Une ambiance particulière s’annonce dans la ville de Cotonou ce jour. Les motocyclistes sans casque, n’empruntant pas la piste cyclable et conducteurs sans ceinture de sécurité devront s’apprêter pour affronter les agents de la Police nationale. A partir de ce mardi, la Police reprend avec la répression du non-port de casque à moto, du non-emprunt de la piste cyclable et du non-attachement de la ceinture de sécurité par les conducteurs de voiture. C’est la substance d’une décision prise hier par la Direction générale de la Police nationale, en contradiction avec la décision du ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et des cultes suspendant l’opération de répression pour la période électorale.
Les incohérences d’une décision précipitée
L’opération qui démarre ce matin n’a aucun sens. Elle viole la loi et trouble l’ordre public. Elle ne répond à aucune logique à part le zèle, le non respect de la hiérarchie, le rançonnement et la volonté de troubler davantage le quotidien des paisibles populations qui prennent la route chaque matin pour aller chercher de quoi se nourrir. Pour rien au monde, un communiqué du directeur général ne peut annuler une décision ministérielle. C’est impossible ! Et même si c’était le cas, il aurait fallu pour le ministre et la Police nationale, d’informer suffisamment les populations avant de se lancer dans une opération de répression. On ne peut pas se lever du jour au lendemain, rester dans les quatre coins de son bureau et improviser, sans concertation et sensibilisation, et décider de la reprise d’une opération qui a toujours bousculé l’ordre public. Placide Azandé, ministre de l’Intérieur et de la sécurité n’a pas encore parlé. Sa cellule de communication a été contactée et a rassuré de ce qui rien n’est décidé officiellement au ministère de la sécurité publique. Le communiqué qui suspend les opérations de répression contre le non port de casque n’a pas été annulé. Il est toujours en vigueur. Mieux, on apprend que rien n’a été convenu entre les responsables de la police nationale et le cabinet du ministre de l’intérieur pour une reprise aussi brusque d’une telle opération. Simplice Codjo, l’ancien ministre de la sécurité publique qui a signé l’arrêté est parti du Gouvernement ; mais le principe de la continuité de l’administration maintient sa décision. Des policiers, quelque soit leur grade, ne peuvent pas décider, de façon unilatérale, de l’annuler. Rien ne presse et il n’y a aucune urgence à reprendre cette opération. Mieux, la période électorale qui avait amené l’ex-ministre de l’intérieur à prendre sa décision n’est pas encore du passé. Les résultats des élections sont toujours attendus et le corps électoral est à nouveau convoqué pour le 28 février 2016. Ce qui remet le pays en période électorale jusqu’à nouvel ordre.
S’il n’y a encore aucune disposition qui sanctionne la tentative d’annulation d’un arrêté ministériel par un directeur général, il faudra trouver les mécanismes pour discipliner les responsables de la police nationale à travers cet acte. Le fait pour la direction générale de la police nationale de vouloir jeter par la fenêtre un arrêté ministériel est un acte d’insubordination qu’il faudra sanctionner avec la dernière rigueur. Un ministre de la République se respecte et ses actes, tant qu’ils ne sont pas remis en cause par qui de droit, demeurent imposés à tous.
F.F
Port de la ceinture de sécurité : un gros souci pour les taximen
Une autre décision s’ajoute à celle de la répression pour non port de casque. Il s’agit du port de ceinture de sécurité obligatoire pour les automobilistes. Si on doit s’en tenir au communiqué signé du Dgpn, Philippe Houndégnon, à partir de ce jour, mardi 14 juillet 2015, tous les automobilistes qui ne se conformeront pas à cette mesure seront interpellés par les forces de l’ordre à divers carrefours de la ville de Cotonou et environs. Et dans le rang de ces automobilistes figurent également les taximen ; ceux-là qui sont spécialisés dans le transport en commun. Les taxi-villes subiront la phase répressive de cette nouvelle mesure, puisqu’ils auront du mal à s’adapter au port obligatoire de la ceinture de sécurité. Il suffit juste de jeter un coup d’œil à l’intérieur de ces véhicules qui, pour la plupart, sont déjà vétustes pour se rendre compte que ces ceintures de sécurité ne sont plus en place. Déjà que les syndicats au niveau des taxi-villes n’ont pas été associés à une quelconque sensibilisation de leurs syndiqués, la tâche ne sera pas du tout aisée pour les taximen. Il faut signaler que cette nouvelle mesure du port obligatoire de la ceinture de sécurité est un gros souci pour les taximen. Même les passagers de ces véhicules ne pourront pas s’adapter à cette décision. Qu’adviendra-t-il des taximen qui n’ont plus leurs ceintures de sécurité en place dans leurs véhicules déjà amortis ? Sûrement qu’ils seront rappelés à l’ordre, et après, leurs véhicules iront en fourrière. Sans doute, cette opération fera des mécontents dans le rang des taximen qui ne se laisseront pas faire parce qu’aucune action de sensibilisation n’a été menée à leur endroit. Ainsi donc, après les motocyclistes, notamment les zémidjan, les taximen sont devenus les nouvelles cibles du Dgpn qui, à travers l’opération port obligatoire de la ceinture de sécurité, les empêchera de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Vivement qu’on évite d’autres soulèvements et qu’on privilégie la sensibilisation !
VBA
Réformes policières : le faux combat de Houndégnon
Apparemment, l’équipe dirigeante de la police nationale ne se rappelle plus de sa mission. Le vœu de toute la population béninoise, en applaudissant les nominations de Louis-Philipe Houndégnon et de Nazaire Hounnonkpè à la tête de la police nationale, était de travailler pour réduire le taux d’insécurité (physique) dans le pays. Tout le monde connaît Houndégnon et Hounnonkpè comme étant deux flics redoutables qui ne font aucun cadeau aux malfaiteurs. Malheureusement, ils ont été défiés à maintes reprises par des braqueurs. Paix aux âmes des victimes disparues et surtout des agents des forces de l’ordre tués à l’époque. L’image de la police s’est vue ternie par ces évènements tragiques et regrettables.
Pour se racheter, la police réveille des soi-disant réformes pour dire qu’elle travaille pour les citoyens. Les responsables de la police ont d’abord imposé l’usage de la piste cyclable aux motocyclistes (alors que la plupart des pistes de Cotonou et de presque tout le pays ne sont pas cyclables). Quelques mois plus tard, c’est le port de casque à moto qui a été soulevé. On a laissé le Centre national de sécurité routière (Cnsr) de côté pour se mettre à lutter contre le non port de casque à moto et de ceinture de sécurité en voiture. Et comme si cela ne suffisait pas, on envisage dégager de la circulation, des véhicules ‘’branlants’’. Pendant ce temps, les braqueurs ont poursuivi leurs opérations. Ils n’ont jamais été inquiétés par la police nationale. En tout cas, ce défi est loin d’être relevé et partout, le citoyen est sur le qui-vive.
Le directeur général de la police nationale, malgré les grognes, fonce les yeux fermés dans ses ‘’réformes juteuses’’ et se refuse d’écouter le bas-peuple. La preuve, dans l’extrait de communiqué diffusé sur les réseaux sociaux hier, on a pu lire : « J’assurerai la sécurité des Béninois contre leur gré. Ils peuvent me traiter de tous les noms d’oiseaux, mais ils finiront par comprendre que je leur rend un service. ». C’est le langage d’un responsable qui n’écoute pas. Le Dgpn, si cette déclaration est vraiment de lui, a démontré qu’il se fout des commentaires, des suggestions et reproches faits à son endroit par rapport aux différentes réformes initiées unilatéralement par la police.
Les citoyens seraient plus heureux si le Dgpn s’adressait ainsi aux braqueurs et aux malfaiteurs. Ce qui est attendu de lui, c’est la lutte féroce contre l’insécurité. Il n’a qu’à tout faire pour réduire les braquages, les tueries et autres que subissent les citoyens. Pour ce qui est des accidents de la route liés au non port du casque à moto et de ceinture de sécurité à voiture, le Cnsr s’en charge. Il est créé et payé pour ce travail. Houndégnon peut s’en passer.
A T
Des affrontements sont à craindre
Les adeptes de la thérapie de choc lancent une fois encore l’assaut. La force publique déploiera, sans doute, les biceps ce jour pour contraindre les motocyclistes sans casque à emprunter la voie de la rectitude. Dans le rang de la hiérarchie policière, on parle de répression douce. De façon pratique, on arrêtera les motocyclistes sans casque et on leur demandera avec la ‘’douceur policière’’ d’aller chercher leur casque avant de revenir chercher leur moto. Et donc, la Police s’attend à ce que la population de Cotonou qui n’a pas du tout été sensibilisée, accepte gentiment de respecter la mesure. Il serait difficile d’imaginer un scénario sans heurt, surtout dans un contexte sociopolitique difficile. Ce qui renforcera davantage les populations dans leur position raide, c’est le fameux message radio de l’ex Ministre, Simplice Codjo, qui a interdit la répression. Celle-ci (le message) n’ayant pas été rapporté, les motocyclistes, en tout cas, les grands alphabètes, mais aussi les demi-lettrés qui ont eu la chance de lire une fois le message, ne se laisseront pas faire. Ils vont se livrer en diatribes. Dans ces échanges virils, des affrontements sont à craindre. Et comme on sait que la Police compte dans ses rangs des ‘’éléments très sages’’, le pire pourrait subvenir. On a encore à l’esprit les échauffourées du samedi 2 août 2014, premier jour de mise en œuvre de la mesure de répression à Cotonou. Les choses ne seront pas simples, la Police le sait sans doute. Et si on murissait tout ceci avec recul et circonspection ? Qu’est-ce qui presse si tant ?
Hospice Alladayè
Et si on sensibilisait d’abord ?
Les populations étaient déjà engagées dans le processus de port de casque. Le geste était même inscrit dans les habitudes. Pas de motocycliste sans casque à l’époque. Cotonou était merveilleusement casquée. Mais là, c’était une époque révolue. Tout a changé au lendemain de ce message du Ministre de l’intérieur Simplice Codjo. L’autorité ministérielle, sous l’argument de préservation de la paix en période électorale, a fait injonction aux flics d’arrêter la répression. Ceux-ci ne s’y sont pas opposés outre mesure, puisque la répression a effectivement cessé. Les motocyclistes de Cotonou ont donc repris leur ancienne vie de délectation, en tout cas, pour certains. Chaque jour qui passe fait chuter drastiquement le taux de motocyclistes obéissants sans que cela ne gêne nullement nos amis en uniforme. Ces populations sans casques sont-elles inciviques ? Ils vous répondront qu’ils obéissent à la décision d’une autorité ministérielle, ce qui n’est pas faux. Même si le comportement en soi n’est pas à encourager, il justifie quand même la confusion entre autorité ministérielle et hiérarchie policière. Sans clarifier cet amalgame juridique entre message radio ministériel non rapporté et décret, la police se lance en répression. Mais au fond, la population n’a-t-elle pas le droit de savoir ? Ne peut-on pas accorder un peu de temps pour les sensibiliser sur le fait que le message du Ministre n’est plus désormais applicable ? La population de Cotonou, quoiqu’elle porte en elle quelques gênes d’incivisme, est très réceptive aux actions de sensibilisation. La Police gagnera à emprunter ce détour simple au lieu de se lancer dans la répression. Ce qui est à redouter, c’est la critique période électorale que traverse le pays. Les élections communales municipales et locales n’ont pas encore livré leur verdict et Dieu sait que pour ce scrutin, les conflits post électoraux sont souvent difficiles à gérer. S’il faudra ajouter la répression pour port de casque, le plat de résistance sera difficile à consommer.
HA
Louis-Philippe Houndégnon au-dessus du gouvernement
La Police nationale sur instruction de son Directeur général, Louis-Philippe Houndégnon remet en vigueur à compter de ce mardi 14 juillet 2015, la mesure du port obligatoire de casque par les motocyclistes, le respect de leur couloir sur les axes routiers et l’utilisation de la ceinture de sécurité à bord des véhicules. Mais il y a un petit souci. La décision concernant le port de casque avait été suspendue jusqu’à nouvel ordre par l’ancien ministre de l’Intérieur, Simplice Codjo. Son successeur, Placide Azandé n’ayant pas pris un acte contraire a soutenu la mesure portant suspension de la répression.Visiblement, Louis-Philippe Houndégnon n’envisage pas reconnaître aujourd’hui cette décision provenant de sa hiérarchie auprès de laquelle il prend les instructions pour les actions à mener sur le terrain. En décidant de reprendre le contrôle du port de casque, le Directeur général de la Police nationale vise à engager un bras de fer avec sa tutelle. Mieux, il vise à montrer son influence sur l’Institution policière. Louis-Philippe Houndégnon justifie subtilement sa position : il estime qu’il s’en tient uniquement au décret n° 72-113 du 27 avril 1972 prescrivant le port obligatoire de casque pour les conducteurs et les passagers des engins à deux roues et assimilés munis d’un moteur thermique. A côté de cet argument, la hiérarchie policière laisse circuler qu’il y a un constat alarmant dans les hôpitaux où l’on note ces derniers temps, de nombreux décès par accident, la plupart causés par le non port de casque. Et, c’est face à ce constat septique que Louis-Philippe Houndégnon décidé de prendre ses responsabilités. Il soutient sa position par la nécessité de sauver les populations des affres des accidents de la circulation souvent soldés par des décès ou des blessés. Au milieu des arguments avancés par la Police nationale pour justifier le retour du contrôle de port de casque, apparait un élément qui n’échappe pas à notre vigilance. Au sein de la hiérarchie policière, il se dit que le moyen par lequel l’ancien ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et des cultes, Simplice Codjo a suspendu la mesure n’a pas pouvoir, ni force de loi pour s’imposer au décret n° 72-113 du 27 avril 1972. De quoi il s’agit ? D’abord par message radio du 03 avril 2015, le ministre de l’Intérieur a instruit les préfets des départements à prendre en urgence toutes les dispositions pour suspendre chacun à son niveau, le contrôle de port de casque. Son message n’ayant pas reçu l’écho espéré, il a, par un communiqué de presse du 17 avril 2015 reprécisé sa pensée (voir fac similé à la page 15), laquelle selon lui, vise à préserver la paix et la quiétude des populations en cette période électorale. Il a invité les forces de sécurité publique à surseoir aux opérations de répression liées au port de casque.
L’inconstance de la Police
Pour se conformer à cette nouvelle décision et pour obéir à leur ministre, les policiers ne répriment plus et ferment les yeux sur la violation du décret visé plus haut. Beaucoup de citoyens ne craignant plus la répression ont rangé carrément les casques. Ils ont eu le temps d’exploiter ce laisser-aller du ministre de l’intérieur, mais grâce à Louis-Philipe Houndégnon, ils vont commencer à revoir les policiers sur leur chemin. Ils vont se demander si c’est le ministre de l’Intérieur qui a autorisé la reprise des opérations, ou c’est le Directeur général de la Police. Vue l’absence du soutien du ministre à la reprise du contrôle, c’est une faille que les usagers de la route exploiteront pour manifester leur désaccord et opposer une farouche résistance aux forces de sécurité publique. La Police envisage utiliser une méthode douce pour atteindre ses résultats. Or, l’expérience a prouvé que sans les y contraindre par les moyens de répression, les Béninois ne sont montreront pas obéissants vis-à-vis des mesures. Cela veut dire que tôt ou tard, le scénario qu’on avait connu lors des premières opérations reviendra, c’est-à-dire réprimer et verbaliser ceux qui ne se conformeront pas aux mesures. Après un long relâchement, c’est un travail à reprendre à zéro. Il faut alors sensibiliser d’abord. Dans un tel contexte, il faut les efforts conjugués de la Police nationale et du gouvernement.
Houndégnon seul au front
Au lieu de se rebeller contre le message du ministre de l’Intérieur, le Directeur général de la Police nationale ferait mieux de dialoguer et de solliciter son soutien. Cela tient à une raison fondamentale : en cas de troubles et d’émeutes, il ne sera pas dit que c’est Louis-Philippe Houndégnon le seul responsable, mais tout l’appareil d’Etat. En tout cas, à l’annonce du communiqué du Dg/Pn beaucoup ont évoqué la possibilité que les choses se passent mal alors que c’est ce que craignait le gouvernement de Yayi Boni en supprimant le contrôle. Le Dg de la Police sait qu’il a une infirme chance de ne pas se heurter à l’opposition de certains citoyens et ça risque de vraiment mal se passer. Dans ce cas, que fera t-il ? Plus judicieux pour lui, serait de ne pas privilégier son entêtement personnel, mais d’avoir la complicité de sa tutelle. Ce n’est pas en tout lieu et en tout temps qu’on montre ses muscles pour engager un bras de fer. Si l’on sait que le même Louis-Philippe Houndégnon n’ait pas eu besoin d’un nouveau décret qui abroge celui de 1972, avant de se conformer au message radio de son ancien ministre, on se demande ce qui lui prend la tête à soutenir aujourd’hui qu’il ne va pas obéir sous l’actuel ministre. C’est pourquoi, il faut comprendre à travers la décision du Dg de la Police nationale, une inconstance au gré de ses caprices et sans doute un clin d’œil à ses agents que les casques n’ont pu arracher à la mort.
Fidèle Nanga
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Le ministre Azandé doit restaurer son autorité
Le silence coupable du ministre de l’Intérieur
La Police nationale est-elle au-dessus du Ministère de l’Intérieur, de la sécurité publique et des cultes ? A cette interrogation, beaucoup de Béninois sont tentés de répondre par l’affirmative. En effet, depuis sa nomination à la tête de la Direction générale de la Police nationale, le contrôleur général, Louis Philippe Houndégnon, pose des actes qui frisent la défiance de l’autorité de tutelle. Le dernier acte en date qui mérite que l’actuel ministre, Placide Azandé, rappelle le patron des flics à l’ordre et réaffirme son autorité est la décision unilatérale de la reprise de la répression du non-port de casque ce mardi 14 juillet 2015. De sources proches du Ministère de l’intérieur, l’autorité de tutelle n’a pas été informée de la reprise de l’opération qui a été suspendue par son prédécesseur Simplice Dossou Codjo pour la période électorale. Et pourtant, un communiqué signé du Dgpn a été rendu public hier et engage implicitement l’Etat. Cette occasion offerte sur plateau d’or, par la hiérarchie policière, doit être saisie par Placide Azandé pour prouver, une fois pour de bon, sa volonté de réduire les accidents sur les voies publiques ; surtout qu’en 2011, usant de son titre de préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, il avait pris l’arrêté n°2/0321/Dep-Atl-lit/Sg/Sp/Spat pour remettre en vigueur dans les départements de l’Atlantique e du Littoral, des prescriptions du décret n°72-113 du 27 avril 1972, relatives au port obligatoire du casque par les conducteurs et les passagers des engins à deux roues et assimilés munis d’un moteur thermique. Ceci, en tapant du point sur la table pour indiquer le chemin à suivre à Louis Philippe Houndégnon et ses collaborateurs. C’est à ce seul prix que le ministre Placide Azandé, nouvellement nommé au poste, pourrait restaurer son autorité.
S.A
Haro sur les rançonnements excessifs
Il n’est pas à exclure que la police profite du cafouillage que va générer la mise en application de la décision du Dgpn pour rançonner les motocyclistes et conducteurs de véhicules. Sur les principaux axes routiers des grandes villes du Bénin, le répugnant phénomène du rançonnement est déjà criard. On assiste, tous les jours, à des scènes ubuesques qui dépassent l’entendement. Les forces de l’ordre arrêtent les usagers, au vu et au su de tout le monde, juste pour percevoir des miettes. On prend à peine le temps de contrôler les pièces. D’ailleurs, depuis que la nouvelle de la répression est tombée, beaucoup disent : « le but est de percevoir des sous supplémentaires, des bouche-trous et de rançonner les usagers de la route ». La décision du Dgpn risque d’aggraver la situation, et de donner du grain à moudre aux forces de l’ordre. Il n’est pas loin de s’attendre à vivre des situations déplorables du genre des scènes vécues lors de la polémique lutte contre l’essence « kpayo ». Les séquelles sont encore vivaces dans les esprits. Cette lutte s’est avérée inutile et, surtout, contre-productive. Comme l’a fait remarquer une personnalité au faîte des réalités sociopolitiques béninoises, « on met souvent sous nos cieux la charrue avant les bœufs ». Concernant la répression contre le non-port de casque, il est clair que le gouvernement et la Police veulent, à nouveau, s’illustrer dans leur sport favori : créer une psychose inutile. Un gouvernement qui prend une décision, ne la fait appliquer que dans une partie du pays, mais revient là-dessus quelques mois après, c’est déjà assez alarmant et préoccupant. Ensuite, sans autre forme de procès, un responsable policier connu pour son zèle débordant, parfois excessif, et malencontreux, décide d’appliquer la même décision, d’ailleurs remise en cause par un arrêté de son autorité de tutelle. Si l’on néglige, un temps soit peu, l’incohérence mise en scène sur la place publique par ceux qui nous gouvernent, il est à redouter les conséquences désastreuses des actes que ce gouvernement pose. Pire, comment peut-on arguer vouloir faire le bonheur des gens contre leur gré ? Cette logique est inquiétante, d’autant qu’elle émane de ceux qui sont chargés de protéger ces populations. Autrement dit, Louis Philipe Houndégnon et ses éléments vont en guerre contre les Cotonois , et pourquoi pas, contre le peuple béninois. Mais, au temps de l’aveuglante lutte contre le « kpayo », souvenons-nous, cette lutte n’est pas allée au-delà de Tchaourou et Parakou.