Une interview-analyse de l’actualité nationale avec l’agrégé des Facultés de droit Frédéric Joël Aïvo. C’est ce que propose en exclusivité à ses lecteurs dans sa livraison de ce jour, votre quotidien Fraternité. Dans un langage clair, le professeur de droit public et expert-constitutionnel de l’Onu en Centrafrique est longuement revenu sur les dernières élections législatives au Bénin, l’élection de Me Adrien Houngbédji au perchoir et son appréciation de la dernière équipe gouvernementale mise sur pied par le président Boni Yayi. Et sur ses ambitions pour le fauteuil présidentiel en 2016, Joël Aïvo n’a pas caché dans l’entretien qu’il a accordé à votre journal qu’il en a désormais le droit et l’âge. Et s’il remplit toutes les conditions posées par la Constitution pour briguer la magistrature suprême, l’ancien Directeur de cabinet du président du Prd, Me Adrien Houngbédji fait toujours durer le suspense.
Professeur Frédéric Joël Aivo, le Bénin a un nouveau Gouvernement, vos impressions.
C’est la suite logique de l’élection des députés. Ce gouvernement était attendu, mais sans grand intérêt. En termes de crédibilité, il est un peu plus relevé et compte des personnalités dont la compétence et l’expérience ne sont guère discutables. Ce gouvernement a 10 mois pour agir mais en vérité, le pays n’a plus d’attention pour Boni Yayi. Le nouveau gouvernement agira dans l’urgence et l’indifférence générale parce que peu de gens lui prêteront leur oreille. En plus, l’ambiance de précampagne électorale pour les présidentielles de 2016 qui prévaut actuellement dans notre pays ne donnera pas au Gouvernement la quiétude nécessaire pour obtenir des résultats.
Le Chef de l’Etat a nommé un nouveau Premier ministre, un vice-Premier Ministre et 3 Ministres d’Etat.
La nomination d’un Premier Ministre n’est plus une nouveauté. C’est le troisième Premier Ministre depuis 1996. En revanche, ce Gouvernement fait exploser les compteurs. La nomination d’un Premier Ministre et d’un Vice-Premier Ministre n’est pas conforme à l’esprit de notre régime politique. Mais enfin, ce n’est pas contraire à la Constitution non plus. Ceci étant, on peut légitimement se poser la question du sérieux de cette architecture gouvernementale. Un vice-Premier Ministre, au plan juridique et politique, n’a pas de sens d’autant que le Premier Ministre lui-même n’est pas Chef du Gouvernement. Il ne dispose pas d’attributions constitutionnelles propres. Je ne sais pas ce qu’en pense le titulaire de la charge. Vice-Premier Ministre, c’est un peu excentrique, exotique et fantaisiste dans un régime présidentiel comme le nôtre. Et 3 trois Ministres d’Etat, c’est une première aussi. Trois à la fois ! C’est un peu comme une foire, la grande braderie de Cotonou en fin de règne, un acte de reconnaissance en quelque sorte. C’est discutable, mais le Chef de l’Etat en a le droit.
Et le choix de Lionel Zinsou comme Premier Ministre ?
J’ai un sentiment mitigé. Pour moi, c’est plus qu’un coup d’éclat. Le Chef de l’Etat a voulu faire un coup politique. Mais c’est d’abord un coup de griffe à ses propres partisans qui doivent avoir pris la nomination de M. Zinsou comme une provocation. En tout cas, je n’aurais pas aimé être à la place de tous ceux qui depuis 2006 ont porté Boni Yayi, l’ont soutenu et défendu au prix de leur crédibilité, voire en hypothéquant leur avenir politique. Ce n’est pas simple de dire à ses partisans : « aucun d’entre vous ne m’inspire confiance, je n’en vois pas un seul pour prendre le leadership de l’équipe gouvernementale encore moins pour être mon dauphin. Donc, je préfère un technocrate tranquille dans ses affaires en France pour coordonner l’action du Gouvernement ». Alors que, eux, ils sont allés au charbon, restés constamment sur le terrain et ont les mains dans le cambouis.
Mais pour être honnête, il faut reconnaître que Lionel Zinsou n’est pas responsable du bras d’honneur que le Président Yayi a fait à ses amis politiques. C’est un homme compétent et crédible sur le plan international. Son attachement à notre pays et son intérêt pour son développement ne sont pas discutables et ne peuvent d’ailleurs pas être contestés. Est-il pour autant légitime aux yeux des Béninois qui le connaissent à peine ? Là est toute la question.
Je regrette juste que le Président ne lui fasse appel que maintenant, à dix mois de la fin de son mandat. Malgré le handicap de son éloignement physique du pays et de sa virginité politique, je pense vraiment que Lionel Zinsou a les ressources et l’expérience pour améliorer la gouvernance de notre pays. Sa présence au Gouvernement peut aider à crédibiliser le pays et promouvoir la destination Bénin auprès des investisseurs privés. C’est un atout que le temps et le contexte de précampagne électorale ne permettront pas d’exploiter. C’est dommage. C’est pour cette raison que je pense que le coup de maître qu’a tenté le Président de la République sera probablement un coup d’épée dans l’eau. Je souhaite me tromper.
Les Béninois sont dans l’attente du nouveau Chef d’Etat et ne prête plus à Boni Yayi qu’une oreille bouchée. C’est un peu normal en fin de règne. Ça sent la débandade, la déloyauté et le désintérêt autour du Chef de l’Etat. Son édifice politique va se fissurer, vaciller et peut être s’effondrer ou voler en éclats, mais l’Etat lui, tiendra et résistera à l’affaiblissement progressif des Fcbe en 2016.
Parlons à présent des législatives, Quelle lecture vous en faites ?
D’abord, la satisfaction que les résultats de ces élections aient été quasi-consensuels. Pas de contestations particulières et aucun parti n’a crié au vol. Il y a un contentieux devant la Cour Constitutionnelle, mais c’est courant après une élection. Certaines réclamations sont sérieuses d’après ce que j’ai compris, notamment dans la 8ème et la 21ème Circonscription. Les regards des candidats en cause sont tournés vers la Cour qui, je crois, rendra justice. Un autre élément que l’on ne souligne pas assez, c’est que les élections se sont finalement bien déroulées, et qu’il n’y a pas de contestations qui entachent la crédibilité et la sincérité du vote, c’est bien parce que le Bénin a réussi finalement le pari de la liste électorale. Nous étions l’un des rares pays de la sous région à n’avoir pas clairement réglé la question de la Liste. Aujourd’hui, on peut dire que c’est fait. La Lépi est maintenant presque consensuelle. Plus personne ne peut dire qu’on a laissé en rade un million d’électeurs, truqué la démographie d’une ville au détriment d’une autre. C’est vrai que tous les citoyens en âge de voter ne sont pas inscrits, mais je cois que le Cos-Lépi a, malgré les difficultés, tout fait pour inscrire tous les volontaires. La Lépi est là maintenant. Elle nous a couté cher, très cher, mais elle est là. Maintenant que la Lépi est disponible, on peut espérer organiser des élections plus ou moins propres dont les résultats ne seront pas contestés d’avance.
Un autre point positif qu’il faut souligner, c’est le rôle de la Cour Constitutionnelle. Je connais des gens qui redoutaient la partialité de la Cour. Certains pensaient que la Cour tenterait de sauver quelques sièges au profit des Fcbe ou d’inverser les résultats pour donner un coup de main au Chef de l’Etat. Tel ne fut pas le cas. Là aussi, la Cour a collé aux résultats sortis des urnes. Il faut souligner aussi ce rôle positif de la Cour pour que, dans le bilan de ces élections législatives, on sache clairement ce qui a marché et ce qui a moins marché.
Et la victoire de votre ancien Mentor, Me Houngbédji. C’était inespéré ?
Non, le retour du Président Houngbédji n’est pas inespéré pour moi. Surprenant, non plus. Inattendu ? Peut-être. C’est assurément une bonne nouvelle pour la démocratie et l’avenir du pays. Mais permettez avant, que j’insiste sur le triomphe de l’opposition au Président Yayi. Pour moi, il y a une victoire nette de la parole dissidente à Boni Yayi. Pour être plus clair, le peuple a censuré le discours de la continuité. Le Yayisme après Yayi est en échec. Les grandes résolutions du dernier congrès des Fcbe ont essuyé un échec cuisant. Le « Après nous, c’est nous » ou le « On veut garder le pouvoir pour cent ans » ou encore la recherche de « 50 députés » étaient inutilement prétentieux et arrogants. Naturellement, cette offre politique des partisans du Président Yayi n’a pas trouvé d’acheteur auprès des électeurs. Je crois que le pays s’est déjà tourné vers l’après Yayi.
Mais Professeur, si la victoire de l’opposition était si nette, pourquoi tant de tractations pour le contrôle du Perchoir ?
Vous avez raison, mais c’est un aspect de la Question. Qui a gagné les élections législatives d’avril dernier ? Pour moi c’est l’opposition. En tout cas, les électeurs ont validé le discours opposé au Chef de l’Etat. Mais l’opposition était-elle unie ? Pas vraiment. Est-elle déterminée à construire une alternative à Boni Yayi ? oui, très clairement. Et justement, l’élection d’Adrien Houngbédji est le signe de cette détermination des acteurs politiques à contrer Boni Yayi et mettre en échec son plan de contrôle de la 7ème Législature. Si l’opposition n’était pas unie et surtout si certains des partis de l’opposition n’étaient pas prêts à faire des sacrifices et passer en second plan les malentendus du passé, l’opposition n’aurait jamais trouvé le consensus qui a rendu possible le contrôle du perchoir.
Je vous concède que le score du Président Houngbédji sur Komi Koutché fut très serré, très mince. Et la confusion des négociations dans les deux camps laisse croire que personne n’était majoritaire. La classe politique ressemblait à un marché où l’on achète et vend des procurations. Rien n’était plus sûr, plus personne n’était fermement de l’opposition ou fermement de la majorité. Tout était devenu possible, or tout ne peut pas être possible. C’est ça qui doit changer dans les années qui arrivent. Car ce qui s’est passé dans les négociations et tractations pour le contrôle du Parlement doit permettre de tirer des enseignements pour assainir les mœurs politiques et les pratiques parlementaires. Je vois quelques actions qui peuvent être engagées au plan constitutionnel et législatif sinon, le « mercato » en politique au Bénin risque de ruiner la confiance des électeurs et de conduire un jour à la violence sur les élus ou au pire des cas à une insurrection des électeurs contre le système.
Avez-vous repris contact avec votre ancien mentor ?
Le contact n’avait jamais été rompu.
L’avez-vous personnellement félicité ?
Vous n’en attendez pas moins de moi non ?
En dehors du message que vous avez rendu public sur votre page facebook ?
Evidemment oui, je me suis joint aux voix de tous les Béninois, de tous les démocrates de tous bords pour saluer l’élection du Président Houngbédji à la tête de l’Assemblée nationale et le retour de l’opposition politique au cœur du pouvoir d’Etat. Je l’ai fait auprès du Président de l’Assemblée nationale mais aussi auprès des leaders de l’Union fait la Nation qui ont été déterminants dans cette victoire.
Que vous êtes-vous dit ?
Ce que j’ai dit avec le Président de l’Assemblée nationale reste entre lui et moi. Je veux vous rassurer qu’alors même que j’étais à Bangui dans le cadre de mes charges pour le compte des Nations-Unies, j’ai tenu à m’acquitter de mon devoir dans les formes que les relations qui m’ont lié au Président Houngbédji m’imposent. J’ai considéré que c’était de mon devoir. Un devoir moral de saluer la reconnaissance de ce que le Président Houngbédji peut être une solution dans cette période trouble et tendue. Je suis content pour lui et pour notre pays. Je ne cache pas que nous espérions plus pour lui, c’est-à-dire la fonction suprême de l’Etat, mais c’est le Seigneur qui trace le parcours de chacun.
Les militants du Prd pensent que vous avez un rôle à jouer dans le futur du Parti.
J’en suis flatté et honoré. Je les remercie pour l’intérêt qu’ils portent à ma modeste personne. Mais n’exagérez pas les amitiés qui restent malgré tout et surtout la fraternité qui caractérise le militantisme au sein du Prd.
Accepteriez-vous un rôle auprès du Président de l’Assemblée nationale, s’il sollicite vos compétences ?
Mes rapports avec le Président Houngbédji n’ont jamais été un rapport de nomination, encore moins un contrat de poste. Il le sait lui-même. C’était déjà le cas hier, et il n’y a aucune raison que cela change aujourd’hui.
Qu’attendez-vous du troisième mandat de Me Houngbédji au perchoir ? Un mandat de plus ?
Non, pas un mandat de plus, je ne crois pas. Et d’ailleurs, en l’écoutant et en le lisant, j’ai le sentiment que le Président Houngbédji lui-même a compris le sens de son élection. Il a pris la mesure de ce « come back » au haut niveau de la politique béninoise alors qu’il était laissé pour « mort » par beaucoup. C’est un coup de destin. Adrien Houngbédji sait qu’il doit l’assumer pour lui-même et surtout pour laisser sa signature et son empreinte dans l’histoire contemporaine de notre pays.
Dans les circonstances politiques actuelles du Bénin, au regard des zones de turbulence qui, il y a quelques semaines, ont failli emporter notre pays, et convaincu des risques de violence qui pointent à l’horizon, j’ai la conviction que l’élection du Président Houngbédji peut et va contribuer à apaiser les tensions politiques et stabiliser notre pays jusqu’aux présidentielles de 2016. Cependant, il faut être juste et savoir rendre à César ce qui est César et à Dieu ce qui lui revient. L’élection du Président Houngbédji est d’abord le résultat du dépassement de soi que certains leaders ont dû avoir. Je parle essentiellement de Bruno Amoussou, de Séfou Fagbohoun, de Idji Kolawolé et de Léhady Soglo. En dépit de leurs divergences et des contradictions encore vives, ils ont pris la mesure des enjeux et compris que la marche de l’histoire passait par leur réunification que l’on pouvait considérer comme impossible. C’est ça les grands hommes. C’est surtout ça qui me fonde à dire que l’élection d’Adrien Houngbédji ne fait pas que consacrer la victoire d’une opposition plurielle, mobilisée et rarement aussi déterminée. Elle réalise ce dont le pays avait le plus besoin depuis 2007, après l’échec de Bruno Amoussou face à Mathurin Nago. Ce dont le pays a besoin, c’est l’équilibre des forces politiques, l’équilibre au sein des institutions de la République. L’équilibre est un bon ingrédient pour la démocratie et un intrant pour la paix.
Insinuez-vous que pour la démocratie et la paix, Komi Koutché devrait perdre ?
Non, pas vraiment. La victoire de Komi Koutché, si c’était lui qui avait gagné aurait été aussi démocratique. Mais à vrai dire, l’emprise sans concession du Président Yayi sur le pays, le système politique, les élections, les institutions, les mairies jusqu’aux arrondissements et, même sur la société civile à un moment donné, cette emprise absolue commençait déjà à étouffer le pays et surtout, plus grave, à donner à certains des envies insurrectionnelles. La démocratie, c’est aussi l’alternance. Si vous permettrez d’ailleurs, je voudrais rassurer les perdants de la bataille du perchoir en leur disant que le Bénin a une Constitution taillée pour gérer des guérillas parlementaires. Le Bénin a l’expérience pour gérer une cohabitation entre l’Exécutif et le Parlement. Si les Présidents Soglo et Kérékou l’ont subie et expérimentée respectivement entre 1993 et 1995 et 1999 et 2003, il n’y a aucune raison que le Président Yayi n’y arrive pas seulement pour 10 mois.
C’est quand même 10 mois d’épreuve pour Boni Yayi, Professeur ?
Pas vraiment. L’avènement d’Adrien Houngbédji est évidemment le triomphe de l’Opposition. Mais c’est aussi, chose incroyable, pour Boni Yayi et malgré lui, une bonne nouvelle. Je sais que le Chef de l’Etat n’en a pas conscience et refuserait d’analyser la défaite de son camp comme la victoire de son pays. Or, mon opinion est que le contrôle du Perchoir par les Fcbe pouvait aider à consolider une domination politique qui bâillonne le pluralisme, étouffe le pays et alimente frustrations et envies suicidaires. Mais avec l’échec de Komi Koutché, l’opposition retrouve au sein de l’Etat, un espace d’expression et recouvre une marge de manœuvre perdue depuis environ 10 ans. Avec l’élection d’Adrien Houngbédji, Boni Yayi perd 10 mois de tranquillité illusoire et de connivence dangereuse avec les autres institutions. En revanche, le Chef de l’Etat vient d’acheter la paix politique et permet à notre pays de gagner 10 mois de décompression de la fronde sociale, 10 mois de relâchement de la tension politique et de stabilité.
C’est pour moi, la main de Dieu. Car, voulant récompenser les efforts de ceux qui ont combattu Boni Yayi depuis 10 ans pour les vétérans, 4 ans pour les reconvertis ou 8 mois pour les tout nouveaux opposants, le Seigneur a réuni les conditions de la stabilité et de la paix dans notre pays.
Croyez-vous alors que ces élections législatives auront un lien avec l’élection présidentielle de 2016 ?
A mon avis, l’alternance est désormais en marche. Les résultats des élections législatives de cette année et la composition du bureau de l’Assemblée nationale sont la première marche vers l’alternance. Le contrôle des principales villes du Bénin sera la deuxième marche et l’assaut final, c’est-à-dire la troisième marche, sera le Palais de la Marina. Mais ça, je le sais, c’est un autre niveau et de nouveaux défis.
Qu’en pensez-vous ? Une pléthore de candidatures et pas de visibilité sur le favori de l’élection.
J’ai mon idée de ce qui pourrait se passer en mars 2016 et des personnes sur lesquelles reposera principalement la charge de l’alternance. La clé de l’alternance en 2016 est dans les mains de 5 personnes. Je sais que beaucoup de personnes se désolent du vide politique actuel et de l’absence de visibilité pour 2016. Ce n’est pas toujours vrai, car le pays a plusieurs options, plusieurs noms pour 2016. Je préviens souvent que le vide politique dont parlent certains n’est pas aussi abyssal qu’on le pense. Mon intime conviction est que le visage de la personnalité qui incarnera le pouvoir pour ces prochaines années vous apparaîtra progressivement.
A qui pensez-vous Professeur ?
Le nom et le visage sont pourtant là. Seulement, pour le moment, vous n’en parlez pas, ou vous en parlez sans avoir conscience de son destin présidentiel. Patientons alors encore quelques mois, mais pour moi la dynamique ne changera pas.
Serez-vous candidat, vous-même ?
J’ai désormais le droit et l’âge pour nourrir cette ambition pour mon pays. Je remplis toutes les conditions posées par la Constitution. Mais est-ce suffisant ? C’est une question qui ne peut être tranchée dans les colonnes de votre prestigieux journal. Sourire.
Professeur Aïvo, merci de nous avoir reçus.
C’est un honneur pour moi, de partager avec mes compatriotes ma perception de l’évolution politique de notre pays et ses perspectives immédiates.
La rédaction