Le nouveau bébé gouvernemental tant attendu du docteur national Thomas Boni YAYI a fini par faire son apparition au sein du public national et international ce jeudi tard dans la soirée. Au moment où certains applaudissent tout en sautant de joie et d’allégresse, d’autres sont vexés dans le désarroi et dans l’amertume avec des larmes chaudes aux yeux. Raison ; écarter pourtant annoncer.
Des larmes chaudes ont emprunté la trajectoire de l’orbite des yeux, se sont glissées avec une vitesse de torture sur la joue traversant les mandibules pour enfin se laisser dans une chute libre qui les conduit directement sur le planché. Du haut, le visage est bien miné et la mine bien serrée. La scène décrite sous cette forme, loin de celle des professionnels dramaturges, est jouée par les personnalités, de haut niveau bien sûr, qui, d’une manière qu’elles n’arrivent pas à se l’expliquer, ont été écartées du nouveau bloc gouvernemental du Chef de l’Etat.
La surprise a été de grandeur nature le soir de ce jeudi. Ils sont bien nombreux, ces hommes et femmes qui se sont annoncés dans ce nouveau gouvernement du Président de la république mais qui n’ont pas pu retrouver leur nom et prénoms sur la liste des hommes et femmes de confiance minutieusement choisi et sélectionnés par le Chef du gouvernement. Qu’ils soient tout en joie ou qu’ils aient été décriés par leur administrés ou carrément qu’ils aient joué un rôle dans les dernières élections législatives, les différents efforts consentis n’ont pas suffi pour épater et influer sur la décision du Chef.
Les causes sont en fait de divers ordres et sont répertoriées selon le « client », s’il convient de désigner ces prétendants ainsi. Pour certains, c’est l’influence des réseaux sociaux. Oui. Ces moyens de communication qui s’imposent aujourd’hui au Bénin ont été la source de malheur de certains qui étaient déjà à deux doigts de faire leur expérience ministérielle. Le système est pratiquement le même avec les chrétiens catholiques précisément les évêques, archevêques, cardinaux et autres hauts dignitaires religieux invités pour la désignation du pape au Vatican, le Saint Siège. La tradition, depuis lors, démontre que « le cardinal ou l’homme annoncé pour le fauteuil de Saint Pierre est toujours mis de côté lors du vote ». A la sortie de la fumée blanche, c’est un nom nouveau, l’homme qu’on attendait le moins qui apparaît à la fenêtre. C’est pratiquement le même scénario avec le système YAYI. Ils ont été très nombreux à s’annoncer sur l’ensemble des réseaux sociaux avec des articles les uns les plus croustillants que les autres mettant en valeur leurs sublimes potentialités managériales. Et comme « le Chef ne se fie plus aux médias nationaux », une phrase qu’il a lui-même prononcée sur une chaine internationale, il a préféré adopter la sagesse des trois singes : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. Il n’a donc pas entendu quelques chose parce qu’il s’est privé de les voir et au finish, il n’a rien dit. En somme, la propagande médiatique et l’usage abusif des réseaux sociaux pour une mission républicaine ont malheureusement contribué à leur écartement du nouveau bloc gouvernemental.
Pour d’autres évincés, il s’agit de leur faible performance lors des dernières élections législatives qui se sont tenues le 26 avril 2015. Pour leur avoir fait confiance, le Chef de l’Etat pensait à la forte implication de ces « mis en attente » pour l’atteinte de sont objectif de 50 députés. Mais, paradoxe, ces gens n’ont pas été à la hauteur de la tâche à eux confiée par le Président de la république. Et pour le Chef du gouvernement, il lui fallait « un gouvernement de combat, de défi ». Inopportun donc de faire avec les « médiocres » qui, une fois nommés, penseront beaucoup plus à leur intérêt personnel que celui de la nation, la patrie commune, même si cela a toujours été le but final des nommés.
Sous d’autres cieux, le Chef de l’Etat veut en quelque sorte « se racheter » auprès d’un peuple qui ne lui « fait plus grand confiance » compte tenue des nombreuses promesses non tenues et les scandales à répétition notés sous sa gouvernance.
Sur tout un autre registre et toujours pour les probables causes de l’éloignement de certains du gouvernement de YAYI, on note la méchanceté béninoise. Etonnant ? Du tout pas. Certains ont été annoncés et sont en passent de bénéficier de ce strapontin ministériel mais la kyrielle de médisances, de dénigrements et de calomnies enregistrée par le Président de la République ont fait que les raisons qui pourraient motiver leur choix ont été anéanties et renversées. Sur ce plan, le Chef y met tout un intérêt particulier. L’image déjà obsolète et dégradant qu’ont les Béninois du gouvernement finissant devrait donc être changée afin d’intégrer les hommes et femmes « révolutionnaires ».
Pour donc limiter les dégâts, les maitriser à 100% étonnerait beaucoup le pauvre citoyen béninois, il urge de bien penser et de faire appel à des gens peu connus. Le temps que les populations sympathisent avec ces derniers, le mandat présidentiel serait déjà à sa fin. Une leçon donc pour les fois à venir.
Josaphat FINOGBE