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La Presse du Jour N° 1952 du 20/8/2013

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Dans sa réponse à l’Eglise catholique : Yayi soupçonne une connivence clergé-Talon
Publié le mardi 20 aout 2013   |  La Presse du Jour


L’affaire
© Autre presse par DR
L’affaire Patrice Talon devant le Congrès américain


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En la lisant entre les lignes, la lettre de Boni Yayi en réponse au message du clergé béninois en dit beaucoup sur les appréhensions du Chef de l’Etat. Sur le sujet des supposées tentatives d’empoissonnement et de coup d’Etat, Boni Yayi insinue un éventuel rapprochement entre le clergé béninois et l’homme d’affaires Patrice Talon cité dans ces deux dossiers.
Il y a un passage de la réponse du président de la République au clergé béninois qui ne peut laisser indifférent. C’est une sorte de demande d’explication du Chef de l’Etat aux signataires de la lettre de l’Eglise catholique dans son volet «supposées tentatives d’empoissonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat». « …Je continue de croire que vous auriez réussi à contacter le principal accusé et que vous détenez de ce fait des informations à travers votre déclaration. Je continue de croire que la Conférence Épiscopale ne veut pas à travers cette déclaration se substituer à la justice de notre pays, ou l’influencer dans l’instruction de ce dossier, ou semer le doute dans l’opinion nationale et internationale…». Toute personne objective, attentive à l’actualité et particulièrement à l’évolution de ces dossiers devrait être offusquée de ces propos du Chef de l’Etat. Car c’est ahurissant et surtout paradoxal que Boni Yayi insinue aujourd’hui une volonté du clergé, à travers son message, d’influencer la justice quant à l’issue à donner à ces dossiers ; ceci dans la mesure où lui et ses partisans ont fait pire. Pêle-mêle, les marches de soutien, les séances de prières, les remerciements à Dieu d’avoir fait échapper le Chef de l’Etat à la mort, les réceptions de compassions par Boni Yayi lui-même au Palais de Présidence de la République, …ne sont-ils pas de nature à influencer la justice alors fraîchement saisie de dossiers aussi sensibles ? Bien sûr que si, étant donné que ces actes posés portaient à croire et à faire croire tant à la justice qu’à l’opinion publique nationale et internationale que les présumés innocents sont déjà coupables, alors même que les affaires étaient encore en instruction. Aujourd’hui, le régime et ses thuriféraires s’attaquent à l’église Catholique ! C’est triste et décevant pour notre pays que de tels comportements proviennent du sommet de l’Etat. Quelle gouvernance ? Plus loin, Boni Yayi ajoute : «Je vous saurais hautement reconnaissant des dispositions que vous voudriez bien faire prendre au nom de Dieu le père Céleste pour faire droit à ma requête, ma soif de connaître les raisons de l’implication de votre Institution dans un dossier entre les mains de la Justice que nous voulons indépendante dans notre pays et les raisons qui ont présidé à de telles Déclarations dont la nature est de Diviser plutôt que de rassembler et d’éloigner notre pays de sa crédibilité internationale puisque le Président de la République serait un «menteur» et un «geôlier». Le Président de la République, par ces passages, n’insinue-t-il pas un rapprochement entre le Clergé béninois et Patrice Talon? Ces passages de sa lettre amènent bien d’aucuns à le croire. Surtout que Yayi dit attendre des Evêques les raisons qui les ont amenés à s’impliquer dans ces dossiers pendants devant la justice. Ces deux sujets sont hautement sensibles. Et apparemment, l’Exécutif n’entend plus faire confiance à quiconque. Même pas à la conférence épiscopale ! Dans ce cas, on a des raisons de craindre pour le Bénin souvent sorti de situations désespérées par l’Eglise. Le Président de la République, dans sa réponse du berger à la bergère, est sans doute allé un peu trop loin.
Jean-Marie Sèdolo

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