Le bureau du Parlement à travers son porte-parole a fait une déclaration annonçant une prise en compte des observations de plusieurs couches de la société. Il faut bien se méfier de cette tentative d’endormir le peuple par des gens qui pour la plupart sont de la mouvance pure et dure du Chef de l’Etat. Mieux, certains parmi eux ont déjà déclaré que la révision se fera et qu’ils ne savaient pas ce qui faisait peur à l’opposition.
La déclaration du porte-parole du bureau de l’Assemblée nationale ne doit pas faire dormir les Béninois sur leurs lauriers au sujet de la révision de la Constitution. Cela peut être un jeu comme ce fut le cas par le passé. Car ce bureau savait bien que le projet avait été déposé en 2009 mais n’en avait jamais informé le peuple. Mieux, c’est lorsque le forcing a échoué que ce bureau a rengainé. Aujourd’hui encore, tout le monde trouve maladroit que ce bureau n’ait pas encore donné la preuve du renvoi de la copie au Chef de l’Etat parce qu’il n’a requis l’avis motivé de la Cour Suprême avant d’envoyer le projet au Parlement. Pourtant, c’est le Parlement qui vote les lois et devrait garantir leur respect, surtout qu’il s’agit de la Constitution qui exige cette étape de la Cour suprême. Tout cela laisse le citoyen perplexe sur la position du bureau du Parlement.
Dans le même temps, il faut avoir des appréhensions sur cette sortie car, le deuxième questeur, qui a l’habitude de donner des arguments exprimant sa non subordination totale à un camp, a été sorti de ce bureau pour le gouvernement. De même, le député Aké Natondé, qui a donné de la voix à la réflexion que faisaient plusieurs Béninois et qui tendait au fait qu’il faudra, pour lever tout équivoque et rassurer les Béninois, mettre dans la Constitution révisée que « Tout Président qui a déjà dirigé le Bénin pendant dix ans ne peut plus se présenter à l’élection présidentielle », a aussi été sorti du Parlement pour le gouvernement. Donc, savamment tout se fait pour écarter tous ceux qui peuvent à un niveau ou à un autre dans la majorité présidentielle bloqué le processus. Face à cette démarche, l’on ne saurait donner carte blanche à quelque déclaration du bureau du Parlement. Le dialogue politique que tout le monde réclame doit pouvoir se faire dans les règles de l’art pour qu’on ne pirate pas pour les Béninois un texte qui mettra à genoux les libertés chèrement conquises et le processus démocratique amorcé depuis 1990.
Attention donc, car depuis que le dossier est là, aucune démarche de dialogue politique n’a encore été initiée. Il faut que des actes concrets viennent donner les preuves nécessaires afin que le peuple puisse être rassuré.