La visite au Bénin ces dernières heures du ministre du Commerce extérieur et de la Coopération au développement du Royaume des Pays-Bas, Lilianne Ploumen a permis de situer les uns et les autres sur le sort des relations que ce pays entrevoit désormais avec le Bénin, surtout en ce qui concerne les programmes et projets en cours, et singulièrement celui relatif à l’eau. Avant de partir de Cotonou hier, jeudi 9 juillet, elle a eu un bref échange avec les médias. Objectif principal, les informer du retrait de son pays du programme Eau au Bénin.
« C’est une décision douloureuse et même dommageable pour les populations béninoises qui n’y sont pour rien, mais nous avons été obligés de la prendre ». C’est ainsi qu’on pourrait synthétiser les propos tenus devant des hommes des médias hier, par Lilianne Ploumen, ministre du Commerce extérieur et de la Coopération au développement du Royaume des Pays-Bas. En tournée dans quelques pays africains, elle a également foulé le sol béninois, mais à la différence qu’ici, elle était porteuse d’un message spécifique. Un message qu’elle dit avoir porté au chef de l’Etat et au Premier ministre avec qui elle a eu de longs échanges. Doit-on rappeler ici que les relations entre le Bénin et les Pays-Bas ont été grippées dernièrement, du fait de supposées malversations dans le cadre de la gestion du Programme pluriannuel Eau et Assainissement (PPEA)
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, au cours de sa conférence de presse tenue dans les locaux de l’ambassade de son pays hier, en présence de l’ambassadeur Jos van Aggelen, Lilianne Ploumen a clairement notifié que son pays se retirait dudit programme. Mais en plus d’ «arrêter le programme Eau», les Pays-Bas entendent revoir les autres programmes en cours. «Le gouvernement doit prendre ses responsabilités», dira par ailleurs, le ministre néerlandais qui dit devoir elle aussi à son peuple, une obligation de reddition de comptes, puisque ledit programme a été financé « avec l’argent du contribuable néerlandais ». Des échanges qu’elle a eus avec le chef de l’Etat et le Premier ministre, on retient le vœu de ceux-ci de se plier à la volonté du bailleur, tout en faisant en sorte que la lumière soit faite sur cette affaire. Au-delà de la lumière qui doit y être faite, Lilianne Ploumen attend du gouvernement béninois qu’il prenne ses responsabilités, agisse aussi bien au plan politique que juridique et évite que de telles situations se reproduisent à l’avenir. «Je suis navrée de constater que ceux qui doivent bénéficier du programme n’en bénéficient pas vraiment », fera-t-elle par ailleurs savoir, avant de souligner qu' « une fois que ce problème sera réglé de manière satisfaisante, nous pouvons revoir comment relancer notre coopération qui a été jusque-là très fructueuse ».
Comment envisager alors les rapports futurs entre les deux pays ? Qu’en sera-t-il de la troisième phase du programme ? Plutôt diplomatique, le ministre du Commerce extérieur et de la Coopération au développement du Royaume des Pays-Bas ne nie pas que le futur tiendra compte de la situation actuelle. Autrement, « on fera plus attention» et les Pays-Bas attendent aussi de voir la gestion qui sera faite du dossier. En tout cas, «le partenariat (entre les deux pays NDRL) pourra recevoir un coup», a-t-elle explicitement dit.