Je ne sais pas sur quoi vous vous fondez pour estimer que le président Boni Yayi veut modifier la constitution du 11 décembre 1990 par rapport à des intérêts personnels. La modification de la Constitution s’impose après plus de 20 ans de sa mise en œuvre au Bénin. Nous avons été un certain nombre de juristes de haut niveau qui avions été sollicités vers 2008 par le Président Boni Yayi pour une relecture de la Constitution.
Les premières propositions de modification de la Constitution qui ont été faites au Bénin émanent de l’équipe à laquelle moi-même j’appartenais. Nous avons obtenu du chef de l’Etat que les fondamentaux de la Constitution du Bénin ne soient pas modifiés. C’est quoi ces fondamentaux ? C’est la laïcité de l’Etat, la limitation du nombre de mandats, la limitation de l’âge des candidats à la Présidence de la République. D’après ce que l’on dit aujourd’hui au Bénin, les propositions qui sont parvenues à la table de l’Assemblée n’ont en aucune matière touché à ces fondamentaux de la Constitution béninoise.
Ce qui signifie en clair que vous êtes opposé à toute modification de la constitution béninoise qui refuse au Président Boni Yayi, s’il voulait se représenter, de le faire ?
Je ne suis pas opposé à toute modification de la Constitution. Je dis que j’ai été de ceux qui ont fait les premières propositions de modification de la constitution, mais des modifications qui ne portent atteinte à aucun des éléments fondamentaux de ladite Constitution. J’ajoute que si la modification de la Constitution doit conduire à des perturbations à l’intérieur du pays, je suis de ceux qui estiment qu’il y a plus important à faire en ce moment pour le pays, plutôt que de s’engager dans un processus de modification de la Constitution. Voilà mon point de vue, monsieur le journaliste.