Le Brevet d’études du premier cycle (Bepc) édition 2015 a livré son verdict. Le taux d’admissibilité des candidats, de l’ordre de 30,16% est en net recul par rapport à celui de l’année écoulée évalué à 47,57%. Pourtant, l’année académique 2013-2014 n’a pas été de tout repos pour les apprenants et enseignants. Les mouvements de grèves à répétition sur fond de revendications corporatistes ont sensiblement réduit les heures de cours. Mais une fois la parenthèse des grèves perlées fermée, tout le monde s’est remis au travail et cela a donné des résultats moyens à l’examen du Bepc. Voilà que l’année académique finissante s’est déroulée sans aucune perturbation au plan national. Et contrairement aux attentes, c’est un faible taux de réussite qui sanctionne les efforts fournis aussi bien par les enseignants que par les élèves.
Un véritable camouflet pour l’ensemble des acteurs du système éducatif national. N’eût été le système de rachat en vogue, ces résultats déplorables auraient été carrément catastrophiques. Qu’un examen relativement facile, avec des épreuves abordables, comme l’ont affirmé la plupart des candidats, connaisse un tel dénouement sort de l’entendement. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Où se trouve le problème ? Ou encore, à qui la faute ? Des réponses difficiles à trouver en de pareilles situations où chaque acteur est convaincu que le tort est du côté de l’autre. C’est évident que personne ne voudra s’attribuer la paternité de cet échec cinglant. Mais tout de même, il est utile voire indispensable que sous l’égide du ministère en charge de l’enseignement secondaire, que l’ensemble des acteurs effectue une pause pour décrypter la situation en vue d’un nouveau départ.
Il n’y a pas que les enseignants et les élèves qui doivent être pointés du doigt. Evidemment, ils ont leur part de responsabilité dans ce système de médiocrité en vogue. Etant des acteurs directs qui se côtoient au quotidien, difficile de leur trouver une échappatoire. Mais avant eux, il y a le ministère et ses structures satellites déployées sur l’ensemble du territoire national qui veillent au bon fonctionnement de l’Ecole. L’approche par compétence est-elle la meilleure option ? Les enseignants sont-ils suffisamment outillés pour dispenser le savoir ? Sont-ils bien répartis dans les 12 départements ? Bénéficient-ils de bonnes conditions de travail ? Qu’en est-il de leur rémunération ? Avant d’être admis au niveau secondaire, l’enfant est d’abord accueilli à la maternelle et au primaire. Pour un bon diagnostic, il faut nécessairement rechercher les causes à ce niveau, car si la base est faussée, cela rejaillit sur tout le parcours de l’apprenant.
C’est le moment plus que jamais de poser les vrais problèmes afin d’envisager les bonnes solutions. Et pour cela, le ministère et ses démembrements, les enseignants et les parents d’élèves sont tous interpellés. Les organisations de la société civile et les députés également. Avant la prochaine rentrée, le mal doit être détecté et les moyens de son éradication définis. Le défi est lancé.
Moïse DOSSOUMOU