Le meeting et la marche pacifique des Forces de gauche (Cpfg) et l’Union fait la Nation (Un), pour protester, samedi 24 août 2013, contre la révision de la Constitution, n’ont pu se tenir. Les manifestations ayant été interdites par les autorités béninoises, les manifestants et leurs leaders, menacent de réitérer leur action. Cette situation interpelle le gouvernement ainsi que les initiateurs de ces mouvements qui doivent faire preuve de justice, de tolérance et de retenue pour éviter la dérive...
Ce qui se passe est préoccupant, extrêmement grave et interpelle aussi bien le gouvernement que les forces qui lui sont opposées. Le bras de fer entre le pouvoir en place et certaines forces politiques et la société civile sur la révision de la Constitution, risque de s’enliser et de dégénérer. La preuve, ce sont les menaces proférées par les militants et responsables de la Convention patriotique des forces de la gauche et ceux de l’Un. Le gouvernement a interdit et empêché leurs manifestations pour motif qu’ils ne représentent pas un groupe constitué. Voilà ce qui fâche et ils menacent de réitérer leur action, défiant ainsi l’autorité qu’ils accusent de deux poids deux mesures. Pourquoi le pouvoir n’interdit-il pas les meetings et les marches de soutien des autres mouvements acquis à la révision de la Constitution ? Ce sont autant de griefs qui méritent réflexions et qui pourraient donner raison aux forces opposées à ce projet à polémique.
Mais on doit savoir raison gardée. On doit d’abord saluer la sagesse des manifestants qui n’ont pas cherché à affronter et défier l’autorité en allant dans les rues. Cela pourrait conduire à la répression avec des blessés et des pertes en vies humaines même si leur cause était juste. Loin d’avoir l’intention de leur demander de céder ou de se soumettre à l’autorité en renonçant à leur lutte, ils devront faire preuve de retenue et surtout changer de stratégie en faisant toujours l’option pacifique dans leur combat dans l’espoir de gagner. Tout recours à la force conduira à la violence et à la dérive.
Quant au pouvoir en place, c’est de son devoir de prévenir les troubles à l’ordre public. En conséquence, on ne peut dire que toutes les manifestations mêmes celles qui annoncent la violence ou les mouvements à risque, doivent être autorisées. Cependant, le gouvernement doit aussi faire preuve de justice, de tolérance, et savoir également les limites de son intervention. Le souci de faire respecter la loi, doit l’emmener à interdire les marches à tout le monde même ceux qui soutiennent le pouvoir si le but qu’il poursuit est de préserver la paix. Dans le cas contraire, l’autorisation doit être accordée à tous, révisionnistes comme antirévisionnistes. Il n’y a pas à faire la part belle à un groupe ou mouvement au détriment de l’autre. Puisque les frustrations et l’injustice sont parfois source de violences et de dérive. Si chaque partie a à cœur de respecter la loi et de mener en conséquence son combat, les acquis de la démocratie béninoise seront préservés pour le bonheur des populations et le développement du pays. Ce devoir s’impose aussi bien à l’opposition qu’aux dirigeants au pouvoir qui ne doivent pas oublier qu’ils ont l’obligation de rendre compte au peuple à la fin de leur mandat.