Le gouvernement n’a pas tardé à réagir aux publications dans les journaux relatives à la tentative avortée de faire parrainer, par le président français, de la signature de la convention de concession et d’exploitation du chemin de fer Cotonou-Niamey. Une cérémonie qui devait se faire sans la participation du Groupe Petrolin de notre compatriote Samuel Dossou Aworet, gagnant de l’appel d’offres international lancé dans ce cadre par les deux Etats. Depuis, le gouvernement béninois, par le biais du Secrétariat général de la Présidence de la République est monté au créneau. Dans un communiqué (voir en encadré) en date du 3 juillet 2015, la Secrétaire Générale conteste le fait que la signature de la convention de concession ait été envisagée à l’occasion de la visite du Président Hollande. De même, elle affirme que l’opérateur économique Samuel Dossou Aworet est bel et bien associé au projet. Ce qui n’est pas vrai.
Dans ce dossier, la Secrétaire générale de la Présidence de la République ne peut pourtant pas nier l’existence de négociations clandestines entre le Groupe Bolloré, l’Etat nigérien et l’Etat béninois sans qu’à aucun moment, le nom de l’adjudicataire du projet, le Groupe Petrolin, ait été évoqué. De sources crédibles, aucun document, aucune invitation, aucun projet d’accord n’a jamais été transmis à M. Samuel Dossou Aworet, ni à l’un quelconque de ses représentants dans ce cadre. Il faut souligner que ces négociations ont abouti à des projets d’accord sur la Convention de concession, les Statuts de la société qui devrait prendre le relai de l’exploitation de la ligne Cotonou-Niamey en remplacement de l’Ocbn préalablement dissoute, et enfin le Pacte d’actionnaires de ladite société. Il revient que chacun de ces documents a été préalablement parafé par les représentants du Groupe Bolloré, de l’Etat nigérien et de l’Etat béninois. Si Hollande avait accepté insérer ce parrainage dans son agenda, la cérémonie aurait eu lieu, preuve évidente de la tentative d’usurpation par le groupe Bolloré des droits du Groupe Petrolin qui a pourtant gagné ce dossier par appel d’offres international N°5498/MDCTTP-PR/MTAC/DC/SG/OCBM en date du 04 août 2008 confirmé par la lettre d’adjudication N° 001/2010/MTTA/MTTTAPTP/PR/CPC au bénéfice de Petrolin signée par le Bénin et le Niger.
En procédant de la sorte, les gouvernements nigérien et béninois ainsi que le Groupe Bolloré ont en effet violé l’accord du 7 novembre 2013 conclu avec le Groupe Petrolin, accord aux termes duquel l’adjudicataire consentait à laisser le Groupe Bolloré prendre une part de 40% au projet en tant que «partenaire stratégique». Bien que ne conservant que 20% de parts, le Groupe Petrolin demeure le concepteur et l’adjudicataire du projet de réhabilitation et d’extension du chemin de fer Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey, une des cinq composantes du projet d’infrastructures dénommé «Epine dorsale de développement intégré de l’économie béninoise et de la sous-région».
En dépit de tout, surtout par patriotisme et par courtoisie pour les deux chefs d’Etat, dit-on, et à la demande de ces derniers, M. Samuel Dossou Aworet avait consenti à céder 40% de son projet au Groupe Bolloré, 20% à des privés nigériens (non encore identifiés), se contentant de 20% pour le Groupe Petrolin. Le reliquat étant détenu à 10% chacun par les deux Etats. Malgré tout, il se révèle que le Groupe Bolloré tente désormais de le priver de ses droits en essayant de faire croire à l’extension du projet désormais indûment rebaptisé «boucle ferroviaire». Or, la boucle ferroviaire est censée impliquer au-delà du Bénin et du Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, voire même le Togo. Aucun opérateur ne peut traiter de ce traiter de ce dossier sans la participation de tous ces Etats ensemble. Ce qui n’est n’apparait nulle part dans les projets déjà visés aux documents préalablement cités. En réalité, tout porte à croire que c’est dans l’optique de semer la confusion et spolier le Groupe Petrolin de ses droits que l’idée de boucle ferroviaire a été avancée par le Groupe Bolloré. En cela, le communiqué du Secrétariat général du gouvernement béninois, ne peut plus camoufler la réalité. Affaire à suivre.
Junior Fatonginougbo
Communiqué de la Présidence de la République
Certains organes de la presse écrite dans leur parution du vendredi 3 juillet 2015, ont diffusé des informations selon lesquelles son excellence M. François Hollande, Président de la République Française, aurait refusé de signer ou de participer à la signature de la convention de concession d’exploitation et de construction du chemin de fer Parakou-Niamey. Le secrétariat général de la présidence de la République, tient à porter à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que ces informations ne sont pas fondées. Car, il n’a jamais été question dans l’agenda du président de la République française François Hollande d’une quelconque signature de convention relative à la boucle ferroviaire. En effet, le programme de visite d’État au Bénin du Président François Hollande ne fait nullement mention d’une telle convention et son excellence M. François Hollande, Président de la République Française n’est pas signataire des conventions de concessions qui sont d’ailleurs en cours de finalisation. Je voudrais rappeler que les seules signataires de cette convention de concessions du tronçon du chemin de fer Cotonou-Niamey sont les représentants des États du Niger et du Bénin ainsi que celui du groupe Bolloré. Par ailleurs, notre compatriote Samuel Dossou Aworè est impliqué dans le projet. Au demeurant, le projet de la boucle ferroviaire ouest africaine qui dépasse de loin le tronçon Parakou-Niamey a le soutien des partenaires au développement et de la sous-région Ouest Africaine. En conséquence, le secrétariat général de la Présidence de la République invite les auteurs desdits articles à beaucoup plus de professionnalisme pour une meilleure information de nos populations.
Fait à Cotonou, le 3 juillet 2015,
A signé
La Secrétaire Générale de la Présidence de la République
Inès Aboh Houessou