34 jeunes avocats venant de 14 pays africains qui ont en partage le français sont depuis hier, 26 août 2013, en stage au Chant d’oiseau de Cotonou. Organisé par le Centre international en Afrique de formation des avocats francophones (Cifaf), ce stage permettra à ces avocats de parachever leur formation reçue en cabinet. Il durera quatre semaines (du 26 août au 20 septembre 2013) et sera sanctionné par un certificat de fin de stage.
La cérémonie d’ouverture solennelle de ce stage a été placée sous l’autorité de M. Valentin Djènontin, ministre béninois de la justice, de la législation et des droits de l’homme. A ses côtés, il y avait : M. Adrien Ahanhanzo Glèlè, représentant l’Organisation internationale de la francophonie, Me Cyrille Djikoui, Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin, Me Muanza Mbiya Tshipepela, Bâtonnier de l’Ordre des avocats de la République démocratique du Congo et bien entendu Me Jacques A. Migan, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin et Directeur du Cifaf, structure initiatrice de la formation. Malgré le poids de l’âge, Me François Amorin, inscrit au barreau béninois depuis 60 ans, a honoré de sa présence ce rendez-vous scientifique.
Courage et compétence
Dans le discours qu’il a prononcé, Me Jacques A. Migan s’est étendu sur les deux centres d’intérêt qu’abordera cette formation complémentaire de quatre semaines. Il s’agit de la compétence et du courage. « Ce qu’il importe de garder présent à l’esprit, c’est que l’exercice de la profession exige une mise en œuvre de techniques complexes, propres à chaque matière, à chaque cas et à chaque domaine. Recevoir un client, lui poser des questions, se faire remettre les pièces du dossier, les étudier, choisir la voie procédurale qui sied, mettre en œuvre les mesures conservatoires, rédiger les actes, répliquer aux moyens de l’adversaire, autant de problèmes exigeant chacun une solution qui déterminera le sort du dossier. Le droit pénal, qui paraît aux novices plus simple, puisque réduit à leurs yeux à une plaidoirie, exige au contraire pour qu’une défense soit efficace, une connaissance pointilleuse des règles de qualification, d’incrimination, de procédure dont dépendent une mise en liberté, un non-lieu, une relaxe ou un acquittement. Que dire de la technique indispensable à la pratique du droit des affaires dans l’espace communautaire OHADA, de la rédaction des contrats ou de spécialités telles que le droit maritime, les droits de l’Homme, le droit de la propriété littéraire et artistique ou encore l’apparition de nouvelles spécialités comme la cybercriminalité. Telles sont les exigences de la défense qui, sous toutes ses formes, ne peut s’épanouir qu’en s’appuyant sur une compétence sans faille », a dit Me Migan sur la notion de la compétence ; pour lui, l’exercice de la profession d’avocat exige de véritables qualités d’acteur!…Et à ses dires, « une session de formation au profit de l’avocat, quelle que soit son ancienneté dans la profession, est toujours utile car elle permet de réviser voire d’approfondir des connaissances sur des sujets que l’on aborde peu en Cabinet, d’échanger avec d’autres Confrères, de s’intéresser à d’autres spécialités ».
« Au-delà de la compétence, la seconde qualité de l’avocat est le courage car certaines affaires peuvent exposer l’avocat soit au courroux de l’Etat, par exemple dans le cadre des affaires à caractère politique, soit à la vindicte populaire choquée par un crime particulièrement horrible et qui a déjà condamné le présumé innocent », a par ailleurs ajouté le Directeur du Cifaf qui n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont œuvré à l’organisation de cette 12è édition du Cifaf baptisée du nom de Me Cyrille Koukoui.
Prenant à leur tour la parole, Cyrille Djikoui, Muanza Mbiya Tshipepela et Adrien Ahanhanzo Glèlè ont dit qu’ils sont heureux d’avoir été associés à cette session de formation. Ils ont relevé le rôle éminemment important que joue désormais l’avocat dans le système judiciaire de nos pays depuis l’adoption de certains traités internationaux comme par exemple la Charte africaine des droits de l’homme.
Ouvrant officiellement le stage, le ministre Valentin Djènontin a salué l’effort constant que déploient depuis 12 ans les responsables du Cifaf au profit des jeunes avocats de l’espace francophone en Afrique. Il a appelé les stagiaires à l’assiduité.