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Pour le plein épanouissement intellectuel et social des béninois: ce gagnerait un gouvernement à offrir un ministère de l’éducation nationale
Publié le jeudi 2 juillet 2015  |  La Nation
Les
© 24 heures au Bénin par DR
Les étudiants et élèves l’école normale supérieure de Porto-Novo sensibilisés sur les méfaits de l’utilisation abusive des armes




« A propos de l’école, il est question en particulier du relâchement de la sélection et de la discipline ; de l’afflux dans les classes secondaires d’élèves plus ou moins bien préparés ou peu motivés ; de la médiocrité de certains nouveaux manuels, de la diminution du prestige et de l’autorité du corps enseignant ou de l’insuffisante formation de certains de ses membres, de réformes et d’expériences improvisées» Roger Girod, Problèmes de sociologie de l’éducation Paris, Delachaux et Niestlé, 1898, p 27.

Juin, mois de l’arbre, mois de l’enfant. Sommes-nous conscients de nos choix et gestes? Chacun, où qu’il soit, s’est-il, une seule fois, posé la question :

«Pourquoi le mois de juin est sacré à la fois mois de l’arbre et mois de l’enfant»?

Sacrée coïncidence! Comment s’est-elle opérée, certainement à l’insu de ses concepteurs? Est-ce prémédité? Pourquoi n’en fait-on jamais cas ? En effet, le mois de juin, c’est le 6è mois de l’année!
Le 6ème mois d’une grossesse, le gynécologue avertit la parturiente de l’attention qu’il faudra porter au fœtus déjà enfant jusqu’à terme !
Le 1er juin, 6ème mois de l’année, on ne met en terre que des plants donc de jeunes pousses encore fragiles à entretenir jusqu’à terme !
Par conséquent, l’enfant, c’est symboliquement l’arbre mis en terre le 1er juin. Le 1er juin, c’est la Journée internationale de l’enfant, le 12 juin, c’est la Journée internationale de lutte contre le travail des enfants et le 16 juin, c’est la Journée de l’enfant africain.
Il n’y a donc plus de doute que si l’on estime qu’un plant mis en terre devra être entretenu, il en est de même pour l’enfant, de la conception jusqu’à l’âge mature.
Or, l’entretien véritable de l’enfant suppose qu’au-delà des parents géniteurs, la société dans laquelle il vit et doit gravir les échelles de la vie assume ses responsabilités en lui assurant ses besoins, du moins les fondamentaux réduits à: se nourrir, se loger, s’instruire, se soigner et se vêtir.
L’analyse faite des situations humaines et des considérations du philosophe Dante « Après le pain, l’instruction est le premier besoin de l’homme » et du sociologue Roger Girod sur les problèmes de la sociologie de l’éducation amène à déduire que les trois autres besoins (se loger, se soigner et se vêtir) sont corollaires des deux besoins : se nourrir et s’instruire.
Instruire pris dans le contexte de l’instruction-éducation s’impose comme une condition sine qua non à la concrétisation de la formation de la personnalité de l’être au sein d’une société humaine. Ce besoin devient le socle de toute entreprise humaine.
Pour ce faire, ne serait-il pas opportun, à la veille du 70ème anniversaire de la création de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) le 16 novembre 2015, de repenser le système éducatif béninois pour une nation plus prospère?
Il y a 54 ans que le Bénin semble avoir accédé à l’indépendance théorique, il y a 51 ans qu’il a adhéré aux idéaux de l’UNESCO en s’inscrivant parmi les Etats membres constituant l’organisation. Il est vrai que le Bénin aurait profité des 50 ans de coopération entre l’UNESCO et le Bénin à travers la Commission nationale béninoise pour l’Unesco (CNBU) le 20 mars 2013, qu’il aurait mené une sérieuse réflexion sur la réforme éducative au Bénin pour revoir le type d’éducation donné et projeter de nouvelles approches pour la réforme. Hélas !
Nous voulons croire que le 2ème Forum sur l’éducation dont les décisions sont encore attendues du public a eu à proposer des réformes conséquentes pour les Béninois et Béninoises suivant les réalités et les vérités du terrain !
En attendant que ces décisions soient publiées et mises en application,
En attendant que le Bénin organise aussi des activités pour rejoindre le rang des autres Etats membres qui soutiennent l’UNESCO dans la commémoration de son 70ème anniversaire depuis janvier 2015,
En attendant que le Bénin fasse le bilan de ses actions et de sa coopération avec l’UNESCO, bilan et nouvelles résolutions à présenter bientôt à la Conférence générale à Paris en octobre 2015 prochain pour renforcer le partenariat à l’instar du travail qui se fait déjà dans les autres pays, il nous faut revoir en urgence le fonctionnement du système d’éducation au Bénin à travers la mise en place des ministères. Faut-il réellement aux fils et filles du Bénin trois ministères de l’éducation ou un seul ? C’est bien là le nœud fondamental de toutes les déviances notées.
Le Bénin a encore la possibilité de se remettre des tares observées actuellement dans son système éducatif. C’est une question de logique humaine et de stratégie suivant les trois (3) M : la Marque, la Maîtrise et la Motivation. En réalité, il est recommandé, pour toute réussite, de rechercher la Marque, c’est-à-dire la distinction, la particularité en tout point, avec une Maîtrise de soi et des situations à affronter par une constante Motivation ou l’émulation à entretenir au-delà de tout. Car, les compétences sont au Bénin, qui attendent d’être judicieusement exploitées mais qui ne trouvent pas de bons managers. Et la crème dégouline !


Puisqu’il est permis à chaque citoyen de participer au développement de la nation en apportant sa saine contribution, nous voudrions bien partager nos champs de vue et espérer qu’ils soient appréciés et convertis en chants d’espoir par quelques uns pour des échanges fructueux visant une réforme du système éducatif béninois digne, un système éducatif dynamisé, plus pragmatique pour un Bénin prospère.
Nous disons qu’il faut aux Béninois un seul et unique ministère de l’éducation nationale ayant ses annexes dans tous les départements du pays. Il suffirait d’étendre les champs d’action des Directions départementales en y intégrant tous les services indispensables au fonctionnement de l’école.

Des interrogations

Combien d’enseignants des autres départements se peinent à se rendre à Cotonou pour rechercher un dossier enfoui depuis mil neuf cent difficile dans les tiroirs ou les paperasses du ou des ministère(s) ? Combien ne fournissent pas les mêmes dossiers autant de fois qu’ils se rendent aux ministères et qui ne les retrouvent qu’à coup de monnaie sonnante et trébuchante ? Combien, par désespoir ont refusé de se rendre à leurs lieux de travail très éloignés de leurs foyers? Combien….Combien…. Combien…. ?


A l’ère du numérique, les difficultés sont moindres et l’on peut, au fur et à mesure, convoyer les données à centraliser des départements vers le ministère central par internet et ce, sans peine aucune.
Pourquoi le gouvernement devra-t-il offrir un seul ministère avec des départements au peuple béninois ?


Parce qu’il faut trouver des réponses aux interrogations suivantes : Quel est le pourcentage budgétaire investi dans l’éducation-instruction au Bénin quand on sait que l’éducation est la base de tout développement?

Quels hommes et femmes du terrain interviennent dans les assises hormis les syndiqués et les hommes de l’administration ?

Les ministères en charge de l’éducation sont-ils bien structurés ?

Dans ces ministères, les directions, les services, les organes respectent-ils les besoins et les objectifs desdits ministères ?

Les contenus des curricula respectent-ils les normes et y sont-ils inclus des disciplines correspondant aux besoins réels du pays ?

L’emploi du temps conçu notamment au niveau primaire correspond-il à celui que devait avoir des enfants qui ont entre 4 ans et 11ans ?

Quel pourcentage occupent les us et coutumes de l’Afrique et du Bénin dans les contenus des curricula par rapport aux réalités extérieures ?

Y a-t-il une plage de distraction pour les apprenants en dehors des minutes éparses de conte, de chant, de poésie, ou de couture ?

A-t-on associé la communauté environnementale à la vie de l’école ?

Les formations professionnelles offertes dans les lycées tiennent-elles compte des besoins réels des populations?

Des écoles aux cabinets, y a-t-il une bonne gestion des ressources humaines ?
Est-il offert aux directeurs et autres formateurs des formateurs des formations en leadership, en gestion des ressources humaines, en gestion administrative et autres ?
Dans les assises concernant les préoccupations d’amélioration du système, retrouvent-on les vrais acteurs de l’école ?

Le conseil de dialogue s’entretient-il périodiquement avec les apprenants, les directeurs, les enseignants afin de recueillir leurs doléances ?

Parce qu’il existe une synergie établie entre les textes réglementaires et législatifs en vigueur soit :

Considérant les articles 8, 12, 13,14 et 153 de la loi 90-032 du 11 décembre 1990, portant Constitution de la République du Bénin
Vu les articles 2 et 4 du Décret n° 2005-372 du 23 juin 2005 fixant les modalités de délégation, d’attributions et de signature du maire;

Considérant les articles 12 et 17 de la loi 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration territoriale de la République du Bénin ;
Considérant les articles 56 et 57 de la loi 98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en République du Bénin ;

Considérant les articles 97, 98 176, 177, 178, 179 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin;

Considérant l’article 97 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin; l’article 19 de la loi 98-005 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes à statut particulier ; les articles 56 et 57 de la loi 98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en République du Bénin; l’article 11 de la loi 2003-17 du 11 novembre 2003, portant orientation de l’éducation en République du Bénin toutes relatives au financement de l’école dans le contexte de la décentralisation
Rappelant les contenus:

du Décret n° 2006-410 du 14 août 2006, portant attribution, organisation et fonctionnement de l’Ex-ministère des Enseignements primaire et secondaire
(MEPS),
de l’Arrêté n° 34/MEPS/CAB/DC/SG/SA du 29 mai 2002 portant attributions et modalités de nomination des directeurs d’écoles des enseignements maternel et primaire de l’Arrêté n° 955/MEMGTP/MEMB/MISP/DGM du 03 août 1984, portant création et organisation des cours du soir dans les établissements publics d’enseignement;
de la Circulaire n° 551/MEPD/DGM/DEMB du 18 mai 1976 portant utilisation des locaux scolaires
de la Circulaire n° 6263/ MEN/CAB/DEP/SPES du 26 décembre 1994 sur la diffusion du statut des Associations des parents d’élèves
de la Lettre n° 531/MEMB/DGM du 03 juin 1981 sur le renouvellement des bureaux des Associations des parents d’élèves des écoles de base,
des cahiers des charges édités par la direction de l’Enseignement primaire, 2005
du Guide à l’usage du maire, ordonnateur de la commune, Mission de Décentralisation, janvier 2003
Considérant la Circulaire n° 100/MEN du 15 mars 1962: châtiments corporels;
Considérant les articles 1er, 3 ; 13 ; 18 ;19 ;23 ;24 ; 29 ;31 ; 34 de la Convention relative aux droits de l’enfant adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989.
Considérant les alinéas 5 et 6 du préambule ; les articles 2 ; 3 et 9 du protocole facultatif se rapportant à la convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente de l’enfant, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, adoptés le 25 mai 2000 ;
Considérant les articles 9; 17; 24 ;25 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples adoptée le 18 juin 1981 ;
Considérant les articles 3; 4; 5; 12; 18; et 23 du protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes adopté le 11 juillet 2003 ;
Considérant les articles 11; 12 ; 13; 14; 20; 27 et 31 de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant adoptée en juillet 1990 ;
Considérant les articles 1; 2; 16; 26; 27; 28 et 29 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme adoptée et proclamée par l’Assemblée générale dans sa résolution 217 A III du 10 décembre 1948 ;
Considérant la loi N° 86-013 du 26 février 1986, portant statut général des agents permanents de l’Etat;
Considérant la loi 98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du Travail en République du Bénin publiée au JO du 1er avril 1998
Considérant la loi 2003-17 du 11 novembre 2003 portant orientation de l’éducation nationale en République du Bénin publiée au JO du 1er septembre 2004 ;
Loi 2005-33 du 06 octobre 2005 portant modification de la loi 2003-17 du 11 novembre 2003 portant orientation de l’éducation nationale en République du Bénin publiée au JO le 15 février 2006 ;
Considérant la loi 2002-07 du 24 août 2004 portant Code de la famille publiée au JO n°27 bis du 1er décembre 2004 ;
Considérant la loi 2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin publiée au JO du 1er février 2007;
Considérant le Décret N° 99 -559 du 22 novembre 1999 portant création d’une Commission nationale des droits de l’enfant;
Considérant le Décret 2009-244 du 09 juin 2009 portant attribution, organisation et fonctionnement du ministère de la famille et de la Solidarité nationale;

*Professeur certifié de Lettres Modernes-écrivain
Expert à la Fédération internationale des professeurs de Français
Consultante en éducation (Orientation scolaire) et en culture

Par Reine HOUSSOU*
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