L’état de la protection des enfants dans le département du Mono n’offre pas un tableau encourageant. Face à cette situation, les Ong Enfants solidaires d’Afrique et du Monde (Esam) et Plan Belgique n’ont pas baissé les bras. Elles ont initié deux projets innovants (Le Pacte et le Pagpe) qui ont permis d’enregistrer des résultats encourageants.
Tout est parti d’une étude réalisée par les deux organisations partenaires que sont Enfants solidaires d’Afrique et du Monde (Esam) et Plan Belgique. Selon cette étude, le visage peu reluisant que présente l’état de la protection de l’enfant dans le Mono puise ses sources dans la pauvreté ambiante de la population, la méconnaissance des textes, lois et conventions qui traitent de la protection de l’enfant, la non application de ces textes et surtout le manque de collaboration entre les communes qui n’intègrent pas la problématique des droits de l’enfant dans leurs plans de développement communal.
Cette situation catastrophique est, selon les responsables de ces deux organisations partenaires, à l’origine de la déscolarisation des enfants, de leur mobilité et leur migration vers les centres urbains du Bénin et de certains pays comme le Nigeria, le Gabon, la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale…). Aussi malheureux que cela puisse paraître, c’est que certains parents sont complices de cette situation puisqu’ils encouragent le départ de leurs progénitures à la recherche de ce bien-être qui se solde souvent par un esclavage des temps modernes.
Pour apporter une solution à cette situation qui perdure et met en péril l’avenir des enfants du Mono, Esam et Plan Belgique ont mis en œuvre une approche d’intervention basée sur l’accompagnement de l’intercommunalité. Ceci s’est traduit par l’accompagnement pédagogique et l’engagement réel de l’ensemble des acteurs à travers la mise en œuvre de deux projets à savoir le Projet d’appui aux communes dans le cadre de la lutte contre la traite des enfants (PACTE) et le Projet d’appui aux groupements communautaires pour la protection des enfants (PAGPE).
L’idée, selon les initiateurs de ces projets, est d’accompagner les communes à travers le Groupement Intercommunalité-Mono (GI-Mono) pour qu’elles puissent mieux exploiter les compétences qu’elles ont obtenues depuis la mise en œuvre de la décentralisation au profit de la protection des enfants.
Selon Norbert Fanou-Ako et Romain Agbadja respectivement Directeurs exécutifs de Esam et de CI-Mono qui ont donné une conférence de presse, le vendredi 23 août 2013 au Chant d’oiseau de Cotonou, les fruits ont tenu la promesse des fleurs puisque que les deux projets initiés (PACTE et PAGPE) ont permis d’enregistrer d’encourageants résultats. En effet, le « Pacte » a permis de doter d’actes de naissance 1406 élèves au Cm2 sur 25231 enfants scolarisés. Quant au Pagpe, il a permis de créer et de dynamiser 298 Comités locaux de protection de l’enfant (Clpe) dans tous les villages du mono, et de sensibiliser la population qui dénonce de plus en plus les cas de violation des droits des enfants. Un grand pas a donc été fait. Il reste à aller loin.
