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La Presse du Jour N° 1956 du 26/8/2013

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Projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 : Le bureau du Parlement rame à contre courant
Publié le mardi 27 aout 2013   |  La Presse du Jour


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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Le bureau de l’Assemblée nationale s’est enfin décidé à consulter toutes les forces vives béninoises autour du projet de révision de la Constitution. Il l’a signifié dans une déclaration lue hier, lundi 26 août 2013, par son porte-parole. Seulement, cette décision semble venir trop tard.

Pas sûr que la déclaration du bureau de l’Assemblée nationale apaise et fasse changer d’avis les antirévisionnistes. Car depuis, la position des antirévisionnistes s’est radicalisée. Pour ces derniers, la seule décision qui vaille aujourd’hui est de surseoir au projet de révision de la Constitution. Le débat, pour eux, n’est plus à l’étape de consultation de toutes les couches de la Nation. Il s’agit aujourd’hui d’une question de confiance au Chef de l’Etat. L’argument avancé par ceux qui ne veulent pas de ce projet est que le Président de la République, Boni Yayi, est dans la logique d’une révision opportuniste de la Constitution, juste dans le but de se maintenir au pouvoir en 2016. Alors, il ne faudra pas laisser un Président en fin de mandat toucher à la loi fondamentale, même si, pour beaucoup d’entre eux, cette dernière mérite d’être touchée. Mieux, dans cette bataille entre pro et antirévisionnistes, des frustrations ont été créées. Les antirévisionnistes accusent le pouvoir en place de les empêcher de s’exprimer alors que, dans le même temps, la part belle est faite à ceux qui supportent la cause de Boni Yayi. L’interdiction de la marche de la Convention patriotique des forces de gauche samedi dernier est l’un des exemples qu’ils brandissent. «Il y a anguille sous roche », a rappelé, à cette occasion, le syndicaliste Laurent Mètongnon. La preuve, en écoutant la déclaration du bureau de l’Assemblée nationale hier, un homme politique a mis en doute la sincérité de Mathurin Koffi Nago et ses pairs. Pour cet homme politique qui a requis l’anonymat, les membres du bureau de l’Assemblée nationale ne sont pas différents du pouvoir en place. «C’est du même pipe, même tabac. Les membres du bureau sont en majorité issus de la mouvance présidentielle », a-t-il fait savoir. D’autres opposants au projet de révision qualifient même cette déclaration de piège posé en vue de les endormir et les distraire dans leur combat.

Jean-Marie Sèdolo

Déclaration de presse du Bureau de l’Assemblée Nationale

Le jeudi 22 Août 2013, a eu lieu, au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, une réunion du Bureau de l’Assemblée Nationale.
Au cours de cette réunion, le Bureau a abordé, entre autres sujets, le dossier de la révision de la constitution du 11 décembre 1990.
Prenant la mesure de l’importance du dossier dans l’opinion publique nationale et internationale, le Bureau de l’Assemblée Nationale a noté que le débat sur la question prend de plus en plus de l’ampleur et crée des antagonismes dont notre pays n’a point besoin en ce moment où la crise économique met à rudes épreuves la vie des laborieuses populations.
Conscients de ce qu’aujourd’hui tous les regards sont tournés vers la représentation nationale pour son rôle déterminant dans la gestion de ce dossier, les membres du Bureau notent qu’il y a nécessité absolue d’apaiser le débat et le climat qui l’entourent pour qu’il soit traité avec la sérénité et l’objectivité requises.
A cet effet, ils rassurent tous les protagonistes (forces politiques, Organisations de la société civile etc…) que dans le processus de l’examen de ce dossier, tout sera mis en œuvre pour associer tous les acteurs dans le but de rechercher un consensus sur ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire.
A l’étape actuelle de la procédure, rien n’est encore tard. Aucune disposition constitutionnelle ou légale n’interdit à l’Assemblée Nationale d’adopter la méthode qui lui semble la mieux adaptée, non seulement pour rassurer la population béninoise que rien ne sera fait contre ses intérêts, mais également pour recueillir et exploiter au mieux toutes les préoccupations qui font aujourd’hui le lit des débats et déclarations dans l’opinion publique.
A l’occasion des concertations obligatoires que l’Assemblée Nationale, en accord avec ses commissions permanentes saisies au fond et pour avis organisera, les questions de fond et d’opportunité ne seront pas occultées.
De même, toutes les autres questions connexes de droit dans la procédure de révision seront examinées et mises en œuvre.
Au total, le Bureau de l’Assemblée Nationale en appelle au sens patriotique de tous les citoyens et citoyennes béninois afin que la paix, la sérénité et le dialogue prévalent dans les échanges et les débats autour de cette question de révision de la constitution.
En tout état de cause, l’Assemblée Nationale, émanation du peuple, reste et restera toujours à son écoute.

Fait à Porto-Novo, le lundi 26 août 2013

Le Bureau

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