Comme une trainée de poudre, la nouvelle a atteint les populations vivant dans les hameaux les plus reculés du Bénin. La richesse du sous-sol concernant l’or noir en République du Bénin n’était, si on peut le dire, qu’une fausse alerte. En audience avec le Chef de l’Etat ce mercredi, la société en charge de l’exploration dévoile des arguments qui brisent le rêve des Béninois à ce sujet. Le pétrole présenté au Chef de l’Etat au Palais de la République dans un « talokpémi » n’était que le geste d’un sbire à l’endroit de son mentor qui adore être encensé et se faire dorloter. En fait, pour résumer, ce n’était que du leurre et du pipo. Les barbouzes n’ont certainement fait que ce que le Président voulait. « Il (le Président de la République ndlr) désire du pétrole au Bénin, voilà du pétrole en main ». Le temps donne aujourd’hui raison aux sceptiques qui, en son temps, avaient démontré que « le dossier finirait en queue de poisson » et connaitra un nouveau scandale.
Scandale, oui. Les recherches durent depuis bien longtemps et quand on évoque une recherche, on évoque naturellement les moyens, tant financiers, matériels qu’humains. La résiliation ce mercredi de l’engagement de SAPETRO, société en charge de l’exploration et des travaux pouvant conduire à l’extraction de l’or noir des sous-sols du Bénin aux larges des côtes de Sèmè Podji vient mettre à nu les magouilles qui embellissent cette fameuse ambition des dirigeants du pays. La présence de cette société sur le terrain n’était que couverture pour que les différentes malversations suivent leur cours dans « l’ordre normal à la béninoiserie ».
Un des trois puits à explorer avait juste donné un grain d’espoir en ce qui concerne les barils de pétrole qu’on pourrait extraire au Bénin. Ce seul puits, à l’étape actuelle, a nécessité un gros INVESTISSEMENTfinancier et sur un budget prévisionnel de 280 millions de dollars, la société SAPETRO affirme avoir déjà dépensé 564 millions de dollars sans un résultat concret et convaincant. Et pour le responsable de cette société nigériane résident au Bénin, « il vaut mieux faire appel aux autres investisseurs pour la poursuite des opérations sur le terrain ». Le plan donc du Chef de l’Etat vient de se noyer.
Ce retrait doit donc être l’occasion pour le Président de la république et son équipe gouvernementale d’exhiber à la face du peuple, les différentes dépenses engrangées pour les différents travaux des experts parachutés pour des recherches et études du terrain. A combien s’élève le scanning du sol qui pourtant avait rassuré les Béninois de la disponibilité d’une quantité importante du liquide précieux noir pour faire du Bénin, un pays exportateur et producteur du pétrole ? L’heure est à la reddition des comptes du département en charge de ce dossier. Quand on sait que ce département ministériel est sur la braise en ce qui concerne le dossier PPEA-II des Hollandais, on craint une bonne action et une lucidité dans ce nouveau dossier qui pourrait nous révéler autres dessous les heures et les jours à venir.
Et comme les dirigeants de ce régime nous avaient déjà habitués, on assistera à des sorties inopportunes, de la propagande sans fondement et des descentes tous azimuts sur le terrain afin de tenter « le rétablissement d’une image complètement dégradante au sein de l’opinion nationale. Une chose qui leur permettra de mettre en œuvre leurs stratagèmes pour toujours berner le peuple qui peine toujours à véritablement ouvrir les yeux. La société SAPETRO se retire, l’argent du contribuable béninois englouti se noie, l’or noir se volatilise et le rêve des Béninois s’éteint. Dossier à suivre donc.
Josaphat FINOGBE