A sept mois du premier tour de la présidentielle prévue pour le 28 février 2016, la grande alliance de l’opposition continue d’entretenir le mystère autour de l’identité de son candidat unique. A quel moment interviendra finalement la désignation du porte-étendard de l’Union fait la nation (UN) à cette élection ?
Après les législatives du 26 avril et les communales et locales du 28 juin 2015, les regards sont désormais tournés vers la présidentielle de 2016. Une élection plus importante que les précédentes et qui, de ce point de vue, requiert une préparation conséquente. Du coup, les états-majors politiques devront rester en état d’alerte jusqu’à l’échéance du 28 février 2016, date retenue pour la tenue du premier tour de la présidentielle. Qui va loin, ménage sa monture, dit-on. Et pour coller à cette idée, des présidentiables se sont lancés dans une précampagne électorale depuis quelques mois déjà.
Aucun doute ne semble subsister quant à la candidature des personnalités qui participeront à ces joutes sous la bannière d’un parti politique. A titre d’exemple, on peut citer les présidentiables Victor Topanou du Front uni pour la République (FUR), Daniel Edah du Mouvement pour la prospérité solidaire (MPS), Joseph Djogbénou du parti Alternative citoyenne et bien d’autres.
En revanche, la difficulté des grandes alliances politiques à désigner leur candidat unique est patente. Du côté des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), la cohésion ébranlée du groupe du fait du contexte de fin de règne rend difficile ce choix. A l’Union fait la nation (UN), on ne s’empresse pas à désigner celui qui portera les couleurs de l’Alliance, même si rien a priori ne justifie cette lenteur.
Parer au plus pressé
En effet, c’est un secret de polichinelle qu’Eric Houndété et Emmanuel Golou rivalisent d’ardeur pour emporter l’adhésion de l’alliance. Golou, par exemple, croit pouvoir compter sur le PSD, son parti de départ dont il est devenu le président en remplacement de Bruno Amoussou qui préside désormais aux destinées de l’UN.
De son côté, Eric Houndété s’est longtemps illustré au parlement à travers ses nombreuses questions écrites adressées au gouvernement, et qui y occupe aujourd’hui le poste de premier vice-président. S’il en est ainsi, la désignation du candidat unique de l’UN ne devrait pas avoir du plomb dans l’aile. Mais apparemment, les choses semblent plus complexes qu’elles ne paraissent, avec les candidatures annoncées de Fernand Amoussou et surtout, de Patrice Talon.
Quoi qu’il en soit, la grande alliance de l’opposition gagnerait à passer rapidement cette étape afin de permettre au candidat unique désigné d’investir à temps les hameaux du pays pour mobiliser les populations à sa cause. Il y a donc lieu de parer au plus pressé, à sept mois de la présidentielle, pour ne pas être surpris à la dernière minute. Car, le temps fou que perd l’UN à choisir son porte-étendard à la présidentielle, lui est préjudiciable. Elle laisse le champ libre à ses adversaires qui, incontestablement, auront une longueur d’avance considérable sur elle.
En somme, il est temps que l’UN dévoile son candidat unique aux Béninois. Il serait importun pour elle d’entamer le mois prochain sans avoir franchir ce cap.
Prince AKOGOU