La Convention patriotique des forces de la gauche et l’Union fait la nation n’ont pas pu tenir leur meeting et faire leur marche pacifique le samedi 24 août dernier, comme annoncés. Et pour cause, ces manifestations d’antirévisionnistes ont été empêchées par les forces de sécurité qui étaient armées jusqu’aux dents et qui avaient massivement investi la Bourse du travail tôt dans la matinée de ce samedi...
Comme prévus, le meeting et la marche pacifique des Forces de la gauche et des membres du groupement politique Un, épaulés par les syndicalistes avaient reçu un prestigieux soutien populaire samedi dernier à la Bourse du travail de Cotonou. Mais malheureusement, ces manifestations d’antirévisionnistes n’ont pas pu se déployer outre mesure à cause d’un empire d’agents de sécurité très armés, dépêché sur les lieux sur instruction du pouvoir en place. Ce samedi, les policiers de la garde républicaine ont pris d’assaut la devanture de la Bourse du travail de Cotonou, où devrait avoir lieu, un meeting suivi d’une marche pacifique dont le but est de protester contre le projet de révision opportuniste de la Constitution pour exiger son retrait du parlement. Ces hommes en mission ont investi les lieux et ont pris son contrôle. Le passage de la double voie quittant l’Eglise catholique St Michel a été bloqué au niveau du carrefour Unafrica, empêchant du coup, les usagers allant vers la Bourse du travail. Malgré tout ce dispositif de dissuasion et d’intimidation, les populations de Zongo et de Gbégamey proches de la Bourse du travail ont effectué massivement le déplacement pour apporter leur soutien populaire auxdites manifestations.
Grogne au sein des populations
La présence des forces de sécurité sur les lieux a alimenté des grognes dans le rang des populations civiles qui s’étaient assemblés aux abords de la Bourse du travail ce samedi matin en vu de prendre part aux manifestations. Selon les propos des uns et des autres, il est aisé de noter la haine qu’ils éprouvent face à l’entêtement du Chef de l’Etat qui fonce la tête baissée dans son projet de révision de la Constitution en dépit du malaise socioéconomique qui perdure. Des critiques ici et là, des doléances, des afflictions, des indignations et même des insultes caractérisaient le contenu des réactions des uns et des autres à cette occasion. Bref, les populations ont exprimé leurs désapprobations face à l’empêchement de la marche pacifique des forces de la gauche et de l’Un. Selon elles, le pouvoir devrait laisser faire si ses intensions de révision de la Constitution n’étaient pas floues. En dépit de la présence des forces de sécurité, les manifestants ont crié leurs amertumes durant quelques minutes sur les lieux avant d’être repoussés par les agents de l’ordre. Aussi, ont-ils crié à l’abus du pouvoir en réclamant des conditions de vie plus améliorées. Le passage de la voie devant la Bourse du travail était moins fluide ce samedi. Cette situation qui n’était guère favorable aux organisateurs desdites manifestations les a tout simplement obligés à réunir leurs militants massivement présents sur les lieux pour leur demander de rentrer chez eux.
Le ton monte chez les syndicalistes (la marche projetée dans une ou deux semaines)
On ne peut pas en se poussant dépasser le mur, a dit un proverbe. Mais à défaut de réussir à faire déployer leurs manifestations, les syndicalistes, tous vêtus de rouge, prenant le devant de la situation ont fait entendre de la voie. Réunissant leurs militants en leur demandant de rentrer chez eux en ordre, Paul Essè Iko, Secrétaire général de la Centrale syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) a dit son indignation. ‘’Nous faisons le meeting dans la rue pour vous dire que nous prenons acte de la situation. Nous allons nous disperser et il faut le faire chers Camarades en ordre. Restez prêts, car dans une ou deux semaines, nous allons reprendre cette marche, parce qu’il y va de l’intérêt de tous’’, ainsi s’adressait le Sg de la Cstb aux militants, samedi dernier devant la Bourse du travail à Cotonou. Tout comme lui, Pascal Todjinou, Sg de la Cgtb, Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin et Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, sans oublier Lazare Sèhouéto, Coordonnateur général de l’Union fait la nation (Un), ont aussi dit, d’une manière ou d’une autre leurs mécontentements au pouvoir.
La raison du plus fort
Selon le gouvernement, ces manifestations ont été empêchées à cause de leur caractère illégal. Lesdits mouvements n’auraient pas été préalablement enregistrés auprès des instances habilitées. Fort de ceci, à l’en croire, le gouvernement dit avoir reçu des informations selon lesquelles des individus s’apprêtaient à s’attaquer aux manifestants lors des manifestations afin de lui imputer in fine, les responsabilités. C’est pourquoi, la raison du plus fort a fait empêcher les manifestations.