La Convention patriotique des Forces de gauche et l’Union fait la Nation (« Un ») seront dans les rues de Cotonou demain samedi 24 août 2013. Elles battront le macadam pour réitérer leur opposition au projet opportuniste de révision de la Constitution envoyé par le président Yayi Boni au Parlement. Une grande mobilisation, a confié une source proche des initiateurs.
La mobilisation contre la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 ne faiblit pas. Un grand mouvement est annoncé demain samedi pour obliger Yayi Boni et sa clique à arrêter leur complot contre le peuple béninois. Il s’agira pour les membres de la Convention patriotique des Forces de gauche et de l’« Un » selon le contenu du communiqué conjoint publié hier, de protester contre le projet de révision opportuniste de la Constitution, d’exiger le retrait du projet du Parlement et de dénoncer la mauvaise gouvernance générale au Bénin. Ils seront nombreux à investir les rues de Cotonou pour dire leur ras-le-bol et exprimer par la même occasion leurs inquiétudes par rapport au futur proche du pays. De la Bourse de travail, en passant par carrefour St Michel et carrefour Lègba, les manifestants se démobiliseront à la place Etoile rouge, un grand symbole dans l’histoire politique nationale. A la place Etoile rouge, ils devront délivrer leurs différents messages de protestation, qu’on présume, seront percutants : Yayi doit abandonner le projet de révision de la Constitution. « Nous faisons face à un régime intolérant décidé à arracher la parole aux citoyens et à imposer ses choix souvent en déphasage avec les aspirations du peuple. Il faut agir. Le peuple sera présent », a souligné l’un des initiateurs. Le cercle des déçus de Yayi Boni s’agrandit, ce qui fait dire à certains observateurs que plusieurs rues de Cotonou seront noires de monde demain. Cette action d’envergure constitue une réplique des organisations sociales et politiques de l’opposition aux manifestations de rue organisées par les forces proches de Yayi Boni. Avec la présence des leaders du mouvement « Mercredi rouge », la mobilisation sera encore plus importante car malgré l’opposition du peuple et le rejet des spécialistes en Droit constitutionnel du projet querellé, le Chef de l’Etat fait le forcing. Dans sa réponse au clergé béninois suite au diagnostic sévère posé par l’Eglise catholique, Yayi Boni n’a en effet montré aucun signe de lassitude par rapport à son projet. Mieux, le ministre des Affaires étrangères a, dimanche dernier, souligné que le gouvernement est bien décidé à faire réviser la Constitution du 11 décembre 1990. Et à bien analyser le speech servi sur les plateaux de Canal 3 Bénin, le gouvernement compte bien sur la majorité écrasante qu’il détient à l’Assemblée nationale pour faire basculer le destin du peuple béninois. Une assurance déroutante qui doit motiver davantage les activistes des droits de l’Homme, les organisations syndicales et les regroupements politiques à se mobiliser encore plus contre le projet décrié. Et comme, la Convention patriotique des forces de gauche et l’« Un » l’ont précisé dans le communiqué conjoint, « les compatriotes acquis à la même cause se joindront massivement aux dites manifestations » tant l’engagement des antirévisionnistes est réel.
