A la faveur d’une sortie médiatique tenue hier mardi 16 juin 2015 à l’Infosec à Cotonou, le Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis-Ong) a alerté sur les gaps de la prise en charge pédiatrique au Bénin. L’initiative qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la 25ème édition de la Journée de l’Enfant Africain, a permis à Ceradis-Ong soutenu pour la circonstance de France expertise et l’Alliance pour la santé, d’attirer l’attention des décideurs et de la société civile sur la nécessité de promouvoir les droits des orphelins et enfants vulnérables au Vih/Sida.
Cela ne va pas ! La prise en charge pédiatrique au Bénin telle que c’est conduit doit interpeller les décideurs et aussi la Société Civile. Et c’est pour alerter sur la situation que le Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis-Ong), est monté au créneau hier par une conférence de presse. Pour les organisateurs, il est impérieux que les décideurs et la Société civile mettent la main à la pâte pour que les droits des orphelins et enfants vulnérables au Vih/Sida soit promus. Aussi, est-il urgent pour les conférenciers de recentrer le débat sur la situation de la prévention mère enfant et sur les conditions d’une meilleure efficacité de leur prise en charge. Cette sortie médiatique ayant connu la participation des représentants de France expertise et de l’Alliance a été focalisée sur deux volets. Il s’agit de la question de la Prévention de la Transmission du Vih de la Mère à l’Enfant et la Prise en charge pédiatrique. Se basant sur les données recueillies par l’Observatoire de veille pour l’accès aux services de santé en matière de Vih (Ovas) du Ceradis et des expériences faites par le Centre Adis de l’Ong Racines, le Directeur exécutif de Ceradis-Ong, Nourou Adjibadé, à l’entame de son intervention, a reconnu que depuis le lancement du Plan d’action Etme (2012-2015), le gouvernement du Bénin à travers le Pnls a fait beaucoup d’efforts pour corriger les insuffisances relevées dans les services Ptme sur les différents sites. Toutefois, il a indiqué que beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs fixés par le plan Etme. La liste des faiblesses énumérées par M. Adjibadé est longue. Pour lui, l’analyse synthétique de la situation de la Ptme se résume par l’insuffisance de supervision relative à la Ptme au niveau des zones sanitaires. Dans cet ordre, M. Adjibadé a laissé entendre que leur observatoire a relevé des délais d’attente trop longue pour les consultations sur plusieurs sites et la mauvaise qualité des prestations offertes par un personnel insuffisamment formé sur la prise en charge sans compter la mobilité du personnel bien formé.
Des dysfonctionnements à corriger en urgence
Comme autres dysfonctionnements, dans la Ptme, M. Adjibadé a martelé que des insuffisances sont également notées dans le suivi biologique et gestantes séropositives. Des examens en principe gratuits sont payants sur certains sites comme le cas au centre de santé de Mènontin où le dépistage est à 3200F et le décompte des cellules CD4 est fait à 7200 F CFA. S’agissant de la prise en charge pédiatrique, le conférencier a reconnu également les efforts déployés par le gouvernement, le Laboratoire national de référence désormais devenu fonctionnel. Cependant, beaucoup de faiblesses attirent également l’attention des décideurs. Depuis décembre 2014, les résultats de la Pcr se sont pas disponibles à l’hôpital de zone de Mènontin. « A quand la création du Fonds spécial au profit des orphelins et enfants vulnérables », se sont interrogés les conférenciers qui demandent aux autorités d’améliorer la couverture en dotation en réactifs de certains réactifs de certains sites afin d’éviter certaines préjudiciables pour les femmes enceintes séropositives. Afin de corriger le problème de rupture d’Arv ou des Arv périmés sur les sites, ils disent qu’il est temps d’alléger les procédures de passation de marché en ce qui concerne les intrants liés au Vih Sida. Les conférenciers estiment également que les enfants qu’en dehors de la prise en charge médicale qui est encore entachée d’irrégularités, les enfants infectés et affectés ont besoin de l’assistance psychologique, sociale et nutritionnelle. Ils rappellent au Gouvernement la mise en application de l’article 8 alinéa 4 de la Loi portant prévention, prise en charge et contrôle du Vih/Sida en République du Bénin. Tout comme le Dr Jean Yaovi Daho du Pnls, la représentante d’Expertise France et Doris Agboton de l’Alliance nationale pour la santé, qui ont aussi participé à la conférence, ont salué l’engagement de Ceradis qui investit depuis des années dans les actions de plaidoyers pour une meilleure efficacité des politiques et programmes de santé au Bénin.
Victorin Fassinou