Le fonctionnement de l’Assemblée nationale risque de prendre un sérieux coup si le gouvernement du président Yayi Boni, précisément son ministre de l’Economie et des finances Komi Koutché, ne fait rien pour débloquer une grande partie des ressources financières prévues dans le budget de l’Etat, exercice 2015. Du coup, le Parlement sera bloqué sous le nouveau président Adrien Houngbédji.
Sur un peu plus de 14 milliards inscrits dans le budget de l’Etat exercice 2015, au titre du Parlement, à peine 2 milliards de F Cfa ont été débloqués par le ministère des Finances et de l’économie, selon les indiscrétions. En effet, il est attendu que le ministère des Finances débloque la somme de 3.500.000.000 de F Cfa par trimestre à l’Assemblée nationale pour son fonctionnement. Mais, il s’est fait qu’après six mois, le gouvernement n’a fait aucun effort. Alors, nombreux sont les prestataires qui se plaignent de cette situation qui ne les arrangent guère. En effet, cette situation n’est pas la première dans l’histoire de l’Assemblée nationale. Elle a été décriée en 2014 par le président Mathurin Coffi Nago lorsqu’il avait commencé par tourner dos au président Yayi Boni. On se rappelle encore qu’à moins de trois mois de la fin de l’année 2014, à peine 48% des ressources du budget 2014 étaient libérées par le gouvernement à l’Assemblée nationale. Ce qui était le prix à payer par le président Nago pour son opposition, contrairement à certains observateurs qui parlaient d’une éventuelle conjoncture économique. Tout comme le président Mathurin Nago, l’actuel président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, pourrait connaître le même sort. De ce fait, la visite du président Houngbédji, la dernière fois, au chef de l’Etat, le président Yayi Boni, n’a rien changé quant au déblocage des ressources financières allouées au Parlement. Selon les indiscrétions, Me Adrien Houngbédji, non seulement, avait demandé au président Yayi Boni son soutien pour la réussite de son l’investiture lundi dernier, mais aussi et surtout, il a insisté sur les diligences à faire afin que les ressources financières du Parlement soient débloquées. Mais, il se fait qu’à ce jour, aucun kopeck n’a été débloqué alors que les caisses du Parlement souffrent. Pendant ce temps, les prestataires devront attendre pour se faire payer. Cette situation est d’autant plus inconfortable et rend difficile le fonctionnement administratif. Yayi Boni devra jouer un jeu franc avec le président Houngbédji pour qu’il ne soit pas bloqué dans la gestion du Parlement, surtout qu’avec l’élection de ce dernier, la tension politique était devenue calme. Face à cette situation, le président Yayi Boni devra instruire son ministre Komi Koutché pour que diligence soit faite afin d’éviter cette situation au quel cas, asphyxier la caisse du Parlement, serait une manière de rendre ingérable le Parlement à son président.
Thobias G. Rufino (Br Ouémé-Plateau)