Le taux de connectivité de la population béninoise tournerait autour de 7%. Malgré ce taux très faible, les réseaux sociaux constituent de plus en plus aujourd’hui une autre opinion publique dont les hommes politiques doivent tenir compte. Entre info et intox, il est bien difficile de démêler le vrai du faux.
Il y a une dizaine de jours, Joël Dimitri Vihoundjè administrateur sur Facebook du forum dénommé Jeunes démocrates prompts (Jdp) publiait les copies d’un document où la justice l’invitait à comparaitre suite à une plainte déposée contre lui par le Vice premier ministre chargé de l’enseignement supérieur. En effet, François Abiola accuse Joël Dimitri Vihoundjè de l’avoir diffamé en étant l’auteur d’une information indiquant que le Chef de l’Etat serait l’auteur de la grossesse d’une de ses filles. Depuis quelques jours, il circule aussi sur Facebook une publication donnant avec de nombreux détails des informations relatives à un trafic d’armes vers la Côte d’ivoire dans lequel serait impliqué au même titre que d’autres Marcel de Souza l’ancien ministre du Développement. Face à de telles allégations, l’intéressé a jugé utile de réagir sur sa page Facebook tout en demandant aux auteurs les preuves qui l’incriminent. Au-delà de ces deux faits inédits qui impliquent des ministres actuels et anciens du Gouvernement du président Boni Yayi, il est évident que les réseaux sociaux sont progressivement en train de changer la donne au niveau de la classe politique béninoise. Ils offrent d’une part l’occasion à tous les citoyens qui s’y connectent d’avoir des informations par des canaux en dehors des journaux, radios et télévisions ; d’autre part ils contraignent les hommes politiques à s’y mettre en valeur, mais à réagir aussi face à des informations destinées à les discréditer. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant de voir beaucoup d’entre eux en faire un outil pour se présidentialiser dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Mais l’autre revers de la médaille est que la véracité des informations qui y sont publiées n’est pas toujours assurée, et du coup les réseaux sociaux sont un moyen pour régler des comptes. Aussi en se référant aux informations relatives à François Abiola et à Marcel de Souza, il est certain qu’aucun média traditionnel n’aurait osé en faire la publication sans avoir fait au préalable toutes les vérifications nécessaires.
Bernado Mariano Houenoussi