Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4172 du 27/8/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles



Comment

Politique

A. Affo Djobo au sujet de la déclaration du Professeur Holo : « Le Président de la Cour a raté une occasion de rassurer »
Publié le mardi 27 aout 2013   |  Le Matinal


Affo
© Autre presse par DR
Affo Djobo


 Vos outils




L’ancien député Amissétou Affo Djobo a réagi aux propos du Président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo au sortir des rencontres périodiques des présidents d’institutions. Elle trouve que sur la question de la révision de la Constitution, le Président Holo a manqué de clarté. Lire ses déclarations.
« C’est vrai, j’ai écouté le Professeur Théodore Holo, Président de la Cour constitutionnelle au sortir de la rencontre périodique que les Présidents des institutions ont instituée.


Il y a des aspects qui ont retenu mon attention. Le premier : il a dit, si j’ai bien compris sa pensée, du fait qu’en 2007, il y avait eu déjà une décision portant sur la modification de la Constitution, cela fait jurisprudence aujourd’hui. C’est-à-dire, avant toute révision de la loi fondamentale, il faut que cela se fasse par consensus. Je crois que là, nous disons la même chose. Il faut que cela se fasse par un large consensus. Mais en même temps, le Professeur Holo, Président de la Cour constitutionnelle dit qu’il appartient à l’Assemblée nationale de porter le projet de révision au niveau des populations. Là, cela me pose un problème. Le consensus veut-il dire qu’il appartient à l’Assemblée d’inviter les couches sociales de notre pays pour les informer qu’il y a un projet de révision de la constitution ? Est-ce cela qu’il appelle le consensus ? J’ai un problème par rapport à cela. Parce que moi je ne partage pas, le fait que l’Assemblée nationale joue son rôle de législateur, doit être appelé consensus. Le consensus de mon point de vue doit être dégagé à la suite d’un large débat. Un débat qui implique toutes les couches sociales de notre société, où tout le monde comprend ce qui veut être fait, où tout le monde apporte son accord. Quand je dis tout le monde, je veux dire qu’il faut que la majorité de la population donne son accord parce que le consensus ne veut pas dire l’unanimisme aussi. Donc, à ce niveau, le Professeur Holo a manqué de nous éclairer. Parce qu’ en tant que Président de la Cour constitutionnelle celui qui en dernier ressort devrait connaître du bien fondé de la révision, n’a pas été assez clair sur ce point là de mon point de vue. C’est vrai que le consensus est obligatoire mais est-ce que le législateur, en invitant les couches sociales pour les informer, a déjà réalisé le consensus. Holo a donné l’exemple pour dire que lors de la loi supprimant le droit de grève que l’Assemblée a invité les syndicalistes, et pour cela, le consensus a été réalisé. Si c’est cela qu’il appelle consensus, vraiment je crois qu’on n’y est pas encore.
Le deuxième aspect de son intervention, il prend pour exemple ce qu’il gagne en tant que Professeur d’université pour justifier que les Béninois vivent mieux aujourd’hui qu’hier. Et pour étayer cela, il dit que la Banque mondiale, l’Uemoa et autres ont donné des chiffres et que ce sont sur ces chiffres qu’il se base. J’ai l’impression que le Président Holo vit sur une autre planète. En tout cas, dans un autre territoire qui n’est pas le Bénin. Parce que si ce sont les chiffres de la Banque mondiale, de l’Uemoa et autres que, lui, il pense être certainement avérés et que ce sont ces chiffres là qui traduisent à son niveau, le niveau de vie ou de pauvreté des populations du Bénin, je dis encore qu’il y a problème. Si le professeur Holo a connu une amélioration de sa condition de vie, alors qu’en est-il des conditions des opérateurs économiques depuis 2006 à ce jour ? Qu’en est-il du panier de la ménagère ? Qu’en est -il de la condition de nos enfants et jeunes diplômés sans emploi de 2006 à ce jour ? Qu’en est- il de nos paysans producteurs de coton ? Parce que tout le monde y compris le président de la République, tout le monde s’accorde à dire que ça ne va pas au plan économique. Ça ne va pas. Les populations sont de plus en plus pauvres. Le Président d’une institution de notre pays sort et affiche au monde entier que les Béninois vivent aujourd’hui mieux qu’hier alors que les preuves sont là, palpables. Le panier de la ménagère, je ne sais même pas s’il faut dire qu’il est vide. Est-ce qu’il existe encore ? Et que le Président Holo nous dise cela, ça pose un problème. Les enseignants dont il est en un, ont bénéficié durant le régime du Président Yayi Boni, de meilleures conditions. Lui, le Président Holo qui parle, ses enfants, ses petits enfants, ses arrières, arrières petits enfants, ne seront pas les mêmes que les enfants de ma tante qui est au village ou de mon oncle au village parce que lui est déjà là où il est. Il ne comprend donc pas ce qui se passe dans le fin fond du Bénin. Donc, il ne peut pas faire ces affirmations, lui en tant que Président d’institution, même s’il a beau dire que c’est son opinion, en tant que citoyen. Il représente une institution, il n’a pas le droit de se tromper comme cela. Il s’est largement trompé en faisant cette évaluation là. Et moi je connais un pays, dans lequel pendant longtemps c’est du mensonge qui a été servi par rapport aux chiffres. Des chiffres erronés qu’on a voulu faire croire aux gens de la Banque mondiale et du Fmi, qu’on les a obligés à dire comme on est en train de faire chez nous aujourd’hui, à annoncer et faire croire que ça va bien. Mais il a fallu un coup de force pour que les vrais chiffres sortent qu’on mette à nu les chiffres réels et que la terre entière comprenne que ce pays là annonçait des chiffres faux. Il le faisait à la Banque mondiale qui claironnait pour annoncer ces chiffres et on disait que le pays allait bien. Il a fallu un coup de force pour faire comprendre que ces chiffres n’étaient pas exacts. Il faudrait qu’on arrête de nous parler de chiffres que la Banque mondiale, le Fonds monétaire a donnés. Et, ce qui est malheureux et dangereux est que ce sont les intellectuels qui servent cela aux populations analphabètes que nous sommes. Que voulez-vous qu’on retienne de cela ? Moi je voudrais simplement dire que ça ne va pas. Et le Professeur Holo, en tant que Président de la Cour constitutionnelle est vraiment passé à côté. Le Professeur d’université Mr Holo, Président de la Cour Constitutionnelle a manqué l’occasion de rassurer le peuple qui souffre et s’appauvrit de jour en jour du fait de la mauvaise gouvernance du pays.

D’après vous peut-on en dégager une idée claire ?

Selon ses propos, je dis que nous sommes toujours dans la même barque que celle qui nous avait trainés lors la Cour précédente. Je dirai que les Cours se suivent mais se ressemblent. Je ne sais pas si le Professeur Holo est pour ou contre la révision de la Constitution. Et je ne veux pas lui prêter des intentions. Mais je peux dire sans me tromper que nous sommes encore en face des Cours qui vont nous décevoir, car le Professeur en tant que président d’institution ne devrait pas faire cette déclaration-là. Je ne peux pas affirmer qu’il est pour ou contre. Mais il nous a mis dans une situation très embarrassante. Une situation ambigüe. Et les gens seront libres de dire qu’il est pour. Je ne vais pas le dire. Mais des gens seront libres et auront raison de dire qu’il est pour la révision de la Constitution. Ce qui ne devrait pas se faire savoir. Personne ne devrait connaître la position du président de la Cour constitutionnelle à cette étape-là de la procédure.

Transcription : Hospice Alladayè

 Commentaires