Les responsables de la Centrale syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) disent être très ouverts au dialogue social pour l’amélioration constante des conditions de vie des travailleurs. Dans le même temps, la Cstb marque un doute sur le fait que la charte nationale du dialogue social par le gouvernement et les partenaires sociaux puisse être mise en œuvre par le gouvernement. Alors, elle réserve la signature de ladite charte à certaines conditions contenues dans la présente déclaration.
DECLARATION DE LA CSTB SUR L’ADOPTION D’UNE CHARTE NATIONALE DU DIALOGUE SOCIAL PAR LE GOUVERNEMENT ET LES PARTENAIRES SOCIAUX
1- La CSTB en tant que Confédération des travailleurs est très ouverte au dialogue social pour l’amélioration constante des conditions de vie et de travail des travailleurs.
2- C’est pourquoi depuis l’institution des Conseils Sectoriels de Dialogue Social (CSDS), il y a plusieurs années, elle y a toujours participé activement.
Ainsi elle y a défendu les libertés syndicales :
- Le droit de grève
- La lutte contre le chômage, la contractualisation,
- La précarité de l’emploi (les vacataires qui vivent dans la misère)
- La lutte pour les libertés démocratiques et syndicales
- Etc. …
3- L’attitude du gouvernement vis-à-vis des travailleurs :
La CSTB a constaté que toutes les propositions des organisations syndicales touchant à des conditions fondamentales des travailleurs et des peuples sont souvent rejetées par le gouvernement.
Ainsi :
- Malgré notre insistance à faire ramener le projet de Statut Général des agents de la fonction publique en discussion au comité paritaire, le gouvernement a fait voter un nouveau Statut Général contractualisant toute la fonction publique.
- Le retrait du droit de grève aux douaniers malgré le refus des confédérations syndicales a été imposé
- Le refus de payer aux enseignants les 25% de revalorisation du point indiciaire après négociation et prise du décret 505 … est maintenu,
4- Le 27 décembre 2013, le gouvernement, et ce, malgré l’accord donné par le Maire de Cotonou, a fait réprimer dans le sang par le Préfet Placide AZANDE et le commissaire Pierre AGOSSADOU, une marche pacifique conduite par les chefs des Confédérations Syndicales des travailleurs.
Au vue des images des chefs syndicalistes couverts de sang, un mouvement protestataire demandant le relèvement et le châtiment des auteurs directs (Placide AZANDE et Pierre AGOSSADOU). Le mouvement a duré quatre (04) mois.
Le tribunal, saisi du dossier, a décidé de poursuivre ces violateurs des libertés dont notamment Placide AZANDE. C’est celui là que le Président, Chef de l’Exécutif, vient de nommer Ministre de l’Intérieur, c’est-à-dire, en charge des libertés.
Est-ce là le dialogue Social ?
5- Dans ce pays, alors que la procédure de désignation des membres du Conseil Economique et Social (CES) était déjà engagé selon le code du travail, un décret pirate a été pris, excluant la CSTB, la plus grande Confédération Syndicale, à l’issue de toutes les Elections Professionnelles Nationales organisées au Bénin.
6- En claire il n’y a jamais eu de dialogue social avec le gouvernement de YAYI Boni.
7- Dans plusieurs pays au monde, lorsqu’une initiative gouvernementale rencontre l’opposition des travailleurs et des peuples, le gouvernement rentre en négociation avec les acteurs sociaux et souvent, revient sur cette décision. Ça na jamais été le cas sous le régime de YAYI Boni.
La CSTB marque, alors, un doute sur le fait que cette charte puisse être mise en œuvre par le gouvernement. C’est pourquoi la Confédération réserve sa signature de la charte aux conditions suivantes :
Que le gouvernement marque un début de volonté du dialogue social et d’écoute des acteurs sociaux en posant les actes suivants :
La non promulgation de la loi portant statut général des agents de la fonction publique et son retour au comité paritaire Gouvernement/Confédérations Syndicales pour étude en vue de sa relecture,
Le limogeage dans l’immédiat de Placide AZANDE de son poste de Ministre ;
Le rétablissement de la CSTB dans ses droits au CES ;
Le paiement aux enseignants des 1,25 prévus par le décret 505.
Fait à Cotonou, le 09 juillet 2015
Le Secrétaire Général Confédéral