Dimanche 28 juin 2015, les Béninois étaient une fois encore aux urnes. Plusieurs fois reportées, les élections municipales, communales et locales se sont déroulées sur tout le territoire sans incidents majeurs. Ces élections permettront de renouveler les conseillers au niveau local et de la mairie. Au regard du taux élevé d’abstentions enregistré et des irrégularités liées au spécimen du bulletin unique pour les élections locales, on peut conclure que ces élections ont été bâclées.
Prévues pour être organisées depuis 2013, les élections locales, communales et municipales ont eu finalement lieu dimanche 28 juin 2015. Plusieurs raisons expliquent ce retard. Malgré cette longue attente, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. De nombreux dysfonctionnements ont empêché le bon déroulement du scrutin. Au nombre de ces ratés, on peut citer : l’abstention notoire des électeurs, près de 400 000 électeurs laissés en rade, la mauvaise confection du spécimen servant aux élections locales, la forte pluie qui s’est déversée dans toute la partie méridionale du pays et la forte tension entre militants, constatée dans le Nord du pays.
Dans la plupart des bureaux de vote de l’Atlantique-Littoral, le scrutin a connu un très fort taux d’abstention d’au moins 50%. La forte pluie enregistrée dans l’Atlantique-Littoral a été une des causes de cette abstention. Quelques électeurs interrogés ont également expliqué que les électeurs ne sont pas déplacés pour plusieurs raisons. Pour certains, les candidats en lice n’ont pas convaincu et l’électorat est fatigué des élus sortants. Ils dénoncent la mauvaise gouvernance de ces derniers qui n’ont pas comblé les attentes. Les élections locales sont reportées dans plusieurs communes du fait de la défaillance au niveau du bulletin unique. Les responsables de la Commission électorale nationale autonome imputent cela à l’imprimerie.
Des contestations en vue
Faut-il attendre tout ce temps pour obtenir un tel résultat ? Le Bénin, après 25 ans de démocratie, cherche en vain ses marques. La Cour suprême, chargée de gérer les contentieux en matière de municipales, communales et locales, aura bientôt de la matière. Car ce scrutin laisse déjà entrevoir les germes de plusieurs contestations.
Armel VIDEGNON/Le Grand Matin