La délégation conduite par le Doyen Antoine Détchénou était composée des anciens ministres Kamarou Fassassi, Karimou Rafiatou, Adamou Mama N’Djaye et de l’honorable Amicétou Affo Djobo. Son objectif, échanger avec le Général Mathieu Kérékou sur les problèmes auxquels est confronté aujourd’hui le Bénin et qui pourraient conduire à sa perte si rien n’est fait.
Au cours des échanges qui ont duré environ une heure, il a été question du débat actuel autour de la révision de la Constitution, de la correction de la Liste électorale permanente informatisée, de la crise économique généralisée, de la pauvreté qui touche la grande majorité des Béninois…Chose inédite, le Président Mathieu Kérékou a fait l’option de ne pas piper mot sur l’ensemble de ces sujets abordés par les membres du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques. C’est du moins la confidence que nous a faite le Doyen Antoine Détchénou 24 heures après cette rencontre avec le Général Mathieu Kérékou.
« Nous sommes allés voir le Président Kérékou dans le cadre des rencontres que nous avons initiées avec les responsables des partis politiques qui jouent un rôle déterminant dans la vie politique de notre pays.
Après avoir rencontré le Président Adrien Houngbédji (Prd), le Président Abdoulaye Bio Tchané (Alliance pour un Bénin Triomphant) et le Président Bruno Amoussou (Union fait la Nation), nous avons estimé qu’il était bon d’aller voir des hommes qui, sans être des Chefs de partis, ont quand même joué un rôle important dans la vie politique de notre pays, donc des anciens Présidents de la République. C’est dans ce cadre que nous sommes allés voir le Président Soglo le vendredi dernier et le Président Mathieu Kérékou le mardi 27 août 2013. Nous avons exposé au Président Kérékou le but de notre visite, à savoir la situation sociopolitique que traverse en ce moment le Bénin. Nous lui avons dit que cette situation nous interpelle tous.
Notre pays est en train de sombrer et il faut vraiment conjuguer tous nos efforts pour le sauver. Nous avons aussi dit à Kérékou ce que nous avons dit à Soglo, à savoir que même s’ils ne sont pas Chefs de partis, ils ont assumé à un moment donné de leur vie des responsabilités qui sont celles qu’assume actuellement le Président Boni Yayi ; ceci afin qu’ils puissent aller le voir pour lui dire que ce n’est pas ainsi qu’on dirige un pays. Si avec le Président Soglo nous avons eu droit à de grandes explications, avec le Général Mathieu Kérékou, nous avons été surpris de constater qu’au bout d’une heure d’échange, il n’a pas dit un seul mot », a développé le Doyen Détchénou.
Face à cette situation qu’ils qualifient d’inédite, les membres du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques se sont refusé d’interpréter ce silence du Général Mathieu Kérékou. Ils se sont tout simplement réjouis du fait que l’ancien Président ait quand même accepté de les recevoir et de les écouter.
« Nous avons en tout cas accompli une tâche et voilà ce que nous avons eu comme réponse. Dans un roman, le héros parle de lui-même. Dans la vie concrète que vous et moi nous vivons, les grands drames se jouent dans le silence. Peut-on interpréter le silence du Président Kérékou comme un drame personnel qu’il vit et qu’il veut garder par devers lui ? En tout cas, je me refuse à tout commentaire sur ce que nous avons vécu. Nous constatons qu’il nous a reçus et qu’il a gardé le silence après tout ce que nous avons dit. Ça c’est le mystère de l’homme. Je n’en dirai pas plus », a dit le Doyen Détchénou qui projette de rencontrer prochainement avec les autres membres de son groupe l’ancien Président Emile Derlin Zinsou. Pour le Doyen Détchénou, ce dernier a son mot à dire même si le poids de l’âge ne lui permet plus d’être actif.
Détchénou satisfait de la détermination du Patronat
On ne peut pas régler les problèmes sociopolitiques d’un pays sans associer le Patronat. C’est conscient de cette réalité qu’une délégation du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques a rencontré hier, 28 août 2013, le Président du Conseil national du Patronat du Bénin (Cnpb). Outre les sujets liés à la révision de la Constitution, à la correction de la Lépi, à la vie chère, abordés avec les responsables des partis politiques et les anciens Présidents de la République, Antoine Détchénou et les siens ont aussi échangé avec M. Sébastien Ajavon, Président du Cnpb sur les questions purement économiques. Au cours des échanges, les membres du Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques ont noté avec satisfaction la détermination avec laquelle le Patronat prend à cœur la résolution des problèmes qui se pose à notre pays au plan économique à travers la mise en application des grandes recommandations issues du Forum économique national tenu il y a des mois.
« Nous avons rencontré chez le Président Ajavon la même détermination qui nous anime, à savoir que ce qui importe, c’est le pays. Il faut sauver ce pays pour la postérité. Nous ne pouvons pas laisser le pays sombrer. Je sais que beaucoup de Béninois qui nous regardent se demandent pourquoi nous ? Oui ! Des gens comme moi n’ont plus rien à gagner dans cette affaire. Mais c’est comme si me reniais moi-même, je trahissais l’idéal pour lequel j’ai mené mon combat de jeunesse, mon combat politique, si aujourd’hui, voyant tout ce que je suis en train de voir, je me taisais. Et c’est parce que je ne veux pas me trahir que je suis dans ce combat. Si j’ai un intérêt à viser, c’est le pays », a dit le Doyen Détchénou pour justifier le sens de son combat et saluer la détermination du Patronat.
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