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Actes de violence de la police samedi dernier : des citoyens matraqués, leurs motos saisies
Publié le lundi 26 aout 2013   |  beninsite.net


Marche
© aCotonou.com par DR
Marche interdite des anti-révisionnistes
Samedi 24 Août 2013, Bourse du travail, Cotonou : Les membres du parti d`opposition Union fait la Nation et la Convention Patriotique des Forces de Gauche ont vu leur marche interdite par un communiqué du Ministre de l`Intérieur


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Alors qu’ils se tenaient ce samedi à plusieurs mètres de la Bourse du travail où les manifestations de l’opposition contre la révision constitutionnelle n’ont pu se tenir, des citoyens ont été subitement chargés par des policiers qui les ont poursuivis et matraqués. Certains ont été pourchassés le long des rails du côté du quartier Zongo par des policiers en furie, recevant pour les malchanceux, de violents coups de matraques de la part des forces de l’ordre subitement déchaînées.

Survenant peu après le départ de la Bourse du travail des organisateurs de la marche et de la plupart des manifestants, la scène d’une autre époque, a indigné plus d’un. Curieux devant l’Eternel, les conducteurs de taxi-moto, ont payé un lourd tribut à cette volonté manifeste de ces policiers de terroriser une foule désarmée et curieuse. Michel Hounsi, l’un d’entre eux a eu la main droite sérieusement amochée. Rescapé, selon ses dires, d’un braquage qui l’a laissé avec une plaie encore visible sur le crâne, il a reçu de nombreux coups avant de pouvoir s’échapper. Tout comme lui, plusieurs moto-taximen ont vu leurs motos saisies et emportées.

Témoignage de Michel HOUNSI, une victime collatérale
« Je ne faisais rien de mal »

« J’ai déposé un client devant le Hall des arts. Quand je suis arrivé devant la Bourse du travail, j’ai vu un attroupement et j’ai aperçu un frère parmi ceux qui formaient le groupe. Je me suis alors arrêté pour le saluer. C’est là que tout à coup, les policiers ont couru vers nous. L’un d’entre eux s’est mis à me tabasser sans raison. Il m’a donné des coups de matraque tout en m’intimant l’ordre de laisser ma moto. J’ai un peu résisté et même quand j’ai finalement laissé tomber la moto, il a continué par me frapper. Regardez comment ma main s’est enflée. Il a emporté ma moto. Je ne faisais rien de mal. Je venais à peine de sortir de ma maison pour chercher à gagner mon pain. Je n’ai rien fait de mal. Comment vais-je faire ? »


Pierre Coovi Agossadou, Commissaire central de Cotonou
« J’exécute les ordres d’une autorité administrative qui m’emploie »

« Nous avons reçu un arrêté d’interdiction de cette marche, de ce rassemblement. C’est l’arrêté Année 2013 N°2/245/ DEP ATL-LITT/SG/SP/PPF. Et nous sommes arrivés sur le terrain pour demander aux citoyens honnêtes de se retirer du groupe et d’exécuter l’interdiction de l’autorité administrative. J’ai donné un ultimatum aux citoyens honnêtes de se retirer du groupe. J’exécute les ordres d’une autorité administrative qui m’emploie. »

Lazare Sehouéto, membre de l’Union fait la Nation
« Yayi Boni veut transformer les Béninois en moutons »

« La situation est une situation d’arbitraire. C’est évident qu’aucune loi de la république ne peut interdire une manifestation de ce genre. Ils peuvent même dire qu’il y a des problèmes d’ordre public ou de sécurité pour une marche, mais interdire un meeting, un rassemblement… Chaque Béninois doit tirer leçon de ces petits événements. Quand il y a des événements du genre, ça signifie que ce monsieur veut réviser la Constitution et rester au pouvoir. Il prépare petit à petit sa machine pour rester au pouvoir. Il va entraîner notre pays dans la catastrophe. Il veut s’accrocher et rester. Je pense que c’est pour la jeunesse qu’il faut que chacun de nous parle. Les jeunes doivent savoir que c’est leur avenir qui est engagé. Les jeunes doivent savoir que sans emploi, sans liberté aujourd’hui, sans possibilité de parler entre eux, sans possibilité de penser, ils ne sont plus des hommes. Yayi Boni veut transformer les Béninois en moutons. De toutes les façons, si ce n’est pas tous les jours, il faut qu’on s’arrange pour que chaque semaine, ils viennent nous disperser. Nous, nous ne serons pas fatigués d’être là. C’est de l’avenir de nos enfants qu’il est question. On n’aura pas peur, parce que le plan de Yayi Boni, c’est de faire peur à tout le monde. »

Flore S. NOBIME

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