Le Chef de l’Etat français, François Hollande est en visite d’Etat au Bénin depuis hier 1er juillet 2015. En prélude à cette visite, le Ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, Saliou Akadiri, a échangé mardi 30 juin 2015, avec la presse sur les objectifs de cette visite qui vient renforcer les liens de coopération entre le Bénin et la France. Le chef de la Diplomatie béninoise a saisi l’occasion pour appeler à la mobilisation générale pour réserver un accueil chaleureux à l’illustre hôte.
Journaliste : Quelques jours après votre nomination, vous recevez le Président Français François Hollande. Quel est l’objectif de cette visite ?
Ministre Saliou Akadiri: Comme vous le savez, le Bénin depuis son indépendance, entretient d’excellentes relations de coopération avec la France. La visite qu’effectue le Chef de l’Etat français au Bénin est une marque de considération pour le Bénin et son chef d’Etat, le Président Yayi Boni. Cette visite traduit le caractère dynamique de la diplomatie béninoise et répond à une invitation qui a été adressée au président François Hollande par le Chef de l’Etat béninois, le Docteur Yayi Boni en 2012, à un moment où le Bénin assurait la présidence en exercice de l’Union africaine. C’est une visite qui intervient à un moment important de la vie politique nationale et également par rapport à ce qui se passe à l’international, je pense que c’est une visite qui va rehausser une fois encore l’image du Bénin sur la scène internationale.
Qu’est ce que le Bénin attend de cette visite qui fait suite à une invitation de la partie béninoise?
A l’occasion d’une visite comme celle-là, il y a toujours des sujets d’intérêts bilatéraux, des sujets de préoccupations sous régionales et des questions liées à l’actualité politique internationale. Au plan bilatéral, le Bénin et la France sont régis par un document cadre de partenariat datant de 2005, le DCP qui énonce les grands axes de la coopération entre notre pays et la France. Ce sera l’occasion pour les deux Chefs d’Etat de s’entretenir sur la mise en œuvre de ce document, qui prévoit qu’au titre de 2014-2016, 102 millions d’euros soient INVESTIS au Bénin, soit environ 67 milliards dans quatre secteurs importants. D’abord, le secteur de la consolidation de la gouvernance dans tous ces aspects, politiques, économiques, administratifs et locaux, le secteur des services sociaux tels que l’éducation, le secteur de l’appui aux infrastructures d’énergie, d’eau, d’assainissement et de développement urbain et le soutien à la croissance. C’est dan ces grands secteurs que seront investis les 102 millions qui sont accordés au DCP. En dehors de cela, il y a les secteurs hors concentration que sont : la santé, l’urbanisme. Cette rencontre sera l’occasion pour les deux chefs d’Etat de faire le bilan de la coopération bilatérale. Je peux vous dire que cette coopération se porte bien dans la mesure où aujourd’hui, la France peut être considérée comme l’un des principaux partenaires au développement du Bénin. Au plan sous-régional, vous savez, les problèmes de préoccupations qui sont liés au terrorisme, à la sécurité. Boko Haram est à côté et sévit au Nigéria, au Niger, au Tchad et au Cameroun. La proximité du Bénin avec ces pays nous amène à échanger avec un partenaire comme la France pour solliciter son soutien et voir comment éradiquer ce phénomène qui fait des fléaux terribles dans notre sous-région. Enfin au plan international, il y a beaucoup de sujets. Vous savez bien que bientôt à la fin de l’année, il y aura la Conférence sur les changements climatiques, qu’abrite Paris. Je suis sûr que cela fera l’objet d’un échange entre les deux Chefs d’Etat. Le Bénin étant invité à cette conférence, il est certain que le Président Hollande ne ratera pas l’occasion de cette visite pour dire comment il entrevoit cette rencontre. C’est un grand rendez-vous important pour le Bénin parce que c’est une manière de montrer l’intérêt que la France porte à ce qui se passe au Bénin en matière de gouvernance politique et économique.
Cette visite est aussi une occasion de renforcer les coopérations. Pouvez-nous faire le point de la coopération entre le Benin et la France ?
La coopération est régie par ce document cadre dont je viens de parler. Il y a bien sûrs des accords de coopérations actualisés qui remontent jusqu’à 1975. Au gré des rencontres, il y a des nouveaux cadres qui déterminent le partenariat entre la France et le Bénin. Le dernier en date est ce DCP de coopération prioritaire que nous avons arrêté et dans lequel il est inscrit que 102 millions d’euros seront INVESTIS au Bénin. Les grands secteurs précédemment cités sont ceux dans lesquels seront investis les 102 millions. Je peux vous dire que ce document est correctement mis en œuvre. Nous constatons les retombés au fil des jours et la coopération entre le Bénin et la France se porte bien.
Comment le Bénin s’organise-t-il sur le plan organisationnel pour recevoir le Président François Hollande ?
Le président français arrive jeudi soir. Dans la journée du jeudi, il y aura un tête à tête entre les deux Chefs d’Etat après les honneurs militaires. A l’issue de ce tête à tête, il y aura une séance d’échanges bilatérale entre les deux parties. A l’issue de cette rencontre, deux conventions seront signées. La première est un soutien au secteur de l’enseignement secondaire qui porte sur un montant de 6 milliards de FCFA soit 10 millions d’euros. La seconde convention est l’appui au projet Songhai qui fait 350 millions. Après cela, il y aura une rencontre avec les institutions de la République. C’est à dire l’Assemblée, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême élargie aux corps diplomatiques. Ce sera une rencontre marquante de la visite qui aura lieu à la salle du peuple du Palais, au cours de laquelle le Chef de l’Etat béninois prononcera un discours introductif. Après cela, le Chef de l’Etat français fera son adresse au peuple béninois. Après son discours, il y aura une conférence de presse suivie d’une visite de terrain. Le chef de l’Etat français se rendra par la suite au CLIP, c’est-à-dire le Centre de lutte intégrée contre le paludisme, situé au champ de foire. C’est un centre de recherches dont l’objectif est de tout mettre en œuvre pour qu’on puisse trouver un vaccin contre le paludisme. La coopération française étant très impliquée dans ce programme, le Chef de l’Etat français a souhaité aller encourager les chercheurs qui travaillent dans ce centre. Nous irons ensuite à la Bluezone à Zongo où le Président français adressera un message à la jeunesse. C’est à l’issue de cela qu’il ira au Lycée Montaigne pour s’entretenir avec les citoyens. Le cortège va ensuite s’ébranler à l’aéroport pour marquer la fin de la visite du Président de la République française, son excellence François Hollande.
Que direz-vous, pour conclure cet entretien ?
Je saisis l’occasion que vous m’offrez, pour lancer un appel au peuple béninois pour que la visite du Président François Hollande soit un succès, d’abord à travers l’accueil qui lui sera réservé. Nous sommes connus pour notre hospitalité. Je crois que la France, vu les liens séculaires qui existent entre les deux pays, mérite effectivement que son Chef d’Etat soit accueilli avec tous les honneurs dus à son rang. La chaleur et l’hospitalité qui nous caractérisent doivent être témoignées au Chef de l’Etat français. J’invite donc le peuple béninois à lui accorder un accueil des plus dignes et chaleureux. Je souhaite que les dispositions organisationnelles qui sont prises pour que ce séjour soit des plus intéressants, fonctionnent comme cela a été arrêté. Je souhaite que cette visite soit couronnée de succès comme nous avons l’habitude de le faire en de pareilles circonstances.
Propos recueillis par Matin Libre
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