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Colloque régional sur l’évaluation des politiques publiques : Pour la promotion de la culture évaluative au sein des pays
Publié le jeudi 9 juillet 2015  |  Fraternité
40ème
© aLome.com par DR
40ème anniversaire de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)
Mercredi 13 novembre 2013. Siège de la BOAD, Lome. Grand colloque marquant l`apothéose du 40ème anniversaire de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) en présence de chefs d`Etat africains




Le Bénin abrite depuis hier, un colloque régional sur l’évaluation des politiques publiques. Réunissant plusieurs pays africains et autres, ces assises qui se tiennent au palais des congrès de Cotonou visent à promouvoir la pratique évaluative et à encourager les réflexions sur le développement de l’évaluation au niveau des Etats.

« Construire ensemble l’évaluation de demain ». Ainsi est intitulé le thème du colloque régional sur l’évaluation des politiques publiques qui se tient depuis hier au Palais des congrès de Cotonou. « Face aux enjeux et défis de développement, l’évaluation a été identifiée au plan international comme un outil à promouvoir au sein des pays. Ainsi, dans le but de renforcer la promotion et la pratique de l’évaluation, l’Organisation des Nations Unies a retenu 2015 comme l’année internationale de l’évaluation (EvalYear) », a rappelé Boubacar Aw, premier responsable de Regional Center for learning on evaluation and result (Clear). Ce colloque régional axé sur le dialogue entre les Etats et les partenaires aborde les questions relatives à l’évaluation orienté sur l’équité, le genre, le développement humain durable et l’évaluation d’impacts. « Il est de coutume de dire que c’est de la discussion que jaillit la lumière. Le présent dialogue a été conçu pour favoriser cette discussion et permettre aux pays invités de discuter entre eux de leurs expériences respectives et des défis à relever afin d’assurer un développement efficace dans ces pays », a précisé Abdoulaye Gounou, Directeur par intérim de la gestion des évaluations. Pour Isabelle Sevede-Bardem, représentant l’Unicef et le Pnud à ces assises, ce colloque marque un temps fort pour discuter de l’importance fondamentale de la fonction évaluative dans la conduite et la réflexion autour des politiques de développement, au moment même où le monde tire le bilan des années Omd pour poser les bases de l’agenda de développement post-2015. « Actuellement, les politiques et les programmes de développement au niveau mondial exigent non seulement des Etats, mais aussi des partenaires bailleurs de fonds plus de performance et d’efficacité. L’évaluation de l’ensemble des politiques mises en œuvre par un pays s’avère donc être l’instrument de mesure essentiel pour apprécier la réussite des actions menées, introduire les nécessaires réajustements en vue d’atteindre les objectifs en s’assurant que ces objectifs soient également atteints pour les populations les plus vulnérables. Dans ce contexte, la promotion de la culture évaluative, la diffusion des résultats des évaluations aux bénéficiaires des politiques publiques, les discussions citoyennes autour des résultats et l’utilisation systématique de ces résultats dans la prise de décision, aideront à formuler et mettre en œuvre des politiques publiques capables d’assurer le bien-être des populations et leur accès à des services sociaux de base de qualité. », a-t-elle ajouté. Ces assises prennent fin ce jour.

Extrait de l’allocution du premier ministre

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Je vais essayer de dire trois choses : je pense qu’il faut une continuité dans les politiques d’évaluation et le Bénin est très fier d’avoir commencé tôt. Grâce aux soutiens des partenaires techniques et financiers, le Bénin avance. Au Bénin, on sait marquer des étapes. Ainsi, en 2007, il y a eu une volonté politique. En 2009, il y a eu un diagnostic très approfondi. Et en 2011, il y a eu des dispositions institutionnelles. Ce cheminement doit continuer afin de faire de l’évaluation une priorité.
Le deuxième point qui me paraît important est que nous avons beaucoup de choses à évaluer dans un monde en permanence stimulé par certaines émulations. Nous sommes aussi en permanence classés en terme de développement humain, de réalisations des objectifs de développement, d’environnement des affaires, de Pib par tête, de dépenses publiques par tête… Nous sommes donc dans un environnement institutionnel où nous nous comparons en permanence. C’est donc une très bonne chose car, c’est le moteur de l’amélioration. Il faut donc avoir des experts qui sont en collaboration avec le monde académique où il y a de la méthodologie sérieuse. C’est très important que la communauté académique accompagne les politiques publiques. Car, nous avons besoin de pertinence, de clarté, de méthode et de théories économiques et sociales qui accompagnent les politiques publiques. Il faut donc avoir les moyens de nous comparer pour nous améliorer. Et cette démarche se repose sur de nombreux partenariats.
En terme scientifique, nous vivons dans une période où les politiques publiques perçue comme des systèmes d’incitation, cherchent à provoquer des effets par l’influence. On a tout un univers d’anticipation rationnelle des agents. Et l’agent-Etat a les politiques qui sont faites pour inciter les populations à avoir des comportements et à changer des comportements. Et ces systèmes d’incitation qui sont beaucoup plus importants que les systèmes d’actions directes, aboutissent à des performances qui sont plus ou moins efficaces. Il faut donc les ajuster en permanence au changement d’environnement. On peut avoir des règlementations financières qui produisent des flux financiers. Nous venons d’en avoir un exemple mondial absolument spectaculaire. Il faut donc changer d’urgence la régulation. On ne peut pas le faire sans une réflexion économétrique sur les mesures d’impacts. On est au cœur des derniers développements de la science économique. Je me réjouis car, à quelques kilomètres d’ici, il y a Africa school economic pour importer des raisonnements et exporter nos propres expériences. Si nous voulons avoir un corps d’Etat indépendant et compétent, il faut donc vivre des partenariats et être le plus ouvert possible. C’est une des missions les plus exaltantes de l’Etat, car l’Etat peut vivre fermé sur lui-même, mais quand il s’agit de l’évaluation, on ne peut pas vivre en circuit fermé. On est obligé de vivre en se comparant, en se mesurant, en s’étalonnant. Nous faisons donc avancer la connaissance en même temps qu’on fait avancer l’évaluation des politiques publiques.
Il y a un autre élément moins économique et moins scientifique. Il est beaucoup plus politique. Nous avons des opinions publiques en Afrique. Nous avons l’expression des opinions par des élections. Nous avons des textes fondamentaux qu’il faut appliquer. Et si nous avons des opinions publiques connectées à travers les réseaux sociaux, elles font elles-mêmes l’évaluation et elles demandent l’évaluation. Il n’y a pas que la théorie économique qui veut qu’on raffine en permanence les systèmes d’anticipation et d’incitation, il y a aussi l’opinion publique qui veut que ça marche sur tel ou tel sujet selon les réalités des pays. Elle étalonne les politiques publiques et pratique son évaluation. Il y a donc la nécessité de guider cette opinion et de lui donner les informations nécessaires.
L’évaluation est alors une des politiques de proximité dont on a besoin. A la fin des évaluations, les principaux bénéficiaires, ce sont les citoyens. Alors, pour bien traduire la volonté du Président de la République et son gouvernement, il faut donc faire de l’évaluation une discipline fondamentale des politiques au Bénin. Il nous faut donc atteindre la société civile par tous les moyens. Il ne s’agit pas de faire la publicité de nos évaluations, mais qu’il y ait appropriation de nos évaluations. C’est comme ça qu’on fait avancer un pays. De mon point de vue, c’est difficile d’atteindre toute l’opinion. Il faut le faire à travers toutes les formes d’expression de l’opinion. Il faut donc aller vers les partis représentatifs, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance pour leur donner la bonne information. C’est de leur droit. Il faut aussi faire la même démarche vers les associations, Ong et syndicats. L’appropriation de l’évaluation n’est pas un danger pour les politiques publiques.
Il s’agit d’évaluation par rapport à nos défis, parce que ce qui nous arrive par rapport aux politiques publiques nous condamne à l’invention. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y a des technologies pour répondre à ça. Je pense qu’être évaluateur des politiques dans cet univers de l’invention et de l’imagination est un bon métier.
Je vous souhaite un bon colloque.

9-07-2015, Isac A. YAÏ
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