C’est désormais sûr, il y aura match pour l’hôtel de ville de Cotonou. Lors des prochaines élections municipales, communales et locales dont la campagne s’ouvre ce jour, la plus belle des villes béninoises sera très disputée par trois prétendants. Entre la Renaissance du Bénin (Rb), l’Union fait la Nation (UN) et Parti du renouveau démocratique (Prd), tous appartenant au bloc de l’opposition, il n’y aura pas, comme d’aucuns ont pu l’imaginer, point de cadeau.
En effet, dans ce duel à mort qui s’annonce pour le contrôle de la municipalité de Cotonou, l’expérience de la Rb en ce qui concerne les problèmes liés à la gestion et aux besoins des populations résidant dans la capitale économique du Bénin risque de ne pas suffire. Elle devra, contrairement aux autres fois, se mesurer à l’ogre Prd et à la pétillante Un qui ont actuellement le vent en poupe respectivement dans la 15ème et la 16ème circonscription électorale. Du moins, au vu des scores enregistrés par ces trois partis et alliances de partis politiques lors des dernières élections législatives, la Rb est en difficulté. Pris entre le marteau Un et l’enclume Prd, le parti des Soglo joue véritablement sa survie à Cotonou.
Comme un ancien fortuné qui, au loto, joue ses dernières pièces pour rebondir, les Houézèhouè doivent donc apprendre dès ce jour à composer avec la peur de perdre Cotonou. Exit le temps où, elle dictait, sans trop forcer, dans cette cité sa loi aux autres prétendants. Sans son atout favori qu’est le président-maire, Nicéphore Soglo qui a décidé de prendre sa retraite et avec le contexte défavorable qu’est l’inondation, l’hôtel de ville de Cotonou actuellement occupé par la Rb est plus qu’une citadelle prenable.
En tout cas, l’Un qui jouit jusqu’ici de l’effet Candide Azannaï dans la 16ème circonscription électorale et le Prd du président Adrien Houngbédji, intraitable dans la 15ème ne se gêneront pas pour ravir la vedette à la Rb fût-elle l’alliée d’un soir pour le contrôle du perchoir ou un soutien, dans un autre monde, pour le député Azannaï contre le président Boni Yayi. Tout compte fait, la Rb au vu de son expérience, sait à quoi s’en tenir. Et c’est à elle de démontrer que les bookmakers qui ont tôt fait de parier pour sa fin de règne à Cotonou ont tort.