence de telles pratiques dans le pays. Il soutient et argue du taux de pourcentage infirme qui serait de l’ordre de 10 ou 15 pour cent, des nordistes dans l’administration.
Sur ce fait, le dialogue social demandé par la Conférence épiscopale pour baisser les tensions autour du projet de révision de la Constitution n’est pas moins partagé par le Gouvernement selon Arifari Bako. Il fait savoir que dans une lettre adressée par le chef de l’Etat au parlement, ce dernier a demandé de procéder à la vulgarisation du projet de révision avant d’entreprendre son étude. C’est ainsi que, selon lui, le Gouvernement, auteur du projet querellé, entend réaliser le principe du consensus national exigé par la jurisprudence de la Cour Constitutionnelle et que réclame la Conférence épiscopale.