Les confédérations et centrale syndicales du Bénin n’ont pas signé jeudi la charte nationale du dialogue social qui devrait les engager avec le gouvernement béninois sur la gestion des conflits sociaux, a-t-on constaté jeudi à Cotonou.
Il s’agit notamment de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), de la Centrale des organisations syndicales indépendante du Bénin (COSI-Bénin), de la Centrale des syndicats autonome du Bénin (CSA-Bénin), et de l’Union nationale des travailleurs du Bénin (UNSTB).
Proposée par le Haut-commissariat à la gouvernance concertée du Bénin, la charte nationale du dialogue social qui devrait être signée entre le gouvernement, représentant des employeurs et les secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales, représentants des employés du Bénin, vise à promouvoir le dialogue social, la négociation collective entre les secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales et le gouvernement, et à développer progressivement un environnement propice à la paix sociale favorable au progrès économique et social au Bénin.
La CSTB, la plus grande Confédération syndicale au Bénin, "est très ouverte au dialogue social pour l’amélioration constante des conditions de vie et de travail des travailleurs", mais doute que cette charte puisse être mise en oeuvre par le gouvernement béninois, a déclaré Paul Essè Iko, secrétaire général de la Confédération.
Pour La CSTB, le gouvernement doit marquer "un début de volonté du dialogue social et d’écoute des acteurs sociaux en posant des actes".
Les autres organisations syndicales, notamment la COSI–Bénin, la CSA-Bénin, la CGTB et l’UNSTB estiment qu’il est très tôt de signer un document qu’on leur a remis à moins de 24 heures.
"Nous ne pouvons pas poser ce jeudi notre signature au bas d’un document qu’on nous a remis mercredi soir. Nous devons prendre assez de temps pour s’approprier du contenu de cette charte avant toute signature", a estimé le porte-parole de ces organisations syndicales, Dieu-donné Lokossou.
Le Bénin est en proie, depuis 2012, aux grèves successives et multisectorielles, qui ont ébranlé plusieurs secteurs de l’ administration publique béninoise, notamment de la justice, de la santé, des finances et de l’éducation.
Ces grèves, a-t-on souligné, sont déclenchées la plupart du temps sans le respect de la légalité constitutionnelle, notamment sans préavis, sans service minimum dans les services essentiels.