Tout porte à croire que dans les semaines et mois à venir, si ce n’est déjà le cas, les acteurs des arts et de la culture au Bénin, parleront d’une seule et même voix. Moins divisés que par le passé, ils le seront désormais. Ceci, du fait de la naissance de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (CBAAC), nouveau creuset au sein duquel ces acteurs comptent s’épanouir, défendre leurs droits et promouvoir la culture béninoise.
Le 30 décembre 2014 aurait pu être considéré comme une date historique pour le monde des arts et de la culture au Bénin, si les géniteurs de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (CBAAC) n’avaient pas décidé à ce moment-là, de ne pas faire de la propagande et de la communication autour de leur organisation, quoique des actions d’envergure se menaient déjà en son nom. Ils ont donc attendu le 8 juillet dernier pour la première sortie officielle de ce nouveau cadre de concertation qui mobilise en son sein, l’essentiel des acteurs des arts et de la culture au Bénin. La mise sur pied de cette confédération qui rassemble 14 des 17 fédérations d’acteurs des arts et de la culture du Bénin. Et c’est en fait là, tout le mérite de cette confédération qui s’affiche comme le détonateur des rassemblements d’envergure au niveau des acteurs qui la composent. Mercredi dernier, c’est donc avec fierté que le président de la CBAAC, Victorien Philippe Abayi et ses vice-présidents Pascal Wanou et Florent Eustache Hessou, aux côtés de nombreux autres responsables et membres ont dévoilé l’ossature de leur nouveau creuset. Lequel se propose de sonner le glas de la division, des luttes intestines et individuelles et des combats fratricides qui ne nuisent qu’à l’envol de leurs secteurs.
L’heure était donc à l’union retrouvée et c’est avec fierté que le président de la CBAAC a exposé à la face de tous, combien les acteurs culturels sont fiers de cette confédération à laquelle, sans frémir, ils confient dorénavant leur destin. Mais la parturition n’a pas été des plus aisées. Pour en arriver là, il a fallu quatre bonnes années d’échanges, de concertations, de concessions, de renoncement, de sacrifice et d’humilité, reconnait le premier vice-président chargé de la mobilisation, du développement du réseau et des relations extérieures, et porte-parole, Pascal Wanou. Il donnait ainsi l’occasion au président Victorien Philippe Abayi de soutenir que cette union était devenue l’une des conditions sine qua non pour l’épanouissement des artistes et acteurs culturels. Eux aussi l’ont sans doute compris et c’est pourquoi, qu’ils soient de la musique moderne ou traditionnelle, des arts plastiques, du théâtre, des autres arts de la scène, du cinéma… ils ont tous accepté de se retrouver dans ce creuset de la CBAAC.
« Nous avons plus intérêt à être ensemble… »
Travailler ensemble, combattre l’individualisme, travailler au renforcement des capacités, fusionner les efforts… Ce sont là les actions majeures que compte mener la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (CBAAC). «Nous avons plus intérêt à être ensemble… », dira alors son 2è vice-président, Florent Eustache Hessou. A en croire les témoignages de certains acteurs culturels, la CBAAC ne pouvait pas mieux tomber. Elle semble avoir vu le jour au moment opportun, surtout par ces temps où le secteur des arts et de la culture est en proie à de nombreux défis et difficultés et que ses acteurs manquent d’union.
Quid alors des quatre fédérations qui peinent à rallier les rangs et demeurent sur la berge, pendant que les autres ont pris le départ à une vitesse de croisière ? Elles y sont toujours attendues, soutiennent les responsables de la confédération qui rassurent que les portes de l’union leur sont grandement ouvertes. Jean Pierre Hounti Kiki, président de l’une des fédérations en question le confirmera. En dépit de la non-appartenance de son groupe à la confédération, celui-ci n’a pas hésité à effectuer le déplacement du lancement officiel des activités de la CBAAC. Et à qui voudrait comprendre les raisons de sa présence, il fait savoir qu’en tant qu’acteur culturel, il n’est point tolérable de manquer un rendez-vous comme celui-là, surtout que l’appel à l’union en leur sein ne date pas d’avant-hier.
Alors, rejoindra-t-il ou non la CBAAC avec les siens ? Plutôt amusant sur cette seconde préoccupation, Jean Pierre Hounti Kiki argue que la Sainte bible fixe le même salaire pour tous les ouvriers, quelque soit leur heure d’arrivée, pour ainsi dire que tôt ou tard, sa fédération, celle des associations des musiciens traditionnels du Bénin ralliera la cause de la confédération, consciente qu’elle n’y sera pas lésée, encore moins traitée en dernier-venu.