Contraints à faire le choix entre le Parlement et le gouvernement, les ministres élus députés à l’issue des élections législatives du 26 avril dernier, ont fini par se décider. C’est à un ras-de-marée vers le palais des Gouverneurs à Porto-Novo qu’on a eu droit en terme de choix.
Les ministres élus députés ont opéré leur choix entre rester au gouvernement ou siéger à l’Assemblée nationale. Ils ont pris une décision depuis le lundi 15 juin dernier, date de l’expiration du délai des 30 jours de rigueur prévue par loi pour qu’ils se décident. Le cumul de poste nominatif et de mandat électif étant interdit au Bénin. Ils ont tous sacrifié à cette exigence de la loi.
Selon des indiscrétions en effet, sur les 12 ministres du gouvernement concernés par cette question, si on écarte Barthélémy Kassa précédemment ministre en charge de l’Energie et de l’Eau et dont on connaît déjà le cas, seulement deux ont renoncé à leur mandat de député à l’Assemblée nationale pour continuer à servir aux côtés du chef de l’Etat. Il s’agit du ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, François Abiola et de son collègue en charge de l’Economie et des FINANCES, Komi Koutché qui ont opté pour le gouvernement. Les deux ministres ont adressé leurs lettres de démission au président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji qui invitera leurs suppléants respectifs à siéger en leurs lieux et places. Leurs neuf autres collègues élus députés à l’issue des élections législatives du 26 avril dernier, quant à eux, ont préféré siéger au Parlement. Il s’agit des ministres Nassirou Bako Arifari des Affaires étrangères, Théophile Yarou de la Défense nationale, Eric Kouagou N’da des Enseignements maternel et primaire, Valentin Djénontin de la Justice, Marcel de Souza du Développement, Alassane Soumanou Djimba chargé de l’Enseignement secondaire, Simplice Dossou Codjo de l’Intérieur, Jean-Michel Abimbola de la Culture, Natondé Aké des Travaux publics et Gustave Sonon chargé des Relations avec les Institutions. Ils ont tous démissionné de leurs postes respectifs. Ils siègent désormais à l’Assemblée nationale, 7è législature dont le mandat s’étend jusqu’au 15 mai 2019. Ils ont notifié leurs lettres de démission du gouvernement au président de l’Assemblée nationale Me Adrien Houngbédji. Lesquelles lettres seront lues à la prochaine séance plénière des députés tout comme celles des ministres François Abiola et Komi Koutché qui ont décidé de rester au gouvernement.
Avec une telle démission massive qui réduit l’Exécutif béninois de près de la moitié de son effectif, il est clair que le chef de l’Etat serait en train de réfléchir maintenant à former une nouvelle équipe gouvernementale. A en croire les mêmes indiscrétions, il ne tardera plus à rendre publique cette liste qui serait en train de subir les derniers réglages. Les nouveaux membres du gouvernement qui poursuivront le combat de développement avec le président de la République jusqu’au 6 avril 2016 seront bientôt connus, informe-t-on. Selon les mêmes sources, il n’est pas exclu que certains des 10 ministres démissionnaires soient rappelés encore par le chef de l’Etat pour faire partie de la prochaine équipe gouvernementale.
Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau