A s’en tenir aux tendances enregistrées à l’issue du scrutin du 28 juin dernier, le député Eric Houndété de l’Union fait la nation (UN), semble ne pas tirer son épingle du jeu. A l’inverse, Léhady Soglo de la Renaissance du Bénin (RB) qui a perdu son siège à l’Assemblée nationale, a repris du poil de la bête. Doit-on considérer ces échecs et succès relatifs comme déterminants pour l’avenir de ces candidats à la présidentielle 2016 ?
Par Prince AKOGOU
Les élections se suivent, mais ne se ressemblent pas. Le contraste patent relevé entre le cinglant revers subi par l’Alliance RB-RP aux législatives du 26 avril 2015 et sa remontée remarquable lors des dernières communales, municipales et locales, corrobore ce postulat. Léhady Soglo, qui n’a pas réussi à renouveler son mandat parlementaire et dont on ne vendait pas cher la peau aux communales, a agréablement surpris ses adversaires. Une performance qui lui donne sans doute l’assurance nécessaire pour se lancer en toute sérénité et en toute confiance dans la course pour la présidentielle 2016.
Aussi, le cas d’Eric Houndété qui, à en croire les tendances, n’a pas obtenu la confiance des populations de Kpomassè pour les représenter au conseil communal, alors qu’il a précédemment remporté la bataille des législatives dans la cinquième circonscription électorale, parait-il assez édifiant. Certains observateurs voient en cet échec du premier vice-président de l’Assemblée nationale un mauvais signe en termes d’aboutissement de sa candidature à la présidentielle 2016. Car, estiment-ils, « qui peut le plus, peut le moins ». Et si le député Eric Houndété n’a pu se faire élire conseiller communal, il devra en tirer les conclusions qui s’imposent.
A chaque élection son enjeu
Une telle analyse ne manque pas de pertinence. Toutefois, comparaison n’est pas raison. Les communales et locales ne sont pas les législatives, encore moins la présidentielle. Ce sont trois élections différentes, à tous points de vue. En témoigne l’entente spontanée constatée au sein de l’opposition en vue d’atteindre son objectif de contrôler le perchoir de l’Assemblée nationale d’une part, et la dextérité de la RB, seule contre tous, à déployer les moyens aux fins de conserver la mairie de Cotonou d’autre part. C’est dire que les enjeux diffèrent d’une élection à une autre.
De fait, le score d’un présidentiable, candidat aux communales ou aux législatives ne détermine pas forcément ses résultats au scrutin présidentiel. La preuve. Le président Adrien Houngbédji, en 2003 comme en 2008, n’a pas eu de mal à se faire élire conseiller municipal. Pourtant, il n’est pas arrivé à conquérir le fauteuil présidentiel en 2006 et en 2011. Idem pour le président Bruno Amoussou qui a été de toutes les législatures, et aussi de toutes les courses présidentielles, mais qui en définitive, n’a pu concrétiser son rêve de devenir président de la République.
Mener le combat jusqu’au bout
Vue sous cet angle, la candidature d’Eric Houndété à la présidentielle 2016 ne souffre pour l’heure d’aucune faiblesse. Les chances du présidentiable, en dépit de son échec annoncé aux communales dernières, restent intactes. Tout comme celles de son potentiel challenger, Victor Topanou à qui le scrutin du 28 juin 2015, au regard des tendances, laissera aussi un goût amer.
En somme, peu importe qu’un présidentiable ait pris part à d’autres scrutins avant celui présidentiel, qu’il ait connu ou non le succès à ces joutes électorales, il reste le seul maître de son destin politique. Là où il y a une volonté, il y a un chemin, dit-on. Autrement dit, si Eric Houndété est décidé à conquérir le pouvoir d’Etat, ce n’est certainement pas un échec aux communales qui émoussera ses ardeurs. Quoi qu’il arrive, il devra mener le combat jusqu’au bout. A l’instar de la kyrielle de candidats déclarés ou potentiels déjà enregistrés pour l’échéance du 28 février 2016, date retenue pour le premier tour de la présidentielle.