Tous les ministres, anciens comme nouveaux ont déjà pris fonctions. Ils travailleront dans la continuité, avec les moyens mis à leur disposition sauf les collaborateurs proches dans certains cas.
« Une mission, des hommes et des moyens », dit-on souvent. Mais dans la réalité béninoise, surtout au cours de la gestion du pouvoir sous Dr Boni Yayi, il s’est révélé des incongruités qui n’ont pas facilité la gestion des affaires par les ministres collaborateurs du Chef de l’Etat. C’est ainsi que certains départements ministériels sont restés des mois, des années (qui 29 mois, qui encore 24 mois voire plus), sans directeur de cabinet, sans secrétaire général et sans directeur de la programmation et de la prospective. Le cas le plus patent est celui de la santé sous Dorothée Akoko Kindé Gazard.
En effet lors de la passation de service à son successeur, cette dame douée de qualités exceptionnelles a dressé un réquisitoire de cette grande faiblesse du pouvoir Yayi. Avec des exemples à l’appui, elle a démontré comment l’absence de ces ressources humaines a constitué un handicap pour l’accomplissement de la mission à elle assignée et donc l’atteinte des objectifs prescrits.
Ce fait qui n’est pas isolé, est quotidiennement vécu ailleurs dans d’autres ministères. Il convient de citer aussi des cas de doublons où deux ministères se sont partagé pendant longtemps, un seul directeur de cabinet, un seul secrétaire et un seul directeur de la programmation et de la prospective. IL en a été ainsi des ministères en charge de l’environnement et de l’urbanisme qui étaient ensemble mais scindés en deux à l’effet d’un remaniement de l’équipe gouvernementale.
Le ministère de la fonction publique, après sa fusion avec celui de la réforme administrative, a géré à chacun de ces niveaux de responsabilité, deux hommes pour des conflits ouverts. Il a fallu l’arrivée de l’actuel ministre pour que l’univers soit assaini.
Avec le gouvernement actuel, il n’est pas exclu que l’on assiste encore à ces incongruités. IL est ainsi surtout des nouveaux ministères créés et qui sont soit des bourgeons d’un ancien département, soit qui empiètent par leur bord sur deux départements. Il s’agit plus concrètement du ministère de l’Hydraulique et celui en charge de l’emploi des jeunes et des PME. Ils sont pour le moment sans cabinet approprié et peuvent souffrir, comme par le passé pour le secteur de la santé, de cette faiblesse pour manque de ressources humaines rapprochées.
Or, le temps imparti pour relever les nombreux défis, achever les chantiers ouverts et en ouvrir d’autres pour le bien-être des populations est sensiblement court, trop court même.
L’absence de ce personnel a occasionné des dysfonctionnements voire des blocages et des lenteurs dans le traitement des dossiers importants.
Même à la présidence de la République, il existe des postes vacants, sans occupant. Le chef de l’Etat après avoir envoyé sa DC, Véronique Brun Hachémè à la Décentralisation, n’a plus un directeur à son cabinet civil. Il en est de même des conseillers dont il s’est débarrassé avant d’en rappeler quelques uns.
Il est souhaitable que dès le prochain conseil des ministres, cette question trouve tout au moins un début de solution pour permettre que les nouveaux ministres produisent des résultats, avec ces moyens humains indispensables. Qu’on donne au besoin, la latitude aux ministres de former leur cabinet.
En clair, il faut éviter qu’au tournant décisif du pouvoir de la Refondation, l’on déplore ces carences qui peuvent annihiler les efforts consentis par les uns et les autres.
F.M.