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Approche par compétence (APC): Des inspecteurs parlent des difficultés de mise en œuvre
Publié le mercredi 8 juillet 2015  |  La Nation
Célébration
© Ambassade par DR
Célébration de la Journée Mondiale de l`Arbre par la Mission Américaine au Bénin
Vendredi 25 Avril 2014, Cotonou : Dans le cadre de la Journée de l`Arbre et de la Terre, la Mission Américaine au Bénin a visité trois établissements scolaires à Cotonou pour les sensibiliser sur la protection de l`environnement. Photo : L’Ambassadeur Raynor échangeant avec un élève du CEG Gbegamey




En vigueur au Bénin depuis quelques années, l’Approche par compétence (APC), caractéristique des situations d’apprentissage dans les établissements scolaires, fait parfois l’objet de critiques acerbes et la baisse actuelle du niveau des apprenants est imputée au contenu des programmes d’études. Mais les inspecteurs Désiré Guédémè et Barnabé Dégon, respectivement chefs des circonscriptions scolaires de Toffo et d’Allada, estiment qu’il convient plutôt d’évoquer des difficultés de mise en œuvre.

Le programme d’études en vigueur au Bénin depuis quelques années et qui d’ailleurs est sujet à polémique n’est pas mauvais, à en croire des acteurs du secteur éducatif. Cette approche consiste en une stratégie par laquelle l’enseignant amène l’apprenant à découvrir le savoir lui-même en participant au processus de sa construction, estiment ces derniers.

Pour les inspecteurs du premier degré Désiré Guédémè et Barnabé Dégon, l’Approche par compétence (APC) n’est pas mauvaise et n’est pas responsable de la baisse de niveau des apprenants dont parlent certains. Selon eux, il faut plutôt parler de difficultés de mise en œuvre de l’approche par compétence. Désiré Guédémè, chef de la circonscription scolaire de Toffo, indique que « Le programme est élaboré de telle sorte qu’il n’admet pas que l’on fasse du colmatage, du bachotage ni du saupoudrage ». Ce qui impose, souligne-t-il, qu’il faille suivre rigoureusement tout ce qui est prévu.
Son collègue de la circonscription scolaire d’Allada, Barnabé Dégon, en bon apologiste de cette approche, insiste sur le fait que les programmes sont bons. Prenant l’exemple des champs de formation, il retient que l’élève qui aura bien suivi ses programmes va émerveiller à partir des classes du CE1 et CE2. Ainsi, selon lui, le véritable problème se situe au niveau des grèves qui perturbent l’évolution dans les programmes. Il estime que les syndicalistes se sont très tôt levés contre ces programmes avec des préjugés. Or, soutient-il, ces programmes nécessitent un peu plus d’effort de la part des enseignants. C’est cet effort qu’ils éviteraient en se réfugiant derrière le syndicalisme. « Certains enseignants ne sont pas sincères », relève Barnabé Dégon. Comparant l’ancien système d’enseignement au nouveau, il fait savoir qu’avant c’était plus facile d’enseigner le périmètre. Mais avec l’Approche par compétence, c’est un peu plus compliqué. L’enseignant doit partir du vécu de l’apprenant, de son environnement familier pour l’amener à découvrir. « Tous nos programmes de la Maternelle au Cours moyen deuxième année partent toujours des situations quotidiennes », précise le chef de la circonscription d’Allada. Ainsi, on peut partir des jouets pour enseigner la notion de rectangle. De même, pour enseigner les mesures agraires, dit-il, l’APC recommande que l’on puisse partir du lotissement qui est une opération où l’on fait usage des notions de mesures agraires. Il soutient que cette stratégie est intéressante du fait que l’enfant, croyant jouer, acquiert enfin le savoir.

Des aspects à polémique

Mais Barnabé Dégon reconnaît que des experts canadiens du projet Teacher Motivation and Training (TMT) ont indiqué que l’Approche par compétence est très mal appliquée au Bénin. Celui-ci dénonce alors une certaine précipitation dans la mise en œuvre du programme ainsi qu’une impréparation. Ces programmes, à l’en croire, ne sont pas encore appliqués comme il se doit.
Pour sa part, Désiré Guédémè note que les programmes sont denses et contraignants. Dès lors, il craint qu’on ne puisse les terminer. Cela conduit souvent à des situations de tension entre les directeurs d’école et les enseignants. A titre d’exemple, il prend le cas de la planification des activités pédagogiques au niveau d’une classe par un enseignant. A cause de la densité, cela peut prendre banalement une semaine. « Cela impose aux enseignants d’écrire en détail le déroulement du cours. Avant la planification tenait en une feuille de cahier mais aujourd’hui, cela couvre quatre feuilles » signale-t-il. Car, il faut suivre les étapes prescrites pour chaque champ de formation, explique-t-il.

Par contre, Barnabé Dégon estime que les difficultés ne doivent pas être imputées à la densité des programmes. Par rapport aux griefs relatifs à la non-maîtrise de l’écriture, de la lecture par les apprenants aujourd’hui, il répond également que la faute n’est pas à imputer aux programmes mais aux enseignants eux-mêmes. « Rares sont les enseignants qui appliquent les stratégies de façon soignée à 50% », avance-t-il. Dans ces conditions, soutient-il, les lacunes qu’on note aujourd’hui chez les apprenants s’expliquent par le fait qu’en passant en classe supérieure, ils ont à peine le tiers du profil requis. Et cela se répète chaque année jusqu’à ce que l’enfant atteigne le CM2. Cette situation est plutôt due, répète-t-il, aux mouvements de grève et à la mauvaise foi des enseignants qui ne veulent pas se conformer aux principes de l’APC.
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