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Panique sur le trône !
Publié le mardi 20 aout 2013   |  24 heures au Bénin


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© AFP
Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi en France
Mercredi 6 Février 2013. Paris. Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi a ete recu en audiance par le président français Francois Hollande


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« Le clergé catholique n’est pas représentatif du peuple béninois. Il s’adresse à la communauté des catholiques ».Arifari Bako a ainsi tranché. En colère contre l’Eglise Catholique, le roi Yayi 1er a chargé son ministre complice du K.O de jeter la pierre à l’épiscopat. Et l’illustre fabricant de la Lépi du 13 mars 2013 a fait le job à la télé. Avec maladresse et emphase, le poulain de sa Majesté a roulé sur du granite provoquant une nouvelle catastrophe. Dans les tranchées épidermiques, le ministre rafle la mise immorale et répand par procuration les humeurs de l’irascible occupant du trône.

Bako en transe, n’était que dans les rayons du roi. Le réquisitoire dominical contre le clergé est conforme à la logique de digression inscrite dans la réponse incendiaire de Yayi 1er à l’Eglise catholique. L’irruption royale à Dassa Zoumè pour l’exercice de l’ostentatoire a été précédé d’un bras de fer engagé avec les évêques. Le tyran n’a pu digérer les observations catholiques sur son crasseux projet de la révision et cette affaire d’empoisonnement qui irrigue l’imaginaire. Il s’en est sorti avec un coup de fièvre et des phrases taillées pour l’instinct de conservation et l’obsession existentielle. Sentant son rêve de révision brisé, Yayi 1er a bondi, touchant puis endommageant le plafond dans le réflexe de survie. La proclamation de fin de règne s’est néanmoins faite avec intelligence et méthode sous la signature des évêques : « Il y a lieu de revenir à l’esprit consensuel et convivial de la Conférence nationale des forces vives, pour instaurer le dialogue politique et restaurer la confiance, comme nous le recommandions plus haut, d’autant que dans plus d’un pays de la sous-région, l’on est porté à toucher à la Constitution pour se maintenir indéfiniment au pouvoir ». L’implacable NON à la révision offre au révisionniste Yayi 1er une lecture douloureuse de la lettre épiscopale. Sa réceptivité se trouve bouchée par son allergie au NON.

L’exécution du travail de sape confiée au parrain du K.O a tourné au délire anti clergé et à une autre manifestation de la politique de « diviser pour régner ». En réduisant l’audience du clergé « à la communauté catholique », Bako tient sa gaffe en poche et ruine la crédibilité de ce pouvoir de la refondation qui se consolide dans ses écarts politiciens. Les vomissements du ministre ont une charge contagieuse en raison de virus du mal qui a installé l’irrespect et l’arrogance.

Après avoir brassé du vent et produit du non-sens, ce ministre à qui le roi doit son intronisation, a déposé de nouvelles ordures dans la mare déjà trop polluée du yayisme. Sous le poids de l’amnésie, le douteux soldat de la dégoûtante refondation, n’a pu se souvenir de détails et certitudes historiques. Feu Monseigneur Isidore de Souza, figure emblématique de la conférence nationale des forces vives de la nation, fut membre de ce clergé qui selon l’axiome de Bako « n’est pas représentatif du peuple béninois » et est condamné à « s’adresser à la communauté catholique ».

Le flot de paroles déversées avec enthousiasme contre les évêques véhicule de graves insinuations. On y décèle une grossière propension à enclencher le bras de fer avec tout ce qui sent l’anti révision. Mais les conclusions fâcheuses tirées de ce lourd passif de Bako révèlent la vision erronée et dangereuse du pouvoir de Yayi 1er. Dans cette déviance, transparaissent les motivations du roi dont l’absence répétée sur le territoire national le 10 janvier restait un mystère. Que représente la communauté Vodoun pour sa Majesté ? Inutile d’épiloguer sur les incohérences développées sur la foi par le régime sectaire et ses supporters fanatisés délirant, au nom de Jésus, sur la Bible mal assimilée dans les allées du Palais.

Le péché de l’Eglise catholique est d’avoir dit NON à la révision. NON à la présidence à vie de Yayi. NON au roi. Ce formidable NON est un crime de lèse-majesté que le roi a vainement puni par une réponse indigne, lancée au clergé. Et pourtant ce roi a joué la comédie devant le souverain pontife, l’ancien pape Benoit XVI, en jurant, la main étrangement sur le cœur, de quitter le pouvoir en 2016. Pourquoi cette promesse au chef d’une Eglise catholique qui au Bénin ne « s’adresse qu’à la communauté catholique » ? Pourquoi cherchait-t-il la caution morale de l’Etat catholique du Vatican ?

La lettre de Yayi et la gaucherie de Bako ajoutent à la gouvernance insipide, de nouvelles fautes. Dans la panique, le roi révisionniste menacé de déprime, est passé aveuglément à l’offensive entraînant son ministre dans le décor. Mais les soubresauts sont voués à l’échec. La révision de la Constitution est définitivement compromise. « Mercredi rouge » a un soutien de taille : l’Eglise catholique.

Sulpice Oscar Gbaguidi

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