Véronique Tonoukouen a été sélectionnée parmi les 26 jeunes femmes leaders émergentes les plus remarquables de l’Afrique par le programme Moremi Initiative for Women’s leadership in Africa (Milead). A ce titre, elle sera au Ghana du 11 juillet au 3 août prochain pour la rencontre de toutes les jeunes femmes sélectionnées. A travers cet entretien, elle nous parle du processus ayant abouti à sa sélection et du contenu de ce programme.
Vous avez été sélectionnée parmi les 26 jeunes femmes leaders émergentes les plus remarquables de l’Afrique par le programme Moremi Initiative for Women’s leadership in Africa (Milead). Sur la base de quels critères avez-vous été sélectionnée ?
Tel que ce programme a l’habitude de le faire depuis 2004, un appel à candidature a été lancé, j’ai postulé comme tout le monde en envoyant mon curriculum vitae et rempli des formulaires. Il y a eu au total 3020 candidatures venant de plusieurs pays africains et de la diaspora. Après, j’ai reçu un message qui me faisait comprendre que j’ai été présélectionnée parmi 250 personnes. Nous avons ensuite réalisé des interviews ici au Bénin et en ligne depuis les Etats-Unis. Quelques semaines plus tard, j’ai eu la joie de constater que j’ai été sélectionnée parmi les 26 jeunes femmes retenues par ce programme. C’était une très grande surprise pour moi, car je vais représenter le Bénin à ce grand rendez-vous des jeunes femmes leaders émergentes les plus remarquables de l’Afrique.
Présentez-nous un peu ce programme ?
Le programme Moremi Initiative for Women’s leadership in Africa (Milead) est initié en 2004 pour outiller les jeunes femmes âgées de 19 à 25 ans qui se démarquent déjà de la grande masse. Ce programme est basé aux Etats-Unis et au Ghana. Pour postuler à ce programme, il faudrait que tu aies déjà réalisé un certain nombre d’activités dans ton pays et que tu sois militante dans un mouvement. Donc, moi, je suis membre de la Renaissance du Bénin (Rb) et membre de la Jeune chambre internationale (Jci) et responsable au niveau de deux Organisations non gouvernementales (Ong ).
En quoi consiste votre mission lors de ce programme ?
Nous ferons un an de travail actif dont trois semaines de rencontre au Ghana dès la semaine prochaine. Lors de cette rencontre, nous allons essayer de travailler en réseau, de discuter des problèmes de développement de nos différents pays. Nous allons également échanger nos expériences par rapport aux projets que nous avons eu à exécuter et planifier aussi d’autres que nous allons réaliser une fois de retour dans nos pays respectifs. Ce programme financera tous les projets retenus lors de cette rencontre.
Au cours de ce programme, nous allons chacune choisir un mentor à l’international qui va nous suivre et nous aussi, nous allons coopter une jeune fille pour qui nous serons mentor. Mais à mon niveau, je n’ai encore choisi personne même si je pense déjà à trois personnes qui peuvent me servir de mentor et une jeune fille pour qui je peux être mentor.
J’ai aussi la possibilité de travailler avec celles qui ont été sélectionnées par ce programme avant moi dans mon pays. Il s’agit de Marlyse Montcho qui a été sélectionnée en 2014. Nous échangeons par mail parce qu’elle est actuellement aux Etats-Unis dans le cadre du programme Yaly du Président Barack Obama. Il y a aussi Johanie Bèwa qui a été sélectionnée en 2013. J’attends donc le retour de Marlyse Montcho pour qu’on puisse véritablement élaborer quelque chose ensemble.
A qui pensez-vous déjà comme mentor à l’international ?
Je pense à trois personnalités : l’ex-première dame des Etats-Unis Hilary Clinton, la Présidente du Liberia Ellen Sirleaf et à l’actuelle première dame des Etats-Unis Michel Obama. Ces trois femmes ont un parcours exemplaire et elles sont mes modèles.
Concernant la jeune fille pour qui je peux être mentor, je pense à une fille qui est à Bohicon. Elle s’appelle Merveille. Je ne maîtrise pas son nom de famille. Je l’ai rencontrée à Bohicon en 2013 quand elle était le maire du conseil communal des enfants. Je l’ai rencontrée deux fois seulement, mais elle m’a marquée car, elle est très brillante et très dynamique. Le maire de Bohicon m’a confié que quand il y a des problèmes dans certaines écoles, elle prend son téléphone et l’appelle pour qu’il résolve la situation. En public, elle n’a pas peur de parler. J’ai vraiment gardé un souvenir d’elle. Je l’ai perdue de vue depuis qu’elle a eu son Cep. Mais je pense qu’avec l’aide du maire, je la retrouverai.
Est-ce la première fois que vous avez été remarquée parmi les autres jeunes femmes ?
Avant ce programme, j’ai été entre temps sélectionnée parmi les 30 jeunes leaders du Bénin par la Fondation allemande Friedrich Ebert. J’ai été aussi sélectionnée parmi les 36 jeunes leaders politiques du Bénin par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite et l’Association des parlementaires européens avec l’Afrique. Donc, la sélection du programme Moremi est intervenue bien après tout ceci et mes précédentes sélections n’ont pas influé sur le processus ayant abouti à ma sélection par le programme Moremi car, les Etats-Unis, l’Union européenne et l’Allemagne, ce n’est pas forcément la même chose.
Propos recueillis par Isac A. YAÏ