Le Président François Hollande était en visite, ce jeudi, à Cotonou, première étape de sa tournée africaine, où il a rencontré son homologue Boni Yayi. Il s’agissait de vanter l’exemplarité de la démocratie béninoise au delà des problèmes de développement et de corruption qui gangrènent le pays.
A Cotonou,
Le chef de l’Etat français, François Hollande, l’a dit, ce jeudi 2 juillet 2015, à l’école française Montaigne de Cotonou où il a rencontré ses concitoyens vivant au Bénin : il est venu pour remercier le Président béninois Boni Yayi de son soutien et de son aide à l’intervention française au Mali. Il était alors président de l’Union Africaine, au moment du début de l’opération, en janvier 2013.
La première étape de sa tournée africaine était aussi le moyen de montrer son attachement à la démocratie en Afrique, en mettant en exergue le « modèle béninois », avant de se rendre en Angola, où il est arrivé cet après-midi et au Cameroun, deux pays où les chefs d’Etat, José Eduardo Dos Santos et Paul Biya, sont en poste depuis plus de 30 ans. « Les élections ont eu lieu. Il y a eu autant que possible, le respect des libertés, le respect des droits de l’Homme », a indiqué François Hollande.
« Il ne suffit pas de mettre de l’argent, encore faut-il bien l’utiliser »
Le chef d’Etat a annoncé que la priorité de l’aide au développement devait aller dans l’éducation. La France s’est engagée dans un programme avec le Bénin pour l’ouverture de classes dans les écoles et la formation des professeurs. Au cours de la journée chronométrée d’une tournée africaine au pas de course qui s’achèvera ce vendredi au Cameroun, il aura eu le temps de visiter un laboratoire franco-béninois qui est en train de tester un vaccin contre le paludisme et de se rendre dans la Bluezone de Bolloré, un espace dédié aux nouvelles technologies. Il a célébré la proximité des liens entre la France et le Bénin, renforcés par la nomination d’un nouveau Premier ministre franco-béninois, Lionel Zinsou, ancien chef de cabinet de Laurent Fabius, perçue par beaucoup de Béninois comme un choix soutenu par la France.
« Il ne suffit pas de mettre de l’argent, encore faut-il bien l’utiliser », a indiqué François Hollande au sujet des multiples demandes des pays africains envers la France. Nul doute que ces mots ont dû avoir une résonance particulière pour les Béninois alors que les Pays-Bas viennent de suspendre leur aide au développement au Bénin après le détournement de 4 millions d’euros fournis par le gouvernement néerlandais pour financer un Programme pluriannuel d’appui au secteur de l’eau et l’assainissement (PPEA-II). A Cotonou notamment, ville située en dessous du niveau de la mer, les inondations sont récurrentes à la moindre pluie et paralysent des quartiers entiers de la capitale économique béninoise. Elles ont été le principal sujet de la campagne des élections municipales qui se déroulaient dimanche dernier, en pleine saison des pluies.
La visite au Cameroun dominée par Boko Haram
Le taux de croissance de plus de 5% en 2014 au Bénin ne peut masquer la situation d’un pays englué dans la mal-gouvernance, la corruption endémique, notamment au sein des institutions étatiques et la faiblesse des infrastructures. En 2012, le pays était classé 166ème sur 187 suivant l’indice de développement humain [1]. Selon l’Unicef, le taux total d’alphabétisation des adultes, de 2008 à 2012, était de 28,7% [2].
A l’école Montaigne, François Hollande a rappelé que la conférence internationale sur le climat qui se tiendra, en décembre 2015, en France constitue une de ses préoccupations majeures dans toutes ses discussions avec les pays africains. « La France est espérée en Afrique », a-t-il conclu, « non seulement dans les pays francophones mais aussi les pays anglophones et lusophones », justifiant son passage en Angola. Au Cameroun, où doit s’achever cette tournée, ce vendredi, les questions sécuritaires autour de la menace que fait peser l’organisation Boko Haram devraient être au cœur des discussions.