Le campus universitaire d’Abomey-Calavi est emprunt depuis quelques semaines à des actes de violences et de démonstration de force tant du côté de la communauté estudiantine que celui des autorités rectorales. Au moment même où les étudiants exigeaient un décret pouvant matérialiser les conclusions de leurs assises avec le vice-premier ministre, les décanats de la FLASH eux, ne reconnaissent pas lesdites conclusions.
Qui baissera finalement la garde entre les autorités rectorales de l’Université d’Abomey-Calavi et les étudiants de ce haut lieu de savoir ? Très malin celui qui y répondra avec certitude. La situation va de mal en pire et l’avenir s’assombrit davantage pour le sort des étudiants. Après moult négociations et tentatives de conciliabules pour un dénouement de la crise au sein de cette communauté estudiantine, la situation se complique de jour en jour. Hier encore, les étudiants grévistes espéraient une issue favorable à cette crise qui dure depuis quatre semaines environ. Mais hélas, en lieu et place d’un consensus, ces apprenants universitaires ont plutôt eu droit à des gaz lacrymogènes et des coups de matraque des agents en uniforme postées ça et là dans l’enceinte de l’université.
La rencontre d’hier mardi 30 juin avec le recteur de l’Université, Brice SINSIN et son équipe, devrait, selon les prévisions pourtant favorable au climat, déboucher sur un accord de « paix » ou un « compromis» entre les deux parties. Mais contre toute attente, la question principale, objet de grève et de violences sur le campus n’était même pas à l’ordre du jour. Invité à se prononcer au cours des débats, le premier responsable de l’UNEB a évoqué cette nébuleuse question. Il a donc suffit cette évocation pour que la rencontre soit clôturée. Plus de doute donc, le rectorat ne compte plus revenir sur sa décision en ce qui concerne l’abrogation de l’arrêté interdisant l’organisation de la session de rattrapage à la faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (Flash). Voulant manifester leur colère, les étudiants ont eu recours à leurs armes habituelles, branchages, cris hostiles, marches et protestations. A peine enclenchée, la marche a été dispersée par les forces de l’ordre présentes sur le terrain. Jet de pierres contre les gaz lacrymogènes, branchages en face des coups de matraque et au finish, une ambiance encore chaotique.
Dans cette situation extrêmement confuse, il urge qu’une partie baisse la garde. De toute évidence, le rectorat n’est pas dans la dynamique de revenir sur sa décision de suppression des sessions de rattrapage. Et le « semblant » de négociation qu’a entamé le vice premier ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est loin de combler les attentes des étudiants. Tout porte à croire que le rectorat est soutenu, d’une manière ou d’une autre, par les autorités gouvernementales du pays. Si on sait que les décisions prises par les autorités sont souvent difficiles voire compliquées à être révoquées, on peut déjà dire que les étudiants se doivent de revoir les choses autrement et de redéfinir une autre politique de lutte puisque celle conduite depuis peu, ne porte aucun « fruit comestible ». L’enjeu étant de taille pour la relève du futur pour notre pays, les étudiants doivent se soumettre à la décision de suppression et se mettre résolument au travail afin de franchir le cap lors de la seule et unique session organisée à leur intention et dans le cadre de leur formation universitaire à la FLASH. Le pays en gagnerait beaucoup.
Josaphat FINOGBE