Récemment créée dans le cadre de la restructuration stratégique de Bénin Télécoms SA, la société Bénin Télécoms Services SA a été dotée de son Conseil d’administration depuis le 20 mars dernier. C’est le décret N° 2015-115 de la même date qui en nomme les membres ; lesquels ont été officiellement installés dans leurs fonctions hier mardi 14 juillet par le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, Etienne Kossi.
Pour le directeur général de Bénin Télécoms SA, président du Conseil d’administration de la nouvelle société, cette installation marque un nouveau départ pour la société qui s’inscrit dans la droite ligne de la mise en œuvre des réformes engagées à Bénin Télécoms SA, par le gouvernement. C’est en effet, rappelle-t-il, par décret N° 2012-299 du 28 août 2012 portant réforme juridique et organisationnelle de BTSA que le gouvernement a décidé de filialiser la branche mobile de Bénin Télécoms SA commercialisée sous la marque Libercom et a demandé au ministre de tutelle, de soumettre au Conseil des ministres un plan de réformes de Bénin Télécoms SA résiduel. Dès le 11 avril 2013, par décret N° 2013-187, la société Libercom SA a acquis la personnalité morale avec l’adoption de ses statuts. Puis, à l’occasion d’un forum tenu à Grand-Popo en novembre 2013, avec pour missions de poser le diagnostic des contre-performances de Bénin Télécoms SA et de proposer au gouvernement les nouvelles orientations stratégiques de Bénin Télécoms SA, il a été suggéré trois options de restructuration. Une d’entre elles a été approuvée par le Conseil des ministres le 26 février 2014. Elle prévoit le maintien et la modification de Bénin Télécoms SA et son repositionnement en tant qu’opérateur national d’infrastructures assurant la gestion du backbone, du réseau d’accès et la vente en gros de capacité, la séparation de la branche chargée de la vente des services (service Internet, service voix, vente en détail de capacité, téléphones fixes filaires et non filaires) par création de la nouvelle filiale Bénin Télécoms Services SA ; et l’ouverture du capital aussi bien de la société mère que de sa branche de vente de services.
Ainsi, l’objectif ultime de cette réforme de Bénin Télécoms SA, fait savoir Abdoul Djalil Assouma, c’est de permettre à l’Etat de se désengager au maximum du secteur des télécommunications et d’ouvrir dès lors la voie à des INVESTISSEMENTS qui permettront un transfert de compétence et un mieux-être du personnel. Déjà, indique-t-il, il faut savoir que la nouvelle société, Bénin Télécoms Services SA a pour objet, au-delà des activités citées supra, de prendre participation dans des sociétés à buts similaires, et de fournir assistance, expertise et formation. Puis, généralement, d’effectuer toutes opérations de recherche et de développement, toutes opérations commerciales, industrielles, financières, mobilières ou immobilières pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’objet social, pouvant être utiles à l’objet social ou susceptibles d’en faciliter la réalisation. Toutes choses qui devraient induire plus d’efficacité. Perspective souhaitée, sachant que l’Etat, face à ses nombreuses et multiples obligations (construction des routes, des écoles, des hôpitaux…) ne peut plus répondre efficacement aux besoins de financement de certains secteurs qui, partout ailleurs, sont libéralisés. Aussi, encourageant les administrateurs à bien s’acquitter de leurs missions, Abdoul Djalil Assouma les rassure d’ores et déjà de son entière disponibilité et de sa franche collaboration pour conduire, aux côtés du directeur général, les destinées de la société telles que définies par le gouvernement pour le bien-être de son personnel, des clients et du pays.
Cap enfin sur la privatisation
Le ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication, Etienne Kossi, félicite le tout nouveau directeur général de Bénin Télécoms Services SA, pour sa nomination à un poste où les attentes sont nombreuses, et remercié le DG/BTSA pour les nombreuses actions positives engagées pour la restructuration de l’entreprise. Il félicite également le personnel de l’entreprise, mobilisé derrière son directeur général, et prie ceux qui passent du côté de la nouvelle structure créée, de se faire tout aussi disponibles. Mais il déplore que l’on ait mis autant de temps à privatiser cette petite entreprise, le processus courant depuis 1984. A son avis, l’enjeu immédiat, c’est la privatisation et tout de suite. Et, même si c’est une erreur, il faut y aller, quitte à aviser et à faire les corrections après, convaincu que l’histoire donnera raison à ceux qui auront conduit ce processus. Les pays qui se sont engagés dans ce sens dans les années 1990 et qui étaient raillés, n’en tirent-ils pas les dividendes aujourd’hui ? Etienne Kossi encourage, par conséquent, les administrateurs à aller dans le bon sens pour relever le défi ; lui-même disant connaître le temps qu’il lui reste à vivre comme ministre en charge du secteur. Sa satisfaction, laisse-t-il entendre, serait donc grande si le processus de privatisation aboutit comme souhaité.
Pour le mener à bon port, les administrateurs Côme Dossou, Athanase Toudonou, Janine Octavie Ahomadégbé, Machioud Batoko, Ernest Gbaguidi et Jules Dégila accompagneront leur président Abdoul Djalil Assouma.
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI