Entretien avec Martin Assogba sur le déroulement des élections communales, municipales et locales « Il faut une loi pour punir ces politiciens qui refusent de participer aux séances préélectorales »

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Politique

Publié le mercredi 1 juillet 2015 | Fraternité

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Conférence de presse de Martin Assogba
Jeudi 27 Février 2014, Cotonou : Le Président de l`ONG ALCREER, donne une conférence de presse suite à son retour de son séjour sanitaire en France. Photo : M. Martin Assogba, Président de l`ONG ALCREER

Les élections communales, municipales et locales sont terminées. Les regards sont actuellement tournés vers la Commission électorale nationale autonome (Cena) pour la proclamation des résultats. Mais en attendant, Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer et membre de la plateforme des organisations de la société civile (Osc) apprécie le processus électoral et le travail abattu par les Osc.

Les élections municipales, communales et locales viennent de se terminer. Quel a été le rôle de la plate-forme des Organisations de la société civile (Osc) pour leur bon déroulement ?

Depuis les élections législatives, la plate-forme des Osc a œuvré avec l’appui de la coopération suisse et du Pnud pour mettre en place un plateau technique pour la réception des informations de nos représentants sur le terrain. Au sein de la plate-forme, nous avons trois différentes chambres : les chambres de médiation, de monitoring et de mobilisation. Pour les élections législatives, nous avons déployé 100 observateurs sur le terrain. Mais pour les élections communales, municipales et locales, nous en avons déployé plus de 400. Et il a été demandé à chacune des Osc siégeant dans la plate-forme de faire en sorte que leurs membres soient sur le terrain. Nous veillons au grain afin que les couacs qui peuvent conduire à des difficultés soient rapidement relayés au niveau du plateau technique et le plateau technique à son tour mettent au courant informe la chambre de médiation, la chambre de médiation informe les membres de la Cena qui mettent au courant les coordonnateurs sur le terrain pour que ce qui doit être corrigé le soit dans les plus brefs délais. C’est ce système qui a fait qu’il n’y a pas eu de troubles pendant la période électorale. Nous continuons nos séances de sensibilisation pour amener les populations à accepter les résultats proclamés par la Commission électorale nationale autonome (Cena).

De façon globale, comment appréciez-vous la qualité de ces élections ?

Globalement, il y a eu un peu d’avancée. Vous avez eu à remarquer qu’il y avait assez de retard dans l’ouverture des bureaux de vote lors des élections législatives, ce qui n’a pas été le cas pendant ces élections communales et locales. S’il y a eu un faible taux de participation, cela est dû essentiellement à la pluie. Il y a aussi des gens qui ont été déçus par les comportements des politiciens. On estime à environ 50% le taux de participation à ces élections. Mais il revient à la Commission électorale nationale autonome (Cena) de nous donner les vrais chiffres.

Les élections locales ont été suspendues dans certaines localités pour manque de logo de certains partis sur le bulletin unique. Comment appréciez-vous cette situation ?

La Cena a dit que c’était de la faute des responsables politiques qui n’étaient pas venus au rendez-vous du classement des logos sur le bulletin. Il y a un travail que nous devons faire à l’endroit de ces partis politiques. Il faut donc une loi pour punir ces genres de responsables politiques qui savent qu’ils vont aux élections mais qui refusent de participer aux différentes séances préélectorales. La situation qui s’est produite sur le terrain n’était pas de la faute de la Cena, mais de ces différents partis politiques qui doivent s’en prendre à leurs responsables.

Que faire pour améliorer la qualité des élections au Bénin ?

La plate-forme des Osc a fait des recommandations. Nous allons faire le suivi de ces recommandations. Nous irons donc voir les responsables de la Cena et discuter avec eux pour l’amélioration et la performance de leurs structures sur le terrain. Cela permettra la transparence et l’assiduité des élections dans notre pays. C’est le travail de nous tous, nul ne sera de trop.
Propos recueillis par Isac A. YAÏ