Parakou - Accusé d’avoir commis volontairement un homicide sur la personne de Zakari Mohamed dans la nuit du samedi 25 juillet 2009 aux environs de 21 heures, le nommé Bio Chabi Banoukpè, cultivateur demeurant à Koubou dans la commune de Tchaourou, a écopé lundi après son jugement par la cour d’assises de Parakou de 10 ans de réclusion criminelle.
Le samedi 25 juillet vers 21 heures, le nommé Bio Chabi Banoukpè se rendait dans son champ situé à deux (02) kilomètres environ du village Koubou, dans la commune de Tchaourou. En chemin, il rencontra Zakari Mohamed qui, avec du bois de feu chargé
sur le siège arrière de sa motocyclette, revenait quant à lui du champ. Lorsque Zakari Mohamed interpella Chabi Bio Banoukpè sur sa destination à une heure aussi tardive, la réponse donnée ne l’a pas convaincu et il dégaina son coupe-coupe. Mais Chabi Bio
Banoukpè réussit à lui arracher la machette et à lui en porter plusieurs coups dont
la victime succomba sur-le-champ. Interpellé et inculpé de meurtre, Chabi Bio Banoukpè a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.
Après avoir qualifié ce 11ème dossier inscrit au rôle de la Cour d’assises de Parakou de «meurtre absurde», le ministère public représenté par Ignace Adigbli a dans sa réquisition démontré à travers les dispositions des articles 295-304 du code de procédure pénale que tous les éléments constitutifs sont établis pour qualifier
l’infraction commise intentionnellement par l’accusé de meurtre.
Aussi a-t-il ajouté que la suppression de la vie d’un homme est un acte grave,
inhumain. Ainsi, l’accusé est accessible à la peine pénale. Il l’a déclaré coupable de crime de meurtre et demandé à la Cour de le condamner à 15 ans d’emprisonnement ferme.
Dans sa plaidoirie, la défense assurée par Me Safiatou Bassabi Issifou a dit que l’accusé est poursuivi certes pour homicide volontaire.
Toutefois, l’élément intentionnel n’est pas constitué car, l’accusé n’avait pas l’intention de tuer. En s’appuyant sur les dispositions des articles 328-329 du code de procédure pénale qui stipule : « Il n’y a ni crime, ni délit lorsque l’homicide, les blessures et les
coups étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d’autrui », elle a souligné que son client était dans une posture de légitime défense. Par conséquent, elle a demandé à la cour dans son secret de délibération de donner une chance à l’accusé pour regagner sa famille en tenant grand compte de l’enquête de moralité qui lui est favorable.
La Cour présidée par Epiphane Yéyé a délibéré en déclarant Chabi Bio Banoukpè coupable d’avoir commis volontairement un homicide sur Zakari Mohamed et l’a condamné à la peine de 10 ans de réclusion criminelle.
ABP/BKM/TB