Le 7 juillet 2007 le Président Boni Yayi au pouvoir depuis un peu plus d'un an prenait la tête d'une marche dite "verte" contre la corruption et la mal-gouvernance. Huit ans après en 2015, le bilan sur le front de la lutte contre le phénomène laisse à désirer. C'est ce que pensent certains activistes de la société civile.
Pour Gustave Assah président du réseau Social Watch la marche contre la corruption n'a rien donné de concret.
''Le comble est que le phénomène [de la corruption] depuis l'organisation ce que nous pouvons appeler manifestement marche historique semble devenir un sport national avec à la clé la multiplication des scandales divers et à tous les niveaux''.
Dans cet échec de la lutte contre la corruption, le chef de l'Etat élu sur un programme de changement en 2006 est souvent pointé du doigt. Boni Yayi doit-il porter la responsabilité de cet bilan négatif ? Pour rapporteur de l'Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC), la marche contre la corruption de 2007 a laissé des marques positives. Agapit Napoléon Maforikan estime que le président Boni Yayi a fourni un effort certain.
"Le Chef de l'Etat a joint l'acte à la parole à travers plusieurs initiatives. Effectivement dès sa prise de pouvoir il a créé l'Inspection Générale d'Etat (IGE) qui devrait être une cheville ouvrière des contrôles au niveau des entreprises et des administrations publiques. Et chaque fois qu'un de ses collaborateurs commet des malversations connues ou est soupçonné il le libère et demande que l'autorité réponde de sa gestion''.
Il faut des sanctions exemplaires
Face à la montée de la gangrène que constitue la corruption, le président du Front des organisations nationales contre la corruption (FONAC) insiste sur la nécessité de sanctionner. Jean-Baptiste Elias pense que les sanctions contre les fautifs dissuaderont d'autres personnes de se salir les mains.
''Que tous ceux qui sont au commande des institutions du pays puissent donner le bon exemple de la gestion des deniers publics et que tous ceux qui vont passer au travers de la réglementation et de la loi portant lutte contre la corruption puissent être identifiés et sanctionnés quels qu'ils soient. Le Béninois est assez frileux ; une fois que les sanctions vont commencer chacun va se ranger et la corruption à défaut de cesser va diminuer considérablement ''.
Le rapport 2014 de l'indice de perceptions de la corruption de L'ONG allemande Transparency International classe le Bénin 80ème sur 175 pays. Avec une note de 39 points sur 100 possibles, le Bénin se classe parmi les pays les plus corrompus.
Voir aussi : Création du Bureau de l'Auditeur général : les observations du FONAC (Vidéo)
Blaise Akokponhoue (Stagiaire)