« Savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent ». C’est l’une des leçons que vient de donner le Pape Benoît XVI aux dirigeants du monde entier en général et ceux du Bénin en particulier. En effet, contre toute attente, le chef de l’église catholique romaine a décidé, le lundi 11 janvier dernier, de jeter l’éponge huit ans seulement après sa désignation comme successeur de Jean-Paul II, pour des raisons de santé. Cette démission surprise a ainsi tôt fait apparaître, aux yeux des observateurs, les nombreuses qualités du « représentant de Dieu sur terre » qui a décidé de faire preuve d’une humilité singulière pour reconnaître ses limites d’humain et inscrire durablement son nom dans l’histoire de l’humanité en devenant l’auteur de la première démission à la tête de l’église catholique moderne et la huitième dans l’histoire de celle-ci.
Un exemple édifiant pour les dirigeants africains
La démission de Benoît XVI de la tête de l’église catholique est un signe de profonde humilité et d’honnêteté mais surtout un geste plein de réalisme susceptible d’inspirer nombre de dirigeants africains. En effet, en faisant fi de son mandat « à vie » à la tête de l’église catholique pour reconnaître ses limites d’humain et se retirer de la gestion de l’église catholique romaine, Benoît XVI a donné un bel exemple à suivre aux chefs d’Etats africains. Habitués, en effet, à se maintenir contre vents et marées au pouvoir, au prix de multiples révisions de constitutions, les Chefs d’Etats africains s’illustrent par leur incapacité –à l’exception de quelques-uns tel que Nelson Mandela qui avait déjà posé le même acte en 1994 à la tête de l’Afrique du Sud- à faire montre d’un leadership susceptible de favoriser le développement dans leurs pays. Il en a, par exemple, été ainsi au Tchad, Cameroun, Sénégal, Niger, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, Zimbabwé où les tripatouillages des lois fondamentales ont étalé au grand jour la mauvaise foi et la cupidité des dirigeants africains. D’autres, dirigeants sont soupçonnés de vouloir suivre cet exemple condamnable en taillant la constitution de leurs pays sur mesure pour s’éterniser au pouvoir. Le cas du président Blaise Compaoré du Burkina-Faso est édifiant à ce sujet. Aussi, prenant appui sur le bel exemple du pape Benoît XVI qui a décidé de tourner le dos aux avantages et privilèges que lui confère le pontificat, nombre d’observateurs estiment que cette décision historique doit servir de tremplin aux dirigeants africains. Ces derniers pourraient ainsi, en emboîtant les pas de Benoît XVI, s’illustrer comme des démocrates. Des démocrates en acte et non en parole.
L’appel de Benoît XVI à Nicéphore et Rosine Soglo, Moïse Mensah, Albert Tévoèdjré, Théophile Nata…
Si la renonciation du pape Benoît XVI à ses charges à la tête de l’église catholique romaine est incontestablement un appel en direction des dirigeants des Etats africains, il n’en demeure pas moins pour certaines figures de la scène politique béninoise encore aux affaires. Il en est par exemple de l’actuel maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo et surtout de son épouse, Rosine Vieyra Soglo. Si le premier cité se fait épauler par son fils, Léhady Vinangnon Soglo dans la gestion de la ville phare du Bénin en raison de problèmes de santé, la situation de son épouse, l’honorable Rosine Soglo semble encore beaucoup plus criarde. Et pour cause, gravement affectée aux yeux, la présidente fondatrice de la Renaissance du Bénin (RB) peine véritablement à faire valoir toutes ses compétences au service de l’Assemblée nationale. Après de nombreux combats politiques qui ont forgé sa réputation au sein de l’opinion publique, le médiateur de la République, Albert Tévoèdjré ne semble avoir réussi à échapper aux aléas liés au poids de l’âge qui le réduit à un service minimum depuis quelques années. C’est également le cas du Président de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Théophile Nata, du Haut commissaire à la gouvernance concertée, Moïse Mensah, du président d’honneur de l’Union fait la Nation Bruno Amoussou…qui devraient, à l’instar de l’ancien président Emile Derlin Zinsou, emboîter les pas au souverain pontife pour « savoir quitter les choses avant que les choses ne les quittent ».