L'axe routier principal qui dessert le marché Ouando à Porto-Novo est difficile d'accès. Alors que les récurrents nids de poules étaient déjà un facteur d'accidents fréquents, c'est l'occupation anarchique des trottoirs par les marchands qui vient en rajouter à la peine des usagers de la route. Ces derniers estiment avoir la caution des services techniques de la mairie puisqu'ils sont soumis au paiement de diverses taxes.
Il suffit de se positionner à une heure de pointe sur l'axe Porto-Novo-Missérété à hauteur du marché Ouando pour constater le cauchemar que vivent aujourd'hui les usagers de la route qui empruntent quotidiennement cet axe routier. Pourtant, nous sommes bien dans la ville capitale du Bénin. Vendeuses d'ignames, de médicaments hors normes, de bracelets et de produits divers, ainsi que des taxis motos en stationnement à la quête de passagers en direction de Dangno Missérété , Bonou , Adjohoun et bien d'autres ; ainsi se compose la horde d'hommes et femmes qui assaillissent chaque jour les abords de la route causant d'énormes peines de circulation aux paisibles usagers dudit tronçon. Pourtant, la direction des services techniques avait dépêché par le passé une équipe sur les lieux pour déguerpir ces occupants et la voie était devenue du coup libre et facilement praticable au grand bonheur des populations de la ville de Porto-Novo, qui en son temps n'ont pas manqué d'exprimer toute leur satisfaction. Cette satisfaction ne sera malheureusement que de courte durée. Depuis quelques semaines ce vilain phénomène a repris droit de cité mais avec un aspect plutôt étonnant. Les occupants indésirables clament désormais être dans la légalité puisqu'ils déclarent s'acquitter de taxes perçues par les agents de la mairie de Porto-Novo. Sikirou est un des vendeurs de bracelets installé sur le trottoir face au marché Ouando. Il dit s'installer de plein droit puisque reconnu par les services de la mairie, ce qui lui vaut des taxes qu'il paierait régulièrement : " désormais la mairie nous réclame des sous pour notre installation et c'est dire donc que nous avons un droit de place par le biais de la mairie de Porto-Novo c'est pourquoi nous sommes encore là puisque nous payons quelque chose à la mairie. "
Il convient alors à se demander : qui, des agents qui perçoivent des taxes sur ces marchands et des occupants dits indélicats sont dans l'illégalité ?
Ernest Latoundji