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© AFP par Charles Placide Tossou
Le Premier ministre Lionel Zinsou du Bénin Lundi 22 juin 2015. |
Près d’un mois après sa nomination comme Premier ministre chargé des affaires économiques, Lionel Zinsou a décidé de marquer son territoire en étant régulièrement dans les médias. Alors qu’on lui prête des ambitions présidentielles pour 2016, le Premier ministre a décidé de ne pas rester dans l’ombre.
Le 03 juillet dernier Lionel Zinsou est allé inaugurer le pont de Fifadji avec Nicéphore Soglo le maire de Cotonou. 48 heures auparavant, c’était Boni Yayi lui-même qui était sur les lieux pour une dernière visite avant la mise en service officielle de l’ouvrage. Quelques dizaines de mois auparavant, c’est le Chef de l’Etat lui-même qui avait dirigé le lancement des travaux. Or depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême, c’est rare que Boni Yayi autorise l’un de ses ministres à aller inaugurer un ouvrage pour lequel il s’est investit personnellement et à fond. Quoi qu’il en soit, s’il a voulu faire à Lionel Zinsou ce qui peut être assimilé à un traitement de faveur, ce dernier quant à lui fait son petit bonhomme de chemin. Ainsi, il a été reçu en audience par les présidents de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle. Il était le 09 juillet dernier avec les partenaires sociaux pour le séminaire axé sur le dialogue social organisé par le Haut commissariat à la gouvernance concerté (Hcgc). Quelques heures plus tard flanqué de son homologue de l’économie, il était sur la télévision nationale pour parler des opportunités d’investir au Bénin que les investisseurs étrangers pourraient allègrement saisir. Jeté dans le bain politique béninois, Lionel Zinsou est bien conscient du fait qu’il a très peu de temps pour faire ses preuves et pour prendre aussi date éventuellement pour l’échéance présidentielle de 2016 qui est déjà dans tous les esprits. A défaut d’annoncer pour le moment une feuille de route personnelle claire jusqu’au terme du mandat de Boni Yayi notamment au sujet des réformes qu’il pourrait impulser dans ce laps de temps très court, le Premier ministre est donc condamné à tout faire pour exister médiatiquement quitte à ce qu’il fasse un peu de l’ombre à l’omniprésent Boni Yayi. Si les uns et les autres guettent le premier couac entre les deux hommes, il est tout aussi évident qu’ils savent aussi tous les deux qu’ils n’ont pas intérêt à ce que le tandem qu’il forme soit fragilisé. En attendant, il est quelque peut amusant de voir Lionel Zinsou se mettre à répéter comme tous les ministres que tout ce qui doit être fait l’est dans la droite ligne de la vision du Chef de l’Etat le président Boni Yayi.
Bernado Mariano HOUENOUSSI
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